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« La fileuse » de Pissarro n’a pas été spoliée, tranche la justice française

Pour Jean-Jacques Bauer, l'œuvre fait partie de la collection de son grand-père, Simon Bauer, mort en 1947 après avoir échappé à la déportation

Camille Pissarro, Publ. Art Gallery of New South Wales (2006). (Domaine public)
Camille Pissarro, Publ. Art Gallery of New South Wales (2006). (Domaine public)

« La fileuse » du peintre impressionniste Camille Pissarro ne fait pas partie des œuvres de Simon Bauer, collectionneur d’art juif spolié pendant la Seconde Guerre mondiale, et reste la propriété d’une famille seine-et-marnaise, a tranché vendredi le tribunal judiciaire de Meaux (région parisienne).

Jean-Jacques Bauer, petit-fils de Simon Bauer et seul successeur à avoir connu son grand-père, « ne justifie pas quand, auprès de qui et dans quelles circonstances son grand-père aurait acquis le tableau litigieux », considère le tribunal dans sa décision, consultée par l’AFP.

« Sa demande de restitution du tableau en cause n’est pas fondée et doit être rejetée », conclut-il.

En 2019, il avait repéré un tableau mis en vente aux enchères et avait demandé sa mise sous séquestre et sa restitution, arguant qu’il faisait partie du patrimoine de son grand-père, spolié par le régime collaborationniste français de Vichy.

Durant l’audience civile fin septembre, les deux parties s’étaient écharpées sur l’origine de « La fileuse », œuvre estimée à 150 000 euros et représentant une femme assise dans un intérieur sombre.

Les membres de la famille Mullot, actuels propriétaires, ont indiqué que le tableau était entré dans le patrimoine familial en 1912, reçu en cadeau de mariage par une aïeule.

Pour Jean-Jacques Bauer, il fait partie de la collection de son grand-père mort en 1947 après avoir échappé à la déportation. Dans le patrimoine de 93 tableaux, dont 13 de l’impressionniste Camille Pissarro, figure un tableau intitulé « La tricoteuse ».

Via son avocat Cédric Fischer, M. Bauer a soutenu que « La tricoteuse » et « La fileuse » étaient le même tableau, assurant qu’il était courant que des noms différents soient attribués à une oeuvre.

« Il n’est pas ainsi établi », a estimé le tribunal dans son jugement, que « la tricoteuse, dont la décision du 8 novembre 1945 a annulé la vente et ordonné la restitution immédiate, est le même que le tableau litigieux ».

« Nous sommes satisfaits, c’est la consécration que l’œuvre n’est pas spoliée et qu’elle a toujours été propriété de la famille Mullot. On confirme que c’est un authentique Pissarro et vierge de toute malversation », a réagi auprès de l’AFP Me Thierry Jove Dejaiffe, représentant cinq des enfants Mullot.

Cédric Fischer n’avait pas répondu dans l’après-midi aux sollicitations de l’AFP.

« La Cueillette des pois », par Camille Pissaro. (Crédit : Domaine public via Wikimedia Commons)

En 2020, un autre tableau de Pissarro, « La cueillette des pois », alors propriété de collectionneurs américains avait fait l’objet d’un litige tranché par la Cour de cassation en France, qui l’a définitivement restitué à la famille Bauer.

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