Knesset : un député de la coalition accueille un événement sur « l’apartheid »
Mossi Raz, du Meretz et Touma-Sliman, de la Liste arabe unie feront une conférence au parlement ; Chikli, de Yamina, évoque un scandale et demande d'interdire la présence de HRW
Deux députés de la coalition et de l’opposition doivent accueillir un événement qui a été organisé mardi à la Knesset et qui s’intitule « 54 ans après : de l’occupation à l’apartheid ».
Cet événement a été organisé par la députée Aida Touma-Sliman de la Liste arabe unie et par le législateur Mossi Raz du Meretz, une formation membre du gouvernement du Premier ministre Naftali Bennett.
Il est certain que l’implication de Raz provoquera une levée de boucliers dans la coalition, qui a été formée sur l’acceptation réciproque que les partis de droite et de gauche éviteraient les questions controversées de manière à ne pas faire de vagues.
Amichai Chikli, député rebelle appartenant au parti Yamina de Bennett, a jugé cet événement « scandaleux » et il a fait parvenir lundi un courrier demandant au conseiller juridique du parlement israélien ainsi qu’au bureau chargé des événements d’empêcher la participation d’organisations qui, selon lui, œuvrent contre Israël dans l’arène internationale.
« C’est un acte de sabotage politique grave et il est insupportable qu’un tel événement puisse se dérouler dans l’enceinte même de la Knesset », a écrit Chikli.
Selon Chikli, les groupes de défense des droits de l’Homme de gauche BTselem et Breaking the Silence figurent parmi les organisations qui devraient prendre part à l’événement.
Le législateur de Yamina a dit néanmoins être plus inquiet de la présence de Human Rights Watch (HRW), l’un des groupes de défense des droits de l’Homme les mieux connus dans le monde. Il a estimé que l’organisation œuvrait à délégitimer Israël et qu’elle ne devait pas être autorisée à participer à la conférence.
Le prospectus faisant la promotion de l’événement n’incluait pas la liste des intervenants potentiels.
Au début de l’année, HRW avait déclaré qu’Israël était coupable des crimes d’apartheid et de persécution en raison de ses politiques discriminatoires à l’égard des Palestiniens dans ses propres frontières et dans les territoires palestiniens. L’État juif avait rejeté ces accusations.
Chikli a ajouté qu’Omar Shakir, directeur du groupe pour la région d’Israël, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, qui avait été expulsé du territoire israélien en 2019 suite à longue bataille judiciaire – le pays l’avait accusé de soutenir le boycott de l’État juif – devait initialement prendre la parole lors de l’événement en visioconférence.
Les autorités avaient indiqué à l’époque que l’expulsion du territoire de Shakir avait été la première suite à l’adoption d’une loi, en 2017, qui avait permis l’expulsion d’étrangers soutenant le boycott d’Israël. L’initiative avait été condamnée par les instances internationales, l’ONU s’émouvant d’un « espace offert au travail des défenseurs des droits de l’Homme en diminution » dans le pays et dans les territoires palestiniens.