La Croix Rouge demande au Hamas un accès immédiat aux otages à Gaza
L'organisation a dit être en contact avec les officiels israéliens depuis le premier jour et être prête à faciliter la libération des personnes enlevées - elles seraient plus de 150
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Le Comité international de la Croix Rouge (CICR) échange directement avec les responsables du Hamas, demandant à pouvoir accéder aux otages israéliens, a confié le CICR au Times of Israel dans la journée de dimanche.
« Nous parlons au Hamas au plus haut niveau et en face à face », a commenté Sarah Davies, en charge d’Israël et des Territoires palestiniens au sein du CICR. « La situation critique des personnes qui sont retenues en otage, qui appartiennent à des familles éplorées aujourd’hui, est l’une de nos plus hautes priorités. Nous demandons à les voir. Nous demandons à ce qu’ils puissent être autorisés à contacter des membres de leur famille ».
« Nous appelons à pouvoir immédiatement accéder aux personnes retenues en otage de manière à pouvoir nous assurer de leur bien-être et à pouvoir contacter des familles paniquées qui sont au désespoir de ne pas avoir de nouvelles », a-t-elle ajouté.
« Et nous avons établi clairement que nous sommes prêts à faciliter toute libération, » a-t-elle précisé.
Davies a expliqué que le CICR avait immédiatement offert son soutien aux responsables israéliens en date du 7 octobre, le jour de l’assaut meurtrier et brutal du Hamas en Israël, et que le Comité entretient une communication régulière avec eux.
Les familles des otages ont lancé des appels publics en faveur de l’intervention du CICR, dont ils ont rencontré des représentants dans la journée de vendredi.
Elle a noté qu’il était préférable que son organisation fasse son travail à l’abri des regards.
« On peut avoir l’impression que nous restons silencieux mais je peux vous promettre que nous sommes là où c’est le plus important », a dit Davies. « Nous ne disons pas grand-chose parce que des décennies d’expérience nous ont appris que la meilleure façon d’influencer le changement, pour ceux que nous voulons aider, c’est de faire profil bas et de défendre les intérêts de ceux que nous voulons aider à l’abri des regards, directement avec ceux qui ont l’influence nécessaire pour faire réellement la différence ».
Les teroristes du Hamas qui ont envahi les communautés du sud d’Israël, samedi dernier, ont tué plus de 1300 personnes et enlevé 150 à 200 personnes qui sont dorénavant détenues en otage à Gaza – avec notamment des bébés, des jeunes enfants, des femmes et des personnes âgées.
Une équipe du CICR est implantée dans la bande de Gaza depuis des dizaines d’années.
Davies a expliqué que l’organisation continuerait ses efforts.
Elle a aussi souligné que « toutes les formes de violence sexuelle, lorsqu’elles sont commises dans le contexte d’un conflit armé, qu’il soit international ou non-international, constituent des violations au regard du droit humanitaire international ».
Des photos partagées par le Hamas, le jour de l’attaque, montrent des preuves de viol de la part des terroristes, avec notamment une vidéo d’une soldate sortie d’une jeep, l’arrière du haut de son pantalon recouvert de sang.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a indiqué jeudi alors qu’il se trouvait à Tel Aviv que le groupe terroriste avait violé des femmes lors de son assaut brutal et meurtrier.
« La seule et unique préoccupation qui guide le CICR, c’est l’intérêt des victimes et le désir d’apaiser leurs souffrances », a continué Davies. « Le CICR se tient prêt à offrir l’aide humanitaire, quelle qu’elle soit, qui s’avérera nécessaire et à se rendre auprès de tous ceux qui ont été privés de leur liberté ou qui sont maintenus en captivité dans le cadre de notre rôle d’intermédiaire neutre ».
Le bureau de Gal Hirsch, envoyé spécial israélien chargé du dossier des otages et des portés-disparus, n’a pas répondu à nos questions sur le travail lancé par l’État juif auprès du CICR.
Richard Hecht, un porte-parole de l’armée, a expliqué dimanche que Tsahal avait confirmé la présence à Gaza de 126 otages depuis l’attaque du Hamas. Les autorités avaient initialement avancé le chiffre de 150 captifs israéliens et étrangers. Un chiffre en augmentation depuis samedi dernier – le premier décompte avait avancé le nombre de 120 otages, les responsables avertissant qu’il était probablement appelé à changer dans les jours suivants.
Les officiels israéliens ont indiqué que le nombre d’otages connus a été révisé à la baisse au fur et à mesure que les corps sans vie des victimes de l’attaque du Hamas ont été retrouvés et identifiés dans le sud du pays. Tsahal a aussi déclaré que ses forces avaient retrouvé les dépouilles de certains otages lors de raids à Gaza, sans donner de chiffre.
De son côté, le Hamas a affirmé que 22 otages avaient été tués dans des frappes israéliennes, sans apporter de preuve. Il a annoncé qu’il tuerait des otages en ripostes aux frappes israéliennes non-annoncées au préalable qui viseraient des cibles civiles.
L’AFP a contribué à cet article.