« J’aurais voulu ne pas avoir eu de bat-mitzvah et que Dan soit vivant »
La mère de la jeune fille qui a célébré sa fête à la synagogue de Copenhague se souvient de l'attentat qui a coûté la vie au garde juif
La mère de la jeune fille qui a célébré samedi sa bat-mitzvah dans la Grande synagogue de Copenhague, durant laquelle un homme armé a ouvert le feu devant le bâtiment et tué un juif en charge de la sécurité, s’est rappelée lundi de l’attaque avec horreur et chagrin et a exprimé sa tristesse devant la mort de Dan Uzan, le membre bien-aimé de la communauté.
« A peine une heure plus tôt, je suis sortie pour lui [Uzan] apporter des gâteaux et des sandwichs », a confié Ben-Tov Mita au quotidien israélien Yedioth Ahronoth.
« A présent, la célébration semble vaine. [Ma fille] Hannah m’a dit : ‘Maman, j’aurais voulu ne pas avoir eu de bat-mitsvah et que Dan soit encore en vie’. »
Ben-Tov a dit que les invités et les enfants ont été obligés de se cacher dans la cave pendant les deux heures qui ont suivi la fusillade.
« Nous étions en train de chanter et de danser, et tout d’un coup le second garde est entré et nous a dit de baisser la musique, raconte-t-elle. Nous ne savions pas qu’il y avait eu des coups de feu à l’extérieur. »
Les invités ont finalement été escortés dehors sous bonne garde par une porte de derrière, et mis dans des bus qui les ont emmenés à un poste de police, où ils sont restés jusqu’à 8h du matin.
Selon Yair Melchior, le grand rabbin du pays, la communauté avait déjà demandé à la police de renforcer la sécurité, et à la suite de l’attaque du mois dernier contre un supermarché casher à Paris, la police danoise avait commencé à réévaluer l’organisation de la sécurité.
Uzan, seule victime de cette attaque et membre actif de la communauté juive de Copenhague, est considérée comme un héros suite à l’attentat. Uzan s’était porté volontaire pour protéger la synagogue samedi soir, pendant la célébration de la bat- mitzvah.
Le garde tué était un joueur de basket-ball talentueux, diplômé en sciences politiques. Il parlait couramment l’hébreu et avait vécu un temps en Israël.
« C’était une personne qui était toujours prête à aider. Un type incroyable, incroyable », se souvient Melchior, qui qualifie cet homme mort à 37 ans, d’ « irremplaçable ».