Jared Kushner a offert au Bahreïn un rouleau de Torah pour la synagogue locale
Le haut-conseiller à la Maison Blanche a donné un rouleau de Torah – qu'il aurait payé lui-même – au monarque de cet Etat du Golfe pendant sa visite au début du mois
Le représentant spécial de la Maison Blanche, Avi Berkowitz, a diffusé une photographie, lundi, montrant Jared Kushner présenter au roi du Bahreïn un rouleau de Torah.
Kushner, haut-conseiller du président américain Donald Trump, a donné ce rouleau au roi Hamad bin Isa Al Khalifa au cours d’une visite effectuée au Bahreïn au début du mois. Au cours de son séjour, Kushner a vivement poussé l’Etat du Golfe à normaliser ses liens avec Israël, quelques semaines après la décision prise par les Emirats arabes unis voisins d’établir des relations officielles et ouvertes avec l’Etat juif.
Trump a annoncé vendredi que Bahreïn emboîterait le pas aux EAU et mettrait en place des liens diplomatiques avec Israël. La photo a été publiée sur Twitter par Berkowitz alors que les représentants d’Israël, des Emirats et du Bahreïn se préparent pour la cérémonie de signature des accords à la Maison Blanche, ce mardi.
La rouleau de Torah offert au roi a été « écrit en son honneur », avait expliqué Kushner. Il sera utilisé dans une synagogue du Bahreïn, a précisé Berkowitz.
Le site d’information Axios a déclaré que Kushner, qui est aussi le gendre du président américain, avait acheté le rouleau de Torah de ses propres deniers.
Une équipe de l’administration Trump, avec à sa tête Kushner et Berkowitz, a négocié ces avancées diplomatiques entre Israël, les Emirats arabes unis et Bahreïn. Berkowitz occupe le poste de représentant spécial de la Maison Blanche aux négociations internationales.
Si le Bahreïn veut, depuis longtemps, afficher sa tolérance à l’égard de toutes les religions, il n’y a pas eu toutefois de vie juive publique dans le royaume jusqu’à une date récente.
Les Juifs du Bahreïn – qui sont en majorité d’origine irakienne – se trouvent dans le pays depuis 1880, une particularité dont s’enorgueillit le royaume qui affirme accueillir « la seule communauté juive indigène du Golfe » sur son territoire. Au cours de la dernière décennie, il y a eu une congrégation active à Dubaï mais qui est exclusivement formée d’expatriés.
Au début des années 1990, la communauté juive bahreïnie avait établi un cimetière relativement important qui existe encore aujourd’hui.
À son apogée, la communauté avait pu compter 1 500 membres. Mais en 1947, suite à la résolution des Nations unies qui avait proposé la création d’un Etat juif en Palestine mandataire, la synagogue avait été saccagée – même si aucun mort n’avait été à déplorer – et la communauté avait commencé à diminuer.
La synagogue avait été rénovée à la fin des années 1990 mais il n’y a, aujourd’hui, que 34 Juifs à Bahreïn.
Le lieu de culte n’offre pas de services de prière réguliers et il est habituellement fermé pendant les fêtes, n’ouvrant ses portes qu’à des occasions particulières. Rien ne distingue le bâtiment abritant la synagogue – ni signe, ni panneau.
Malgré sa taille modeste, la communauté tente de peser dans la vie sociale et politique du royaume. L’un de ses membres siège actuellement au parlement, et Houda Nonoo a servi au poste d’ambassadrice du royaume à Washington de 2008 à 2013.