Israël en guerre - Jour 469

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La Cour va lever l’embargo sur le réserviste de Tsahal accusé de fuite de renseignements

Le suspect affirme ne pouvoir défendre sa réputation tant que son identité reste sous embargo ; le procureur s’oppose, craignant la divulgation d'informations sensibles

Capture d'écran de la vidéo d'une audience sur la levée d'un embargo relatif à la fuite d'informations sensibles et au bureau du Premier ministre, 22 décembre 2024. (Crédit : Walla ; utilisé conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Capture d'écran de la vidéo d'une audience sur la levée d'un embargo relatif à la fuite d'informations sensibles et au bureau du Premier ministre, 22 décembre 2024. (Crédit : Walla ; utilisé conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Dimanche, le tribunal de district de Tel Aviv a accédé à la demande d’un réserviste de Tsahal, inculpé dans le scandale du vol et de la fuite de documents de sécurité du bureau du Premier ministre, de lever l’embargo sur la publication de son nom, reconnaissant ainsi son droit à défendre son innocence dans la sphère publique.

Le ministère public s’est opposé à cette demande, arguant qu’elle conduirait inévitablement la divulgation d’autres informations secrètes auxquelles le soldat des services de renseignement avait eu accès pendant son service.

Dans son arrêt, le tribunal a indiqué que l’embargo serait levé mardi à midi, afin de donner au ministère public le temps de faire appel de la décision. Toutefois, des informations telles que le grade du soldat, la nature du matériel dont il s’est servi, ses antécédents militaires et son domaine d’expertise resteront sous embargo.

Le sous-officier a été inculpé le mois dernier en même temps qu’Eli Feldstein, un collaborateur du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Feldstein aurait transmis, début septembre, un document hautement confidentiel au tabloïd allemand Bild, document reçu du sous-officier. Ce document détaillait les priorités et les tactiques du Hamas dans ses négociations sur les otages. (Il s’est ensuite avéré que ce document avait été rédigé par des fonctionnaires de bas niveau du groupe terroriste et qu’il ne reflétait pas fidèlement la position des dirigeants du groupe palestinien.)

Feldstein, porte-parole ayant collaboré étroitement avec Netanyahu au cours de l’année écoulée, est le principal suspect dans cette affaire. Il a été inculpé pour transfert d’informations classifiées dans l’intention de nuire à l’État – une accusation passible de la réclusion à perpétuité –, ainsi que pour possession illégale d’informations classifiées et obstruction à la justice.

Le sous-officier a été inculpé pour transfert d’informations secrètes, un délit passible d’une peine pouvant aller jusqu’à sept ans de prison, ainsi que pour vol au détriment d’une personne autorisée et entrave à la justice.

Les procureurs accusent Feldstein d’avoir tenté d’influencer l’opinion publique en faveur de Netanyahu dans le cadre des négociations pour la libération des otages détenus par le Hamas à Gaza, quelques jours après l’exécution de six d’entre eux par le groupe terroriste à la fin du mois d’août. Selon ses détracteurs, Netanyahu était, au moment des faits, réticent à accepter un accord dans les conditions proposées, notamment en raison des pressions exercées par la composante d’extrême droite de sa coalition.

Le sous-officier est toujours incarcéré, tandis que Feldstein a été assigné à résidence.

Lors de l’audience de dimanche, le réserviste a déclaré devant le tribunal de Tel Aviv qu’il avait commis une erreur, mais il a ajouté être dans l’incapacité « de défendre mon nom si je suis maintenu dans l’anonymat. Il est indispensable que le public sache qui je suis, ce que j’ai fait et quelles étaient mes intentions ».

Précisant qu’il a une femme et un jeune enfant à la maison, il a dit ne pas comprendre « comment se fait-il que je sois encore en prison ».

Une affiche montrant des otages détenus dans la bande de Gaza, affichée sur la place rebaptisée Place des otages à Tel Aviv. 22 décembre 2024. (Crédit : Miriam Alster/FLASH90)

Le ministère public s’est opposé à la demande de levée de l’embargo, déclarant que les responsables de la sécurité estiment que « la publication de son nom révélerait les informations secrètes auxquelles il a été exposé pendant son service dans le corps des renseignements ».

L’État aurait demandé au chef de la sécurité de l’information de la direction militaire de Tsahal de se présenter devant le tribunal pour expliquer pourquoi le nom du sous-officier ne devait pas être rendu public, a rapporté Haaretz. Les médias n’ont été autorisés à assister qu’au début de l’audience, le reste de la séance s’étant déroulé à huis clos.

Outre la demande du soldat, le tribunal a également entendu les demandes des médias et des familles des otages détenus dans la bande de Gaza, qui réclamaient que davantage de détails sur l’affaire soient autorisés à la publication.

Les familles veulent notamment comprendre comment les fuites auraient influencé les négociations pour la libération des otages ainsi que l’opinion publique à ce sujet.

Devant le tribunal, l’avocat du sous-officier, Uri Korev, a affirmé que, contrairement à la manière dont l’acte d’accusation présentait les accusations contre son client et les intentions supposées de Feldstein, celui-ci avait agi de façon à, selon lui, accélérer un accord pour la libération des otages, plutôt que de le compromettre.

L’épouse du sous-officier était présente au tribunal, de même qu’Einav Zangauker, mère de l’otage Matan Zangauker.

S’adressant aux médias à l’extérieur du tribunal, l’épouse du sous-officier a expliqué qu’elle avait reçu le soutien de Zangauker et que leurs efforts étaient coordonnés, selon un rapport de Ynet.

Eli Feldstein (à gauche), ancien porte-parole du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui est le principal suspect dans une enquête lancée fin octobre 2024 pour accès illégal présumé et fuite de matériel de renseignement classifié ; le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) lors d’une session plénière à la Knesset, Jérusalem, le 12 novembre 2024. (Crédit : Capture d’écran/Kann ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur les droits d’auteur ; Chaïm Goldberg/Flash90)

La semaine dernière, l’équipe juridique du réserviste a soumis une demande de grâce au président Isaac Herzog, déclarant qu’il avait « compris que ses actes étaient interdits et qu’il ne les répéterait pas ». La reconnaissance de culpabilité et l’expression de remords sont des conditions préalables pour obtenir une grâce présidentielle.

Le bureau de Herzog a confirmé avoir reçu la demande et commencé l’examen du dossier.

Certains parents d’otages détenus à Gaza ont cependant demandé à Herzog de rejeter cette requête, selon Haaretz.

Dans leur lettre, les familles ont affirmé qu’accorder une grâce empêcherait des poursuites pénales pour des actes qui, en plus de compromettre la sécurité nationale, porteraient atteinte aux fondements de l’armée.

Une telle décision, ont-elles écrit, serait « erronée et dangereuse, et témoignerait d’un échec moral profond et fondamental ».

Herzog a néanmoins subi des pressions pour accorder la grâce.

La semaine dernière, 62 députés ont signé une lettre adressée à Herzog lui demandant d’accorder la grâce, a rapporté Ynet. Parmi les non-signataires figurent le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar et le ministre du Logement Yitzhak Goldknopf.

Vendredi, les deux grands rabbins d’Israël, David Yosef et Kalman Bar, se sont également prononcés en faveur de la grâce.

Un panneau indiquant le bureau du Premier ministre, à Jérusalem, le 7 novembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Le 7 octobre 2023, le groupe terroriste palestinien Hamas a mené une attaque transfrontalière dévastatrice contre Israël, qui a tué quelque 1 200 personnes, pour la plupart des civils. Les quelque 3 000 terroristes qui ont envahi le pays ont également enlevé 251 personnes qui ont été prises en otage dans la bande de Gaza.

Les négociations menées sous médiation internationale pour parvenir à un accord sur la libération des otages, dont 96 sont toujours en captivité, et sur un cessez-le-feu, n’ont jusqu’à présent pas abouti à un accord.

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