Jérusalem: « Je ne sais pas comment il ne m’a pas tué », dit un témoin de l’attentat
Un survivant dit avoir vu le terroriste ouvrir le feu, ajoutant qu'il a rampé dans la rue pour se mettre en sécurité
Les témoins et les premiers secours présents sur la scène de l’attentat qui a eu lieu vendredi à Jérusalem ont décrit la panique, la peur et la confusion pendant et après les tirs du terroriste qui ont fait sept morts et au moins trois blessés aux abords d’une synagogue.
Un témoin, bouleversé, a expliqué au ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, venu sur les lieux du massacre, que le terroriste avait manqué de le tuer.
L’homme aurait attendu aux abords de la synagogue et il aurait ouvert le feu sur les fidèles qui quittaient l’office du Shabbat.
« Je suis sorti et j’ai vu des gens en train de crier, des gens en train de courir, deux personnes étaient par terre et là, il y avait encore une autre personne qui était au sol, » a-t-il raconté, faisant un geste en direction des blessés, la parole hésitante. « Cette ordure était là, devant moi, avec une arme, il m’a presque tué. Je ne sais pas comment il ne m’a pas tué… Je suis rentré en rampant dans l’édifice. »
« Si j’avais été armé, j’aurais pu empêcher trois ou quatre morts. Je ne le suis pas. On ne me laisse pas posséder une arme », a dit ce témoin non-identifié qui a ajouté que les cinq membres de sa famille et notamment son frère ont été tués dans un attentat terroriste à Jérusalem, en 2022. « Jamais je n’oublierai cela. Il faut que ça s’arrête ».
« Nous ne voulons pas en arriver à devoir nous rendre justice nous-mêmes », a-t-il poursuivi sur des images qui ont été diffusées par la Douzième et par la Treizième chaîne.
Ben Gvir lui a alors répondu : « j’espère que nous changerons bientôt la politique régulant les armes. Elles seront mises à disposition d’un plus grand nombre de civils ».
« Nous sommes forts et nous devrons répondre à ce qui s’est passé », a ajouté Ben Gvir, député d’extrême-droite à la tête du parti Otzma Yehudit.
עדות קורעת לב מזירת הפיגוע – פרץ בבכי לשר בן גביר: "איבדתי חמישה בני משפחה בפיגועים. עם ישראל חי" | צפו בקטע pic.twitter.com/YVJ23TSdtw
— החדשות – N12 (@N12News) January 27, 2023
Un autre résident du quartier qui se trouvait lui aussi dans le secteur a raconté la scène devant les caméras de la Douzième chaîne.
« Nous avons entendu une rafale de tirs, des ambulances, des voitures de police et nous avons compris que c’était un attentat terroriste », a-t-il déclaré, ajoutant que ses habitudes ne changeront pas dans le quartier. « Nous sommes des habitants de Jérusalem, nous sommes habitués aux attentats terroristes. Nous avons calmé nos enfants ».
Un résident du quartier, Ariel, a dit avoir pensé dans un premier temps que les coups de feu étaient des tirs de célébration.
« On sait d’avance que les Arabes font la fête comme ça, on entend des coups de feu presque tous les jours. Mais à un moment, on a compris qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Les voitures de police et les ambulances sont arrivées et elles nous ont dit de fuir la zone », a-t-il déclaré à la Douzième chaîne.
Le terroriste a été abattu par la police après avoir fui les lieux de l’attentat qui a été commis dans le quartier Neve Yaakov de la capitale. Il s’appelait, selon le Shin Bet, Alqam Khayri, et il était un résident de Jérusalem-Est âgé de 21 ans, sans casier judiciaire relatif au terrorisme.
L’un des agents de police qui a tiré sur le terroriste a raconté l’incident au Premier ministre Benjamin Netanyahu, venu sur les lieux de l’attaque.
« Le véhicule s’est arrêté et le terroriste a sorti son arme », a dit le policier. « J’ai continué à m’avancer rapidement dans sa direction et je me suis rapproché de lui alors qu’il nous tirait encore dessus ».
« Nous avons arrêté le véhicule de patrouille, nous avons sorti nos armes et le terroriste a traversé la rue, allant de l’autre côté. Nous avons ouvert le feu et il s’est écroulé au sol. Nous nous sommes approchés et nous avons constaté qu’il bougeait encore, qu’il tentait de retourner son arme. Nous l’avons neutralisé », a-t-il indiqué.
Certains membres des premiers secours ont fait savoir qu’ils avaient trouvé des fidèles déjà morts sur les lieux et qu’ils avaient dû passer à côté d’eux pour se focaliser sur les blessés.
« Nous sommes sortis de l’ambulance et nous avons commencé à courir. Nous avons aperçu quatre blessés qui gîsaient dans la rue, ne montrant aucun signe de vie et malheureusement, nous n’avons rien pu faire pour les aider », ont commenté deux membres des services de secours du Magen David Adom dans un communiqué. « Nous avons continué notre chemin et nous avons vu une femme âgée d’une cinquantaine d’années qui était pleinement consciente, du sang sortant de ses blessures à la jambe et au bras ».
« Nous avons immédiatement stoppé l’hémorragie, nous l’avons mise dans l’ambulance et nous l’avons amenée à l’hôpital dans un état stable », ont-ils continué.
Shalom Borohov, un barbier qui vit à côté de la synagogue, a dit à l’AFP qu’après avoir entendu des coups de feu, il était descendu pour apporter son aide.
« J’ai vu le terroriste arriver avec sa voiture. Il s’est arrêté au milieu du carrefour et il a tiré depuis son véhicule », continuant à ouvrir le feu au fur et à mesure que des gens arrivaient.
Matanel Almalem, un étudiant de 18 ans qui réside à proximité des lieux, a confié à l’AFP qu’il avait couru en descendant la rue après avoir entendu les tirs et qu’il avait aperçu l’homme armé au volant d’une Toyota Corolla blanche.
« J’ai entendu de nombreux tirs », a-t-il déclaré.
Les médecins ont fait savoir, après l’attaque, que les défunts étaient cinq hommes âgés de 20, 25, 30, 50 et 60 ans et de deux femmes, âgées de 60 et 70 ans. Leur identité n’a pas été révélée.
Parmi les blessés, un jeune garçon de 15 ans qui se trouve dans un état modéré à grave, un homme de 24 ans dans un état modéré et une femme de 60 ans, elle aussi dans un état modéré.