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Interview"Rester pourtant outrageusement optimiste"

La communauté juive de Satmar, expliquée par un ancien membre, aujourd’hui laïc

Après avoir grandi dans une communauté ultra-orthodoxe isolée et radicale, Ari Hershkowitz dit avoir subi des agressions sexuelles, reçu une éducation médiocre et perdu la foi

Ari Hershkowitz alors qu'il portait les vêtements traditionnels hassidiques (Crédit : Nathan Stolz)
Ari Hershkowitz alors qu'il portait les vêtements traditionnels hassidiques (Crédit : Nathan Stolz)

SYDNEY, Australie — Sur sa page Instagram, il y a une photo d’Ari Hershkowitz portant un casque de réalité virtuelle. Ce qui résume très bien son histoire : Celle d’une fuite d’un monde vers un autre.

Hershkowitz a rencontré le Times of Israel aux abords du musée juif de Sydney, au lendemain de sa conférence dans le cadre de Yom Limmud au sein de la municipalité. La journée est glaciale en Australie et il porte un jean noir et un tee-shirt rouge. Il n’aime pas mettre de chemises à manches longues, explique-t-il plus tard – cela lui rappelle sa vie précédente. Sa voix traînante américaine rend difficile à imaginer le fait que, pendant la plus grande partie de sa vie, il n’a pas pu parler l’anglais.

Hershkowitz a des allures de hipster alors qu’il « vapote » sur sa cigarette électronique. Il s’avance vers le café du musée, à l’étage, tout en s’arrêtant pour prendre des photos des expositions en cours sur son IPhone. Il prévoit de retourner visiter le musée, dit-il.

En s’asseyant, il s’agite, il regarde autour de lui et vérifie son téléphone. Il a des comptes Facebook, Instagram et Twitter et il semble être à l’affût. De temps à autre, il faut lui rappeler où en est restée la conversation. Il a clairement du mal à se concentrer – mais la concentration est pourtant nécessaire pour raconter l’histoire de ce jeune homme âgé de 21 ans.

Il s’appelle dorénavant Ari. Dans une autre vie, il portait le nom d’Alex. C’est ce nom qu’il avait d’abord adopté lorsqu’il avait fui en Floride pendant six mois.

« Je voulais fuir le judaïsme, aussi loin que je le pouvais. J’ai pris alors l’identité d’Alex qui, lui, n’avait jamais été un Juif hassidique », dit Hershkowitz.

Et dans son enfance, il s’appelait Arieh.

Une photo d’Ari Hershkowitz parue sur Instagram le montrant portant un casque de réalité virtuelle à la Dell Expo. (Autorisation)

« Je n’ai pas beaucoup de souvenirs du début de ma vie », explique Hershkowitz. « De 14 à 20 ans, j’ai pris un mauvais médicament. Je ne sais pas si ça a détruit mes souvenirs d’avant, en plus du fait que j’ai voulu tout oublier, en particulier ce qui m’a touché entre l’âge de huit ans et l’âge de 12 ans ».

Il commence par l’essentiel.

Les années d’apprentissage de Hershkowitz se sont déroulées au coeur de la communauté hassidique ultra-orthodoxe de Satmar, à Williamsburg, à New York. Il est le deuxième d’une fratrie de neuf enfants. La dynastie de Satmar est l’une des plus importantes dans le monde. Elle se caractérise par une pratique religieuse stricte et rigoureuse, le rejet de la culture moderne et un anti-sionisme féroce. Dans un entretien diffusé en podcast, il décrit par ailleurs sa branche du judaïsme comme « un judaïsme sous stéroïdes ».

Petit, il n’a parlé que le yiddish. A l’école, il étudiait des textes juifs. Les élèves apprenaient également l’anglais, ajoute-t-il, mais seulement de l’âge de huit ans jusqu’à l’âge de 12 ans, et cet apprentissage était relégué en fin de journée, enseigné par des professeurs qui avaient eux-mêmes des difficultés à pratiquer la langue.

« On étudiait la gemara, la mishnah et le Houmach », note Hershkowitz, se référant à des textes variés issus de la loi orale ancienne et de la bible.

« A la base, j’étais très bon élève. J’ai reçu un classeur parce que j’étais le meilleur de ma classe », raconte-t-il avec une pointe d’ironie.

C’est la médiocrité de l’enseignement qui, affirme-t-il, a plongé la communauté entière dans la pauvreté. Une communauté aux prises avec l’ignorance qui s’appuie sur les financements gouvernementaux pour pratiquement tous les aspects de l’existence.

Mais c’est ce qu’il qualifie de « valeurs faussées » et de l’importance accordée à des choses somme toute banales dont il se souvient avec le plus de vivacité.

« Ce dont nos lunettes étaient constituées était d’une très grande importance. Le métal, c’est mal ; le plastique, c’est bien. Ce qui compte, c’est la couleur de vos chaussettes, quel noeud de chaussure vous allez faire en premier le matin. Porter une montre n’est pas souhaitable avant la bar mitzvah et après, c’est complètement interdit. Etre une bonne personne n’est jamais une priorité », s’exclame-t-il.

La période dont il a le plus de difficultés à se souvenir n’est pas accessoire. « Je n’en ai jamais parlé. J’ai étouffé ça pendant si longtemps », explique-t-il.

A l’âge de huit ans, Hershkowitz raconte avoir subi une agression sexuelle dans une synagogue par un homme plus âgé. Après une pause et une certaine hésitation, il se rappelle de l’incident petit à petit.

L’ancien hassidique de Satmar Ari Hershkowitz dans sa vie passée (Autorisation)

« L’homme est venu me parler de ma ceinture. Il a crié : ‘Tu as frappé mon fils, tu as frappé mon fils avec ta ceinture’, puis il m’a empoigné et il m’a fait descendre dans le sous-sol, il m’a enlevé ma ceinture et puis… peu importe… Je n’avais aucune idée de ce qu’était le sexe ou quoi que ce soit. L’agression a été violente. J’ai encore des cicatrices », dit-il.

La « sanction », ajoute-t-il, a continué pendant un certain nombre de semaines dans ce sous-sol de synagogue.

« Un jour, quand on a remonté les escaliers depuis le sous-sol, mon père m’a vu. Je suppose qu’à cause de l’expression qu’il y avait sur mon visage, il a réalisé ce qui était arrivé et il a commencé à hurler sur ce type devant tout le monde », continue Hershkowitz.

L’agresseur n’est jamais revenu à la synagogue.

« J’ai raconté à mon père avec mon peu de compréhension des choses ce qui était arrivé, mais je suis sûr qu’en tant qu’adulte intelligent, il a compris ce qu’il s’était passé. Il m’a pourtant dit que je devais penser que… Avec le recul, je suis sûr qu’il savait. Il n’a jamais dit qu’il était désolé que cela me soit arrivé. Il ne pouvait pas le faire, parce que ça aurait voulu dire qu’il devrait raconter ce qui s’était passé à la police – quelque chose qu’il n’aurait jamais fait. La communauté de Satmar ne fait jamais appel à la police. Peu importe ce qui arrive. Jamais. Ce qui est mal parce que dans certains cas, on devrait le faire », estime Hershkowitz.

Les comportements de Hershkowitz deviennent instables ou, comme il le dit : « J’étais un gamin très sauvage et j’avais tout le temps des ennuis ».

Deux ans plus tard, au cours d’un camp d’été organisé à Napanoch, un petit hameau du comté d’Ulster, à New York, il a de nouveau été agressé. Cette fois, trois personnes étaient impliquées.

« Ils m’ont maintenu sur le lit, j’ai réussi à me libérer. J’ai attrapé un extincteur anti-incendie et j’ai essayé de me défendre avec. Ils ont réussi à m’immobiliser et ils m’ont remis sur la couchette. Je ne me souviens pas combien de temps ça a duré. J’ai eu l’impression que cinq heures s’étaient écoulées lorsque mon prof particulier est venu me chercher. Là, ils sont partis. J’étais attaché et mon prof m’a vu », raconte Hershkowitz.

Ari Hershkowitz s’exprime lors du festival du film documentaire DOC NYC (Autorisation)

Puis, insistant, ou peut-être en réfléchissant après coup, il répète : « Il m’a assurément vu attaché ».

Les auteurs de l’agression, dit Hershkowitz, ont continué à travailler dans le camp. Interrogé sur d’éventuelles poursuites judiciaires ou sur le dépôt d’une plainte auprès de la police, il fait part de son scepticisme.

« Tous ces gens qui ont été témoins de ça… Aucun d’entre eux ne témoignerait. C’est ma parole contre la leur. En fait, certains m’ont carrément dit que s’ils devaient témoigner, ils diraient que ce n’est jamais arrivé. Alors, soyons réaliste, il n’y a rien que je puisse faire maintenant », déplore-t-il.

Comme un grand nombre de personnes ayant survécu à une agression sexuelle, cette expérience a provoqué une crise profonde.

« Je me suis dit : Peut-être que je prie le mauvais Dieu. J’étais désespérément malheureux au sein de la communauté. J’étais encore habillé comme un Satmar mais il n’y avait plus aucune religion en moi », se souvient Hershkowitz.

Il ajoute quelque chose, sereinement, qui n’aura une résonance que plus tard : « Je n’avais que deux amis dans la vie. Deux personnes ».

Un aperçu révélateur de l’isolement et de la solitude d’un adolescent perdu dont la vie était bouleversée.

A 14 ans, il a commencé à chercher des réponses à ses questionnements. Il s’est rendu dans des cyber-cafés et il s’est promené dans les rues.

« Je suis allé sur Internet pour faire des recherches sur tout, depuis les accélérateurs de particules jusqu’à Bonny and Clyde. Lentement, j’ai développé mon anglais. J’ai commencé à bavarder avec des étrangers. Je leur demandais : ‘Comment surviennent les tremblements de terre ?’ Beaucoup de gens prenaient la fuite », se rappelle-t-il en souriant.

Puis a suivi une phase d’auto-destruction, et les descriptions qu’il fait de cette période sont très perturbantes. Le premier produit dont il ait abusé a été l’alcool. Il a bu tout ce qui se trouvait au domicile de son père.

« J’adore la vodka », dit-il en riant, « ça a toujours été mon alcool préféré. Je la bois pure ».

Le temps passant, il a eu recours à des substances plus dures. Il a commencé à fumer du cannabis avant de prendre des stimulants.

L’ancien hassidique de Satmar Ari Hershkowitz proteste contre le niveau médiocre de l’éducation dans certaines écoles ultra-orthodoxes avec YAFFED. (Autorisation)

« De l’herbe, des amphétamines, de la cocaïne… Des trucs comme ça », dit-il avec désinvolture. « La cocaïne, c’était la friandise du week-end », ajoute-t-il avec un rictus.

Afin de pouvoir financer ses addictions, il affirme avoir eu recours à des moyens créatifs.

Quand il allait à l’école, personne ne remarquait quoi que ce soit d’anormal.

« A ce jour, 99 % de la communauté ignore encore que des pupilles dilatées signifient opioïdes. Quand on m’interrogeait sur mes pupilles, je répondais que j’avais besoin de lunettes. Ils considéraient ça comme une réponse », explique-t-il.

A ce moment-là, Hershkowitz voyait un professionnel du secteur médical qui lui avait prescrit des médicaments.

« J’ai eu toutes les sortes de médicaments. Pendant six ans, on a augmenté les dosages. Ça me fatiguait, j’étais somnolent. On a essayé plusieurs médicaments sur moi », indique-t-il.

« Une fois, je me suis cassé la jambe parce que le médicament que je prenais me donnais des vertiges et que je suis tombé. A un moment, je prenais 2 400 milligrammes par jour. J’étais drogué en permanence. Parfois, je m’endormais en pleine journée, sans aucune raison. J’ai fait n’importe quoi avec ma tête. J’étais sûr que jamais je ne dépasserais les 25 ans ».

L’ancien hassidique de Satmar Ari Hershkowitz est allé tout droit, un jour, chez le coiffeur et il a fait couper ses papillotes (Crédit : Nathan Stolz)

« Je me demande s’il y a un dossier avec tous les médicaments que j’ai pris », dit-il, comme se parlant à lui-même.

La date du 28 août 2015 a été un tournant décisif dans la vie de Hershkowitz. Il se rendait à un pique-nique avec des amis d’une communauté de guérison. A ce moment-là, il était encore un « Satmar », comme il dit, et il portait donc un sweat-shirt à capuche dans le train pour éviter d’être aperçu par des membres de la communauté.

Alors qu’il s’apprêtait à sortir du métro, il a spontanément sorti son téléphone mobile, il a cherché l’adresse du barbier le plus proche et il y est allé.

Désignant du doigt l’endroit où se trouvaient ses papillotes, il raconte : « J’ai dépassé deux blocs d’immeubles en marchant et j’ai dit au barbier : ‘Enlevez-les’. J’ai alors publié une photo de moi sur Facebook et j’ai écrit : ‘C’est moi et il faut faire avec’. Je suis retourné chez moi tard dans la nuit. Le matin suivant, ma mère m’a regardé et elle n’a rien dit ».

Une période de cohabitation difficile avec sa famille a alors commencé. Ses parents savaient désormais clairement qu’il avait quitté le giron mais il vivait pourtant encore avec eux. Cela a été une période d’essai pour tout le monde. Son père lui a clairement fait savoir que tant qu’il vivrait sous son toit, il y avait des règles à suivre. Et les drogues n’étaient pas envisageables.

Un homme hassidique « qui vient en aide aux égarés » a alors fait entrer Hershkowitz dans une session de désintoxication. Une initiative qui a eu son lot de nouveaux défis. Il a rechuté à de nombreuses reprises. Avec des hauts et des bas. Des chutes et des rechutes. Puis la plus dramatique de toutes.

« Au mois de juin 2016, j’ai fait une overdose dans ma chambre. J’ai été inconscient pendant un moment. J’avais ingéré de la kétamine, du GHB [gamma-hydroxybutyrate] et de la molly [le nom donné dans la rue à la méthamphétamine]. Une ambulance est venue. On m’a enfermé dans une unité psychiatrique et j’y suis resté pendant quelques jours. Mon père est venu me récupérer et il m’a emmené à l’hôtel. Il a payé pour une nuit et puis il est parti. J’ai eu 24 heures pour trouver où dormir et reconstruire ma vie », dit Hershkowitz avec un air hébété.

J’ai appris à vivre sans famille

Mais derrière un sang-froid de façade, il est clair que les choses n’ont pas été faciles.

Hershkowitz s’est tourné vers Footsteps, une organisation basée à New York qui s’occupe des membres de la communauté ultra-orthodoxe qui souhaitent la quitter. Le groupe l’a aidé à se remettre sur pied, à redéfinir ses objectifs et à remettre son existence sur la bonne voie.

Et maintenant, il est Ari. Et il a changé, dit-il.

« Plus de cigarettes, de café, de bonbons, de drogue, d’alcool, d’herbe – tout ça, c’est fini. En fait, il y a encore les friandises et le chocolat mais il n’y a plus rien d’autres », s’amuse-t-il.

Il sort un jeton rond de sa poche sur lequel est écrit : « Un an ». C’est l’organisation The Living Room, un groupe de désintoxication juif de Brooklyn qui le lui a donné. Il est abstinent depuis le mois de mars, l’année dernière.

Hershkowitz a quitté la communauté Satmar et il mène depuis une vie laïque. Il conjugue plusieurs emplois et il réussit à subvenir à ses besoins. La relation avec sa famille « est en cours », comme il le dit.

« J’ai appris à vivre sans famille », conclut-il d’une façon détachée.

Dans d’autres interviews, toutefois, il indique comprendre mieux ses parents et apprécier le soutien moral et financier qu’ils lui ont apporté pendant des années.

L’année dernière, Netflix a diffusé le documentaire « One of Us », qui suivait trois individus des communautés hassidiques de Brooklyn alors qu’ils quittent le foyer. L’un d’eux était Hershkowitz. Ce qui le montre peut-être dans ses phases les plus vulnérables et conflictuelles alors qu’il est aux prises avec son identité et son sentiment d’appartenance.

Dans l’une des scènes, il participe à un événement communautaire hassidique. Dans une autre, il est assis dans une église, écoutant un prêcheur charismatique délivrer un sermon. L’incohérence et la contradiction sont des caractéristiques de ce jeune homme.

Mais maintenant il est guéri, insiste-t-il, et il a des projets pour l’avenir.

« J’adore les ordinateurs », déclare-t-il avec les yeux qui brillent. « Je construis des ordinateurs, je répare des ordinateurs – tout ce qui a à voir avec les ordinateurs. Résolution des problèmes, assemblage… Tout ».

Hershkowitz poursuit actuellement des études en sciences informatiques et génie électronique à la faculté.

« Dans cinq ans, je serai probablement à la fin de mon diplôme de maîtrise. Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, je ne peux qu’entrevoir où je veux aller », dit-il.

Il est également impliqué dans YAFFED, un groupe de sensibilisation qui dénonce les niveaux médiocres d’enseignement au sein des écoles ultra-orthodoxes.

« Nous tentons de faire en sorte que les écoles offrent une éducation valable et appropriée – pas celle qu’elles transmettent actuellement, qui est inutile », dit-il.

Hershkowitz énumère les mauvaises statistiques de Brooklyn et explique pourquoi personne n’insiste sur l’importance pour les écoles ultra-orthodoxes de se conformer aux lois sur l’enseignement mises en oeuvre par l’Etat.

« Ils représentent 300 000 votes à New York City. Personne ne tente de s’opposer à eux. Toutes les communautés hassidiques votent d’un seul bloc. Cela fera ou cela défera une élection. Les autorités leur permettent de faire ce qu’elles veulent », dit-il.

Hershkowitz doit encore gérer le chagrin de sa famille et de ses amis ; les troubles persistants liés aux agressions qu’il a subies et il tente encore de définir ce que la communauté de Satmar – le seul foyer qu’il a connu – signifie pour lui. Son histoire est encore « en cours » – et il en écrit encore et toujours ses chapitres.

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