La Coalition juive républicaine reproche à Harris d’avoir manqué le discours de Netanyahu
"Kamala snobe à nouveau Israël", déclare le groupe dans son premier spot publicitaire contre la vice-présidente américaine depuis le début de sa campagne présidentielle
La Coalition juive républicaine (RJC) a publié son premier spot publicitaire ciblant la vice-présidente américaine Kamala Harris dans sa candidature à la présidence, la critiquant pour ne pas avoir assisté – ni présidé – le discours du Premier ministre Benjamin Netanyahu lors d’une réunion conjointe du Congrès.
« Aujourd’hui, lors de son premier test en tant que candidate à la présidence, Kamala snobe à nouveau Israël », indique la publicité de 45 secondes, que la RJC a mis en ligne mercredi et dont le coût est estimé à plus de cinq chiffres.
« Au lieu de soutenir l’allié le plus fort de l’Amérique en assistant au discours du Premier ministre Netanyahu au Congrès, Kamala Harris décide d’aller à un déjeuner de sororité. Un déjeuner de sororité ? Elle n’est pas sérieuse. »
La vidéo faisait également référence à des déclarations antérieures dans lesquelles elle exprimait sa sympathie pour les émotions qui animent les manifestations anti-Israël des étudiants.
Au moment du discours, Harris faisait campagne dans l’Indiana et s’adressait à une association étudiante. Par convention, les vice-présidents co-président avec le président de la Chambre des représentants les réunions conjointes du Congrès, en leur qualité de président du Sénat.
L’équipe de Harris a indiqué qu’elle devait rencontrer Netanyahu le lendemain.
Le sénateur de l’Ohio JD Vance, colistier de l’ancien président Donald Trump, que Harris doit affronter lors des élections de novembre, était lui aussi absent. Vance était également en campagne et a pris la parole lors d’un rassemblement à Radford, en Virginie.
La vidéo a démontré que la campagne de la RJC contre Harris sera centrée sur un argument républicain de longue date auprès des électeurs juifs : le parti est résolument plus pro-Israël et constitue donc un foyer plus favorable aux Juifs américains.
Les républicains ont fait valoir cet argument particulièrement cette année, alors que des manifestations anti-Israël organisées en grande partie par des groupes progressistes se sont répandues dans les villes et les campus américains, et qu’un sous-ensemble de responsables démocrates a appelé à la fin de l’aide américaine à Israël.
Les démocrates ont répliqué en citant le soutien de Biden à Israël, en particulier depuis que la guerre à Gaza a éclaté en conséquence du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre – lorsque quelque 3 000 terroristes ont pris d’assaut le sud d’Israël, tué près de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Ce pogrom avait déjà fait l’objet d’une vidéo du Conseil juif démocrate d’Amérique en novembre.
Les démocrates ont également cherché à mettre en évidence les associations de Trump avec des personnalités d’extrême droite et antisémites. Et jeudi, Harris a publié une déclaration dénonçant les manifestants du discours de Netanyahu qui se sont associés « à l’organisation terroriste brutale du Hamas. »
La voix off du spot publicitaire de la RJC prononce à maintes reprises le prénom de Harris de manière erronée. Le PDG de la RJC, Matt Brooks, a déclaré à la Jewish Telegraphic Agency que le fait de se concentrer sur la prononciation de son prénom était « une absurdité ».
Harris, fille d’une immigrante indienne et d’un jamaïcain a, depuis qu’elle a brigué le Sénat en Californie, expliqué comment son prénom est prononcé, parfois en utilisant l’humour. Dans une autobiographie politique, elle a expliqué que son prénom se prononce comme le mot comma, virgule, en anglais -, additionné d’un « la » – « comma-la« .
Cela n’a pas empêché les experts conservateurs et les républicains, y compris Trump et Tucker Carlson, de mal prononcer son prénom à de nombreuses reprises.
Dans un SMS, Brooks a déclaré que la prononciation du prénom ne devrait pas être ce sur quoi les électeurs se concentrent.
« La question n’est pas de savoir comment son prénom est prononcé, elle [porte] sur les raisons pour lesquelles elle a jugé plus important d’assister à un déjeuner de sororité plutôt que de présider le discours historique du Premier ministre devant le Congrès », a déclaré Brooks.
« Nous ne nous moquons pas de son prénom », a ajouté Brooks. « Tous les Américains n’ont pas accès au manuel d’écriture de l’Associated Press sur la prononciation de son nom. Demandez à 100 personnes et la moitié le dira d’une manière, l’autre moitié d’une autre. L’essentiel, c’est le message. Ce n’est pas une question de prononciation. »
Interrogé sur l’absence de Vance, Brooks a déclaré que le statut de vice-présidente de Harris était d’un autre niveau, et qu’il était certain que Vance, en tant que vice-président, avait « fièrement » présidé le discours d’un Premier ministre israélien devant le Congrès.
« Kamala Harris a échoué son premier test à la communauté juive en choisissant d’assister à un déjeuner de sororité plutôt que de présider le Sénat alors qu’un des alliés les plus importants de l’Amérique s’adressait à une session conjointe du Congrès en temps de guerre », a-t-il déclaré.