Kerry : Les détracteurs de l’accord iranien sont « hystériques »
Le secrétaire d’Etat exhorte les sceptiques à « regarder les faits » ; les inspecteurs resteront « pour toujours »
Dans une rare interview avec la télévision israélienne, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a promis samedi que les inspections qui empêchent l’Iran d’atteindre armes nucléaires resteront en place « pour toujours » et accuse les critiques de l’accord d’être des « hystériques ».
Cherchant à apaiser le public en Israël, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, critique amer et implacable de l’accord, Kerry a promis : « Nous ne signerons pas d’accord qui ne ferme pas à l’Iran la voie menant à la bombe et qui nous ne donne pas l’assurance, à tous nos experts et aux experts en général, que nous serons en mesure de savoir ce que fait l’Iran et empêcher ce pays de se doter de l’arme nucléaire ».
« Je crois que lorsque nous notre direction est en fait la volonté de protéger Israël », a déclaré Kerry à la Dixième chaîne, dans une interview depuis le Département d’Etat à Washington.
« Le président Obama a absolument promis qu’ils n’obtiendront pas l’arme nucléaire… Nous aurons des inspecteurs là-bas chaque jour. Il ne s’agit pas d’un accord d’une durée de 10 ans. C’est pour toujours. »
Faisant manifestement référence à Netanyahu – qui a qualifié l’Occident de « comateux » et de « délirant » dans ses négociations avec les Iraniens, et affirmé que les négociations mèneront à un accord « ouvrant la voie » à un arsenal nucléaire iranien – le secrétaire a exhorté les critiques à regarder les faits de l’accord émergent.
« Il y a une grande hystérie à propos de cet accord. Les gens doivent réellement considérer les faits et la science au-delà des faits », a-t-il déclaré.
L’entrevue, dont des extraits ont été diffusés samedi soir et qui sera entièrement diffusée dimanche, a été réalisée le lendemain d’un rapport du New York Times selon lequel l’administration Obama « brouille » pour apaiser les craintes de ses alliés arabes sur l’accord, et envisage une gamme d’options pour cela, dont certaines aux dépens d’Israël.
Selon le rapport du New York Times, les options à l’étude comprennent : un pacte de défense en vertu duquel les Etats-Unis s’engagent « à la défense des alliés arabes s’ils sont attaqués par des forces extérieures » ; des missions conjointes de formation des forces militaires américaines et arabes ; désigner l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis comme « principaux alliés non membres de l’OTAN », une étape qui assouplira les restrictions sur les ventes et offre d’armes ; « un certain nombre d’avantages militaires dont bénéficient uniquement les alliés de l’OTAN » et la vente de son chasseur furtif F-35 aux Emirats arabes unis trois ans après sa livraison à Israël.
La vente du F-35 pourrait saper l’avantage militaire jusqu’ici sacro-saint d’Israël, selon le journal.
L’accord iranien doit être signé d’ici le 30 juin. Obama refuserait de rencontrer Netanyahu avant cette date.