La loi d’Avi Maoz interdirait d’aborder l’orientation sexuelle avant la classe de 3e
La législation du député d'extrême-droite n'autoriserait ensuite que des cours sur l'identité sexuelle et de genre que dans des conditions déterminées et très limitées
Le vice-ministre d’extrême-droite Avi Maoz a présenté, jeudi, une législation qui interdirait aux écoles et aux collèges d’aborder les questions d’orientation sexuelle, dans les cours, avant la classe de 3e – n’autorisant ensuite cet enseignement que dans des conditions strictes.
Maoz est le seul représentant, à la Knesset, de la faction anti-LGBTQ Noam et il est dorénavant responsable de la programmation extérieure dans les écoles dans le cadre du nouveau gouvernement de la ligne dure.
Sa dite « Loi des droits des élèves », ne permettrait aux lycées d’aborder les questions d’identité sexuelle et de genre que si le principal présente un raisonnement détaillé expliquant pourquoi il estime que ce genre de cours est nécessaire. Les parents des classes devront être informés de ces cours de manière anticipée et au moins 75 % d’entre eux devront approuver l’initiative. De plus, tous les élèves devront apporter leur consentement à cette leçon.
Selon la loi actuellement en vigueur, le sujet de l’orientation sexuelle peut être abordé dès la 5e, et aucune stipulation particulière n’accompagne cet enseignement.
Dans le résumé de son projet de loi, Maoz écrit que son objectif est « d’éviter des dégâts irréversibles pour les élèves ».
Interrogé sur la législation, le bureau du ministre de l’Éducation, Yoav Kisch s’est refusé à tout commentaire direct mais il a indiqué qu’aucune loi portant sur le système d’éducation ne serait présentée par la coalition au pouvoir sans son autorisation préalable.
L’association Agudah pour l’égalité LGBTQ en Israël a fustigé le projet de loi dans une déclaration, estimant que « tous les parents en Israël doivent s’inquiéter tandis qu’Avi Maoz tente de prendre le contrôle de l’éducation de leurs enfants. L’objectif poursuivi par cette législation est d’effrayer et de faire passer la communauté LGBT comme une ennemie à éviter à tout prix, en employant la même tactique qui a pu être utilisée par les plus grands homophobes de l’Histoire ».
« Tout préjudice porté aux jeunes LGBTQ, même les plus légers, entraînera une réponse sans précédent », a continué Agudah qui a ajouté que le Premier ministre Benjamin Netanyahu et Kisch devaient faire la démonstration de ce qu’ils avaient voulu dire lorsqu’ils avaient promis qu’aucune atteinte ne serait faite à la communauté LGBTQ après la nomination de Maoz.
Hoshen, l’organisation LGBTQ qui organise un grand nombre de cours sur l’identité sexuelle dans les écoles, a déclaré que la tentative de Maoz de dépeindre son travail comme un problème plutôt que comme une solution permettant d’offrir une protection aux jeunes était « sinistre ».
Le groupe a appelé Netanyahu et Kisch à se positionner publiquement contre le projet de loi.