La citoyenneté portugaise accordée aux descendants juifs
Après l'Espagne, le Portugal prépare une législation pour offrir la citoyenneté aux descendants des familles juives expulsées en 1497 ou converties de force au christianisme
Le Portugal prépare une législation pour offrir la citoyenneté aux descendants des Juifs expulsés du pays au XVe siècle, a annoncé le ministre portugais du Tourisme samedi, faisant écho à une décision similaire récemment prise en Espagne.
Le ministre du Tourisme du Portugal Adolfo Musquite Nunes, qui s’est rendu en Israël ce mois-ci afin de promouvoir le tourisme dans son pays, a déclaré sur une radio portugaise que la version finale d’un texte de loi, validé en première lecture au Parlement portugais, serait prête cet été.
La nouvelle loi sur la citoyenneté vise à réparer l’expulsion des Juifs du Portugal en 1497 et les persécutions subies lors de l’Inquisition portugaise, qui a débuté en 1536. Des dizaines de milliers de Juifs furent tués, expulsés ou convertis de force au christianisme.
La loi, préparée depuis plusieurs semaines, devrait accorder la citoyenneté portugaise au Juifs dont les ancêtres ont été expulsés du Portugal ou convertis de force au christianisme, selon un article paru dimanche dans le quotidien israélien Yedioth Aharonot. De nombreuses familles se sont retrouvées dans les colonies portugaises, ou se sont enfuies dans d’autres lieux en Europe, notamment Amsterdam.
La communauté juive du Portugal a conservé les listes de ces familles. Ces listes couplées aux archives de l’Inquisition serviront à déterminer les personnes susceptibles de recevoir la citoyenneté portugaise, précise Yedioth Aharonot.
De nombreux citoyens expulsés du Portugal en 1497 étaient des Juifs anciennement expulsés d’Espagne, en 1492. La semaine dernière, le gouvernement espagnol a affirmé qu’il allait bientôt voter une nouvelle loi garantissant la citoyenneté aux descendants des Juifs expulsés en 1492 ou convertis de force au christianisme.
L’ambassadeur du Portugal en Israël Miguel de Almeida e Sousa a affirmé que la nouvelle loi comporterait des « directives claires » sur l’identité des personnes éligibles à la citoyenneté, afin que le processus soit « juste pour toutes les personnes » qui postulent. « Nous parlons de 15 générations », a-t-il ajouté.