Katz a ordonné à Tsahal d’empêcher le voilier de Greta Thunberg d’entrer à Gaza
"À l'antisémite Greta et à ses amis, je dis clairement : vous devez faire demi-tour, car vous n'atteindrez pas Gaza", a déclaré le ministre de la Défense ; selon un activiste à bord, Tsahal aurait "brouillé" le traceur GPS du bateau par sécurité face au risque de drones houthis
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Le ministre de la Défense Katz a déclaré dimanche avoir donné instruction à l’armée d’empêcher une mission militante très médiatisée d’atteindre Gaza afin de défier les restrictions sécuritaires imposées par Israël dans l’enclave.
Le voilier Madleen a été affrété par la coalition « Freedom Flotilla », une organisation anti-Israël. Parmi les douze militants à bord figurent l’activiste suédoise pour le climat Greta Thunberg, le militant brésilien Thiago Avila et Rima Hassan, eurodéputée d’origine syrienne et membre du mouvement d’extrême-gauche radicale anti-Israël, La France Insoumise (LFI).
« J’ai donné pour instruction à l’armée israélienne d’agir pour que le Madleen n’atteigne pas Gaza. À l’antisémite Greta et à ses amis, je dis clairement : vous devez faire demi-tour, car vous n’atteindrez pas Gaza », a déclaré Katz dans un communiqué.
« L’État d’Israël ne permettra à personne de violer le blocus naval de Gaza, dont l’objectif premier est d’empêcher le transfert d’armes au Hamas, un groupe terroriste meurtrier qui détient nos otages et commet des crimes de guerre », a-t-il ajouté.
Le bateau a quitté la Sicile dimanche dernier pour une mission visant à briser le blocus naval de Gaza. Il a également prévu d’acheminer de l’aide humanitaire, et de mener une action de sensibilisation à la crise humanitaire qui se développe 20 mois après le début de la guerre entre Israël et le groupe terroriste du Hamas.
Après 2 mois et demi d’un blocus total destiné à faire pression sur le Hamas, Israël a autorisé l’entrée à Gaza d’une aide de base le mois dernier. Les travailleurs humanitaires ont néanmoins alerté sur l’existence d’un risque de famine à moins d’une levée complète du blocus et de la fin de l’offensive militaire d’Israël.

Les activistes ont annoncé que, selon leurs prévisions, ils devraient atteindre les eaux territoriales de Gaza dès dimanche.
Un activiste de la mission, le Brésilien Avila, a affirmé dimanche après-midi qu’Israël « brouillait leurs communications », après que leur traceur GPS les a brièvement localisés à l’aéroport Queen Alia de Jordanie, à des kilomètres de leur position réelle en mer Méditerranée.
« Nous venons de recevoir une information pour le moins étrange : d’après notre traceur, nous ne sommes plus à 162 milles marins de Gaza, mais à l’aéroport de Jordanie », a déclaré l’activiste dans un message publié sur les réseaux sociaux.
An activist on broad the humamatirian vessel Madleen says the boat is no longer properly tracked because their communication is blocked and jammed by Israel. pic.twitter.com/mCMrhZUF8U
— Quds News Network (@QudsNen) June 8, 2025
« Nous savons ce que cela signifie : quand ils commencent à brouiller nos communications et à perturber nos appareils, cela signifie qu’ils se préparent à une interception ou à une attaque », a-t-il affirmé.
Depuis le début de la guerre, les utilisateurs d’applications de navigation routière en Israël ont souvent déclaré que leur GPS les situait à Beyrouth, au Caire ou en Jordanie.
Ces perturbations du signal GPS font partie des efforts déployés par l’armée israélienne pour prévenir les attaques contre Israël, en particulier les attaques de drones, qui utilisent le GPS pour se guider. Ces derniers mois, le groupe terroriste yéménite des Houthis, soutenu par l’Iran, a lancé plusieurs drones contre Israël, dont certains ont survolé la mer Méditerranée.
Quoi qu’il en soit, les perturbations du signal GPS ne devraient pas empêcher le Madleen d’approcher de Gaza.
Le mois dernier, un bateau de Freedom Flotilla avait déjà tenté d’atteindre Gaza par la mer. Mais un autre navire du groupe, supposément affilié au Hamas, avait été attaqué par deux drones alors qu’il naviguait dans les eaux internationales au large de Malte, faisant échouer la tentative. Le groupe avait attribué à Israël la responsabilité de cette attaque, qui avait endommagé la proue du vaisseau. L’État juif n’a fait aucun commentaire sur cet incident.
Des tentatives antérieures visant à briser le blocus avaient également échoué, comme l’incident du Mavi Marmara, en 2010, au cours duquel des commandos israéliens étaient montés à bord d’une flotte battant pavillon turc et faisant route vers Gaza. Dix activistes avaient été tués et un soldat grièvement blessé au cours des violentes attaques qui avaient opposé l’équipage et les militaires. Une condamnation internationale et une grave rupture diplomatique entre Israël et la Turquie s’en étaient suivies.

Israël et l’Égypte ont imposé des blocus à différents degrés à Gaza depuis la prise du pouvoir par le Hamas lors du violent coup d’État de 2007 face aux forces palestiniennes rivales. Selon Israël, il était indispensable d’empêcher le Hamas d’acquérir des armes qu’il utiliserait ensuite pour attaquer l’État juif. Pour les opposants au blocus, ce dernier équivaut à punir collectivement les quelque 2 millions de Palestiniens de Gaza.
Israël a fermé l’entrée à toute aide à Gaza dès le début de la guerre déclenchée par l’attaque menée par le Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre 2023. Le pays a ensuite cédé sous la pression des États-Unis. Début mars, peu de temps avant qu’Israël ne mette fin à un cessez-le-feu avec le Hamas, l’État juif a de nouveau bloqué toutes les importations, notamment de denrées alimentaires, de carburant et de médicaments.
Durant l’assaut du 7 octobre, les terroristes du Hamas ont tué quelque 1 200 personnes, en majorité des civils, et enlevé 251 otages. Le Hamas détient 55 otages, dont 20 seraient encore en vie.
Plus de 53 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ne font pas de distinction entre civils et hommes armés. Israël affirme avoir tué 20 000 terroristes au combat, et 1 600 autres hommes armés sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.
Selon Israël, l’armée israélienne cherche à minimiser les pertes civiles. L’État juif a souligné que les terroristes du Hamas utilisaient les civils de Gaza comme boucliers humains, lançant les combats depuis des zones civiles incluant des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.