La Chambre haute suisse veut interdire les symboles racistes et extrémistes
Si cette loi venait à être adoptée, la Suisse serait, comme certains de ses voisins européens, dotée d'une législation interdisant l'incitation à la haine
La Chambre haute du Parlement suisse prend des mesures pour interdire l’utilisation de symboles racistes à l’origine de comportements violents ou extrémistes – discours, gestes ou drapeaux – qui incitent à la haine, ainsi que le port public de symboles rappelant la tyrannie nazie en Europe.
Le Conseil des Etats a voté par 23 voix pour, 16 voix contre et trois abstentions, une proposition visant à criminaliser l’affichage de tels symboles et gestes dans l’espace public. Les députés disent devoir préciser encore les contours de cette loi.
La proposition passe maintenant à la chambre basse, le Conseil national.
Si elle venait à être adoptée, cette loi permettrait à la Suisse de rejoindre la cohorte de ses voisins européens qui, eux aussi, interdisent l’incitation à la haine.
En préparation depuis plusieurs mois, cette proposition de loi est soumise au vote au moment-même où une grande partie de l’Europe connait une résurgence de l’antisémitisme, dans le sillage de la riposte militaire d’Israël à Gaza après l’assaut meurtrier du Hamas, le 7 octobre dernier.
« Les symboles qui font l’apologie de la violence n’ont rien à faire dans notre société », a déclaré la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider, à la tête du Département fédéral de justice et de police, lors d’une audition parlementaire.
Elle a reconnu l’« atroce créativité » de certains pour inciter à la violence, à la haine ou promouvoir des symboles nazis et déclaré qu’une interdiction totale était difficilement envisageable, ne serait-ce que parce que ces symboles peuvent servir à éduquer et sensibiliser les populations.