La double vie fascinante d’Hedy Lamarr, génie et déesse de Hollywood
Immigrée autrichienne juive, elle a inventé un système de communication pour aider à vaincre les nazis, qui sécurise encore aujourd'hui le wifi, les GPS et la technologie Bluetooth
Jadis proclamée « plus belle femme du monde », Hedy Lamarr est surtout connue pour avoir fait scandale avec des scènes dénudées dans les années 1930, pour le célèbre film « Ekstase ».
La déesse du grand écran aux cheveux de jais, morte au tournant du millénaire à 86 ans, a écrit dans ses mémoires que « n’importe quelle fille peut être séduisante: il faut juste rester sans bouger et avoir l’air stupide ».
Un nouveau documentaire qui sera diffusé en mai sur la chaîne PBS, « Bombshell: The Hedy Lamarr Story » en anglais, révèle que la beauté sensuelle de l’actrice a éclipsé ses prouesses de scientifique dont une invention a aidé à révolutionner la communication moderne.
Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !
Lamarr n’a jamais parlé publiquement de sa vie en dehors des films et sa famille pensait que son histoire était morte avec elle, jusqu’à la découverte en 2016 par l’ancien journaliste du magazine Forbes Fleming Meeks de plusieurs cassettes d’un entretien datant de 1990, où elle parle de sa vie.
« Les gens se font l’idée que je suis une chose stupide. Je n’ai jamais su que j’étais jolie pour commencer, parce que ma mère voulait un garçon qu’elle aurait appelé Georg », raconte-t-elle. « Peut-être que je viens d’une autre planète, qui sait ? Mais, quoiqu’il en soit, les inventions c’est facile pour moi ».
Immigrée autrichienne juive ayant inventé un système de communication pour aider à vaincre les nazis, Lamarr a été ignorée pour ses découvertes et incitée à vendre des baisers pour acheter des emprunts obligataires afin de financer l’effort de guerre.
Ce n’est qu’à la fin de sa vie que les pionniers de la technologie moderne ont découvert que son concept était toujours utilisé pour sécuriser le wifi, les GPS et la technologie Bluetooth.
Née Hedwig Eva Maria Kiesler à Vienne en 1913, Lamarr s’intéresse toute jeune à la mécanique et bricole souvent.
Remarquée par un réalisateur autrichien lorsqu’elle était adolescente, elle acquiert une renommée mondiale après avoir tourné dans le film tchèque de 1933, « Ekstase », une des premières approches de l’érotisme au cinéma. On l’y voit seins nus et elle simule un orgasme, ce qui fit scandale.
Le pape Pie XI critique le film, Hitler l’interdit et les scènes polémiques ont été expurgées de la plupart des versions européennes et américaines.
Science à Hollywood
Elle épouse le millionnaire de l’armement Fritz Mandl, se retrouvant à recevoir de grands dirigeants d’entreprise, des artistes ou des hommes politiques dont Hitler lui-même.
Mais lassée de son rôle d’épouse décorative, elle s’enfuit pour Paris, Londres, puis Hollywood.
Elle a du mal à obtenir des rôles importants – même si elle est célèbre pour avoir refusé celui d’Ingrid Bergman dans « Casablanca ». Elle se retrouve alors abonnée aux rôles de tentatrice dans des films comme « Casbah » (1938), « La dame des tropiques » (1939) ou « Tortilla Flat » (1942).
Lamarr continue en parallèle à s’intéresser aux sciences et, en 1941, elle dépose avec un compositeur d’avant-garde, George Antheil, un brevet de « saut de fréquence », par lequel un transmetteur radio et son receveur passent d’une fréquence à l’autre pour éviter au signal d’être intercepté.
Leur trouvaille visait à permettre aux radios des navires de guerre américains de ne pas être brouillées par les bateaux allemands. Une idée tellement novatrice que la marine américaine n’en a pas immédiatement saisi l’importance.
Aujourd’hui, le saut de fréquences est le fondement de communications sûres et rapides dans l’espionnage et l’armée, la téléphonie mobile et internet.
« A une autre époque, elle aurait très bien pu devenir une scientifique. C’est une option qui a pâti de sa grande beauté », estime Jeanine Basinger, historienne du cinéma.
Dans « Samson et Dalila » (1949) de Cecil B. DeMille, Hedy Lamarr joue la femme fatale la plus célèbre du monde et connait son plus grand succès au box-office.
Décrite comme difficile sur les plateaux, sa carrière plonge ensuite rapidement et une tentative pour la relancer avec la publication d’une autobiographie en 1966 reste vaine.
Au fil des années, la brune aux yeux clairs s’est mariée et a divorcé six fois.
Elle a finalement été honorée en 1997 comme inventeuse, recevant un prix de la Fondation américaine Electronic Frontier pour sa contribution à la société. Elle est morte d’une défaillance cardiaque en janvier 2000.
Comptez-vous sur le Times of Israël en français pour vous informer de manière précise et pertinente sur Israël, le Moyen Orient et le Monde juif ? Si la réponse est oui, n'attendez plus pour rejoindre la Communauté du Times of Israël !
En contribuant avec la somme de votre choix, une fois par mois ou une fois par an, vous pouvez :
- soutenir un journalisme indépendant et de qualité
- profiter d'une lecture sans publicité sur le site, la version mobile et les e-mails
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cela que nous travaillons chaque jour : pour offrir aux lecteurs avisés, comme vous, une couverture médiatique pertinente sur Israël, le Moyen Orient et le Monde juif. Contrairement à de nombreux autres médias, notre contenu est accessible gratuitement - sans paywall surgissant dès le premier paragraphe. Mais notre travail s'avère de plus en plus coûteux. C'est pourquoi, nous invitons les lecteurs, qui le peuvent et pour qui le Times of Israël en français est devenu important, à nous soutenir en rejoignant la Communauté du Times of Israël en français. Pour la somme de votre choix, une fois par mois ou une fois par an, vous pouvez vous aussi contribuer à ce journalisme indépendant de qualité et profiter d'une lecture sans publicité.
C’est vous qui le dites...