Israël va tripler les espaces verts dédiés à la production d’énergie solaire
Le Conseil national approuve la demande du ministère de l'Énergie de 4 000 ha supplémentaires pour la production d'électricité renouvelable ; l'Environnement s'y oppose
Le Conseil national pour la planification et la construction a approuvé mardi une proposition visant à allouer 4 000 hectares supplémentaires de terres dans les espaces ouverts afin d’y aménager des installations photovoltaïques.
Cette décision est inférieure à la demande des 6 900 ha formulée par le ministère de l’Énergie, à l’origine de la demande.
Le ministère de l’Environnement, quant à lui, est opposé à cette décision, arguant qu’il est possible de faire un meilleur usage des espaces ouverts existants et que les panneaux solaires peuvent être installés sur les toits des agglomérations urbaines, et ne nécessite pas l’appropriation de davantage de terres dans les zones rurales.
Les objections formulées lors de la réunion concernant l’installation de panneaux solaires sur des bâtiments existants portaient notamment sur les coûts élevés et les obstacles bureaucratiques, qui auraient un effet dissuasif sur les entrepreneurs.
L’aménagement de nouvelles installations photovoltaïques dans des espaces ouverts est l’alternative privilégiée, a constaté le conseil, qui continue néanmoins à œuvrer pour supprimer certaines des difficultés liées à l’installation de panneaux sur des bâtiments.
Cette décision repousse la limite, fixée en 2020, de 2 000 ha pour la superficie des espaces ouverts pouvant être utilisés pour les centrales solaires.
Le conseil de planification a également décidé que de nombreux projets d’installation de panneaux solaires dans les zones ouvertes nouvellement désignées seront autorisés par les instituts de planification nationaux plutôt qu’au niveau local, afin d’accélérer le processus.
Selon le quotidien Haaretz, le directeur général du Conseil national pour la planification et la Construction, Rafi Elmaleh, a déclaré à la fin de la réunion qu’Israël était « déjà en proie à une grave crise énergétique » et a évoqué les pannes d’électricité survenues dans de nombreuses régions du pays la semaine dernière en raison d’une surcharge de la demande en pleine canicule.
Le ministère de l’Environnement a affirmé qu’il n’était pas nécessaire d’allouer de nouvelles zones pour les sites solaires afin d’atteindre l’objectif gouvernemental de production de 30 % de l’électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030, déclarant lors de la réunion que 15 500 mégawatts d’électricité supplémentaires étaient nécessaires pour franchir cette étape. Les représentants du ministère ont déclaré que l’installation de panneaux photovoltaïques sur les serres, les nouveaux bâtiments, les parkings, les réservoirs d’eau et les zones industrielles pourrait générer plus de 19 000 mégawatts, ce qui porterait à 40 % la production d’électricité d’origine renouvelable.
Le ministère de l’Énergie a toutefois contesté ces chiffres, affirmant que pour atteindre l’objectif fixé, davantage d’espaces ouverts seront nécessaires, car ces derniers peuvent être exploités plus rapidement et plus facilement.
Le gouvernement s’est engagé à fournir 25 % de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2025, et 30 % d’ici 2030.
Le ministère des Finances a proposé de supprimer entièrement les restrictions sur l’utilisation des espaces ouverts, et un représentant a prédit qu’après 2030, il faudrait 2 000 ha supplémentaires chaque année pour arriver à produire 50 % de l’électricité à partir de sources solaires.
Au début de l’année, les ministères de l’Énergie et de la Justice ont décidé de supprimer un des principaux obstacles à l’installation de panneaux solaires sur les bâtiments, de présenter un formulaire spécial délivré par une autorité locale qui confirme l’achèvement de la construction d’un bâtiment et autorise son occupation, a été annoncé par les autorités.
De nombreux bâtiments, dont certains sont anciens et ont été construits avant l’entrée en vigueur des exigences en matière de planification, ne disposent pas du fameux « formulaire 4 », même s’ils ont été construits en toute légalité et ont reçu les permis d’occupation.
Le ministère de l’Énergie a constaté qu’au moins 10 % des bâtiments publics pour lesquels les municipalités avaient demandé des prêts pour l’installation de panneaux solaires, par le biais de la loterie d’État, ne disposaient pas du formulaire 4.
Lors de la réunion de planification, Elmaleh a également mis en garde contre le fait de compter uniquement sur l’énergie solaire comme source d’énergie et a recommandé d’aller de l’avant avec la construction prévue de nouvelles centrales électriques au gaz naturel dans le centre du pays.
Ces centrales doivent être construites « dès que possible afin que nous ne nous retrouvions pas dans une situation où les pannes d’électricité… deviennent monnaie courante », a-t-il déclaré.