Kerry : la Cisjordanie ne deviendra pas un nouveau Gaza
Devant l'AIPAC, le secrétaire d'Etat américain a adopté un ton beaucoup plus mesuré que celui de Barack Obama, la veille
Haviv Rettig Gur est l'analyste du Times of Israël
Au lendemain de l’attaque verbale de son patron contre la politique du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans les implantations, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a adopté un ton plus mesuré en s’exprimant lundi soir devant le congrès annuel de l’AIPAC.
Sans jamais mentionner les implantations, critiquées dimanche par le président américain Barack Obama, à la veille de sa rencontre avec Netanyahu, Kerry a affirmé que « nous ne laisserons jamais la Cisjordanie devenir un autre Gaza. »
Après le retrait israélien de Gaza en 2005, le Hamas a pris le contrôle du territoire, s’en servant de lampe de lancement pour tirer des roquettes vers les villes et les civils israéliens.
Le discours de Kerry a eu lieu quelques heures après une rencontre bilatérale entre Netanyahu et Obama à Washington, au cours de laquelle les deux dirigeants ont discuté du processus de paix ainsi que de sujets régionaux.
Kerry a avoué qu’un accord de paix israélo-palestinien « demandera beaucoup de travail et des choix difficiles pour les deux camps », mais il a promis que « l’Amérique sera là chaque jour de la semaine, à chaque étape du chemin. »
Le secrétaire d’Etat a ajouté que, lors de discussions avec le dirigeant d’un « très riche » voisin d’Israël, ce dernier lui a assuré que les investissements régionaux en Israël exploseraient, en cas de paix avec les Palestiniens.
Kerry, arrivé à la conférence avec quasiment une heure de retard, a été accueilli avec enthousiasme.
« Le travail de l’AIPAC fait partie des traditions les plus solides de la démocratie américaine et je vous remercie de le mener », a déclaré Kerry aux organisateurs, au début de son discours. « Ces valeurs démocratiques sont ancrées dans l’ADN des Etats-Unis et d’Israël. »
« Aujourd’hui, alors qu’Israël doit faire face à de sérieux défis pour son avenir, c’est l’Amérique qui se tiendra à ses côtés », a assuré Kerry sous des applaudissements mesurés. « Il ne fait pas de doute », a-t-il poursuivi « que les engagements sur la sécurité d’Israël n’ont pas été tous tenus. »
Selon Kerry, le président Obama est « déterminé à utiliser toute notre force diplomatique à la fois pour mener le processus de paix et pour empêcher un Iran nucléaire. »
Kerry a évoqué son engagement personnel en faveur d’Israël, soulignant notamment son historique de votes pro-Israël au Sénat.
Il a également relaté une anecdote au cours de laquelle il a voyagé à bord d’un avion militaire israélien, qui a dû faire des acrobaties au-dessus du Néguev, après s’être trop approché de la zone aérienne égyptienne.
Cette expérience, a-t-il souligné, lui a fait comprendre l’exiguïté du territoire israélien et l’importance vitale de la sécurité.
Le secrétaire d’Etat a également fait part de son opposition aux boycotts visant Israël.
« Je continuerai à m’opposer résolument aux boycotts d’Israël de vive voix et sans le moindre remords. »
Avec JTA