La Cour suprême reconnaît les conversions des Juifs libéraux faites en Israël
Le tribunal a statué que les personnes converties au judaïsme par les mouvements juifs libéraux bénéficieront de la Loi du retour et auront donc droit à la citoyenneté israélienne
La Cour suprême de justice a statué lundi que les personnes qui se sont converties au judaïsme en Israël par le biais des mouvements Réformé et Massorti doivent être reconnues comme Juives aux fins de la Loi du retour, et ont donc à ce titre droit à la citoyenneté israélienne.
Cette décision est l’aboutissement d’une procédure d’appel qui a débuté il y a plus de 15 ans. Les juges ont noté qu’ils avaient refusé de rendre une décision pour permettre à l’État de traiter l’affaire, mais que l’État ne l’avait pas fait.
« Nous nous sommes abstenus de rendre une décision afin de permettre à l’État de faire avancer la législation sur la question », a écrit la juge Dafna Barak-Erez. Mais comme les « droits des gens sont en jeu » et qu’aucune législation de ce type ne progresse, « la cour a décidé de rendre son jugement ».
Le jugement est rendu à la majorité, le juge Noam Sohlberg s’étant prononcé contre.
Au fil des années, différents gouvernements israéliens se sont défilés sur ce dossier sensible, se gardant de remettre en question le monopole du rabbinat orthodoxe, notamment à cause de son influence politique.
Selon la Loi du retour, tout individu disposant d’au moins un grand-parent juif ou s’étant converti devant un tribunal compétent en dehors de l’État d’Israël peut prétendre à la citoyenneté israélienne.
Apparus au XIXe siècle en Allemagne, les courants réformés et conservateurs ont une interprétation beaucoup moins stricte de la loi juive que les orthodoxes et remettent en cause certains préceptes du Talmud.
Minoritaires en Israël, ils sont majoritaires aux Etats-Unis, où vit près de la moitié de la communauté juive mondiale.
Le rabbin conservateur israélien Valérie Stessin a salué une décision « très importante » pour les candidats à la conversion mais aussi « pour beaucoup d’Israéliens qui ne se reconnaissent pas dans le courant orthodoxe ».
« Il y a beaucoup de préjugés sur les mouvements réformés et conservateurs en Israël, mais on ne prend pas les choses à la légère », a-t-elle déclaré à l’AFP.