Jérusalem-Est : 20 Palestiniens et un Israélien blessés lors d’affrontements
4 Palestiniens ont été arrêtés ; des cocktails Molotov et des pierres ont été jetés sur des habitations juives ; la police est intervenue pour disperser les manifestants
Des manifestants palestiniens et des résidents juifs se sont affrontés, lundi soir, dans un quartier sensible de Jérusalem-Est. La police est alors intervenue pour disperser les protestataires, faisant environ vingt blessés du côté palestinien.
Les habitants juifs du quartier Sheikh Jarrah ont déclaré que les manifestants avaient jeté des pierres et des cocktails Molotov sur des habitations juives, blessant légèrement une femme enceinte qui a reçu une pierre dans le dos.
Le quartier a été le théâtre d’affrontements fréquents, ces dernières semaines, en raison de l’expulsion attendue de familles palestiniennes de leurs habitations. Les violences se sont ensuite transformées en un conflit bien plus large qui s’est propagé à Jérusalem et au-delà. Le groupe terroriste du Hamas, dans la bande de Gaza, a prétexté que ces échauffourées avaient motivé les tirs de roquettes en direction de la ville sainte au mois de mai – des attaques qui avaient été à l’origine du conflit de onze jours entre Israël et les groupes terroristes de l’enclave côtière.
Après l’attaque d’une habitation juive par les manifestants, les habitants ont répondu par des jets de pierre et en utilisant du gaz lacrymogène, et des affrontements ont éclaté.
La police a alors utilisé des moyens de dispersion d’émeutes et notamment des matraques, du gaz lacrymogène, des canons à eau et des balles en caoutchouc.
Selon le Croissant rouge palestinien, 20 Palestiniens ont été pris en charge. Ils souffraient d’inhalation de gaz lacrymogène ou de spray au poivre. Deux personnes ont été blessées par des balles en caoutchouc et deux ont montré des blessures consécutives à des coups de matraque.
Le Croissant rouge a accusé les résidents juifs de la zone d’avoir caillassé une ambulance.
La police israélienne a annoncé, mardi matin, que quatre Palestiniens avaient été placés en état d’arrestation. L’un d’entre eux a été appréhendé pour avoir lancé des pétards vers les forces de police et vers des maisons habitées par des Juifs et les autres pour « troubles à l’ordre public ».
Les expulsions en suspens de familles palestiniennes, dans le quartier de Sheikh Jarrah, ont entraîné la colère des Palestiniens et des Arabes israéliens, et elles ont été condamnées à l’international.
Elles auraient lieu sur la base d’une loi israélienne datant de 1970 qui permet aux Juifs de revendiquer des terres de Jérusalem-Est qui appartenaient à des Juifs avant 1948. Aucune loi équivalente n’existe pour les Palestiniens ayant perdu leur habitation pendant la guerre de 1948 et la Knesset a adopté une législation, en 1950, qui les empêche de réclamer la restitution d’un bien immobilier ou foncier perdu.
Selon Ir Amim, un groupe des droits de l’Homme de gauche dont les activités se consacrent à Jérusalem, environ 200 familles de Jérusalem-Est sont menacées d’expulsion – les dossiers progressant lentement à travers les instances administratives et les tribunaux israéliens.
Les Palestiniens et les membres de la communauté internationale accusent l’État juif de tenter de « judaïser » Jérusalem-Est en expulsant lentement des centaines de familles arabes, qui sont remplacées ensuite par des familles juives. Israël, de son côté, affirme que Jérusalem-Est fait partie de sa capitale indivisible et que les Juifs s’installant dans les quartiers de la partie orientale de la ville en sont partie intégrante.
Il y a eu, ces derniers jours, des affrontements fréquents dans un contexte de craintes autour d’une possible reprise du conflit avec le Hamas – en raison précisément de la situation dans la ville sainte.
Les prières, vendredi dernier, à la mosquée Al-Aqsa, sur le mont du Temple, ont donné lieu à des échauffourées.
Les fidèles palestiniens ont brandi le drapeau palestinien suite à la prière.
Ces heurts sont survenus après des frappes aériennes de l’armée israélienne sur des cibles du Hamas dans toute la bande de Gaza, jeudi soir, en réponse aux attaques incendiaires continues émanant de l’enclave.