Jénine : Des heurts entre terroristes et forces de l’AP font trois morts
L'Autorité palestinienne a indiqué des "individus sans foi ni loi" étaient responsables de la mort d'un père et de son fils - survenue à un endroit où les forces de sécurité ne se trouvaient pas
Un Palestinien et son fils ont été tués à Jénine, ont indiqué des responsables de la Santé palestiniens dans la journée de vendredi, alors que les forts affrontements entre les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne (AP) et les groupes terroristes se poursuivent depuis un mois dans cette ville du nord de la Cisjordanie.
Un porte-parole des forces de sécurité de l’AP a confirmé que Mahmoud al-Hajj avait été tué avec son fils Qassem, tandis que sa fille avait été blessée « lors d’un incident » survenu dans le camp de réfugiés de Jénine – un quartier surpeuplé qui abrite les descendants des Palestiniens qui avaient pris la fuite ou qui avaient été chassés lors de la guerre d’Indépendance israélienne, en 1948.
« La zone où l’incident s’est produit se trouve en-dehors du secteur où les forces de sécurité mènent des opérations dans le camp », a précisé le porte-parole, accusant des « individus sans foi ni loi » d’avoir commis ces deux meurtres.
Wisam Bakr, le directeur de l’hôpital gouvernemental de Jénine, a confirmé à l’AFP que le corps sans vie de Hajj et sa fille, blessée, avaient été amenés dans son établissement. La dépouille de Qassem a, pour sa part, été transportée dans un autre hôpital de Jénine.
Bakr n’a pas donné de détails sur les circonstances de leur mort.
Le ministère de la Santé de l’AP, à Ramallah, et le Croissant-Rouge palestinien n’ont pas répondu aux demandes de commentaires de l’AFP.
Par ailleurs, un agent des forces de sécurité est décédé dans un « accident », selon les responsables de l’AP – ce qui porte à six le nombre total de membres des forces de l’AP à avoir trouvé la mort dans ces opérations à Jénine, qui avaient été lancées le 5 décembre. Aucun détail supplémentaire n’a filtré.
Au moins huit Palestiniens ont été tués à Jénine depuis un mois – notamment un membre des Brigades armées de Jénine, qui comprennent des membres des groupes terroristes comme le Hamas et le Jihad islamique palestinien.
Dans la journée de vendredi encore, le Croissant-Rouge palestinien a déclaré que les troupes israéliennes avaient effectué un raid dans le camp de réfugiés de Balata, situé à proximité. Sept personnes ont été blessées par balle. Deux des blessés sont dans un état grave, touchés à la poitrine.
L’armée israélienne a déclaré qu’elle vérifiait les informations dans le cadre de ce raid.
L’AP, dirigée par Mahmoud Abbas, détient une autorité administrative partielle en Cisjordanie, territoire sous autorité israélienne depuis 1967.
Elle a une présence relativement forte dans les villes du sud et du centre de la Cisjordanie, où elle a réussi à maintenir l’ordre public. Cependant dans la partie nord du territoire, en particulier dans les camps de réfugiés des régions de Jénine, Naplouse et Tulkarem, elle peine à exercer son autorité face aux groupes terroristes qui s’y trouvent.
Ces groupes, dont la plupart des membres appartiennent aux groupes terroristes du Hamas et du Jihad islamique palestinien, se considèrent plus efficaces pour lutter contre Israël que l’AP.
L’opération de répression à Jénine a été lancée après que des terroristes ont volé deux véhicules de l’AP, paradant à leur bord dans la ville, au début du mois de décembre.
Certains considèrent que ces opérations menées par l’AP sont une tentative de prouver qu’elle est en mesure de réaffirmer son contrôle sur les territoires de Cisjordanie placés sous sa juridiction, en vue d’un rôle qu’il cherche à jouer dans la future gouvernance de la bande de Gaza.