La facture d’électricité au cœur du litige entre Israël et l’AP
Après une promesse de débloquer les fonds, la somme de 400 millions de shekels, destinée aux services publics, fait obstacle à un accord
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Quatre jours après l’annonce d’Israël qu’il verserait à l’Autorité palestinienne les centaines de millions de dollars de fonds fiscaux impayés, un différend sur la taille de la facture d’électricité impayée de l’AP demeure.
Selon une source palestinienne, le tarif des coûts de l’électricité est beaucoup trop élevé pour l’AP, a rapporté la radio israélienne mardi. Plusieurs sources ont déclaré que les deux parties débattent encore autour des 400 millions de shekels, le total du montant à transférer.
L’AP et les responsables israéliens se sont réunis lundi pour discuter des détails du transfert, mais se sont révélés incapables de parvenir à un accord.
L’AP devrait payer les salaires de 170 000 fonctionnaires la semaine prochaine, selon la radio israélienne.
Vendredi, Israël a annoncé qu’il verserait des centaines de millions de dollars, retenus comme mesure punitive suite à l’initiative de l’AP de rejoindre la Cour pénale internationale (CPI).
Le président de l’AP Mahmoud Abbas a déclaré samedi qu’il doutait de la volonté d’Israël de reverser les fonds.
Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que les revenus accumulés sur trois mois, gelés depuis janvier, seraient transférés après les déductions normales pour les services.
« Ils collectent cet argent en notre nom et imposent un tarif de 3 % de services », a déclaré Abbas samedi.
« Ils recueillent 100 millions de dollars et prélèvent 3 millions. S’ils décident de nous priver des fonds en les bloquant, cela ne fait toujours pas de différence pour eux », a-t-il déclaré.
Le bureau de Netanyahu n’a pas précisé si Israël allait reprendre le paiement mensuel normal – 127 millions de dollars de droits de douane perçus sur les marchandises destinées aux marchés palestiniens qui transitent via les ports israéliens.
Israël n’a pas quantifié le montant à transférer, mais a affirmé qu’il serait déduit des dettes contractées pour des services tels que l’électricité, l’eau et les soins médicaux.
La décision israélienne, saluée par les Etats-Unis, précède tout juste l’initiative des Palestiniens qui aspirent à devenir officiellement membres de la CPI ce mercredi.
Les Palestiniens seront alors en mesure de procéder à une action en justice contre les responsables israéliens à La Haye.
Les Palestiniens ont affirmé qu’ils avaient l’intention de poursuivre Israël pour des crimes de guerre qui auraient été commis pendant la guerre de l’été dernier à Gaza, ainsi que pour la construction de « colonies » sur « la terre palestinienne occupée ».
« Le ministre des Affaires étrangères se rendra à la CPI le 1er avril (aujourd’hui, ndlr) pour célébrer notre attachement à la Cour pénale internationale », a déclaré Abbas samedi, rappelant que l’initiative palestinienne intervient « après avoir échoué à empêcher poursuite de la colonisation par Israël ».
L’AFP et l’équipe du Times of Israël ont contribué à cet article.