La nationalité israélienne donnée à un bébé conçu par gestation pour autrui
Israël émet le premier passeport israélien pour un bébé thaïlandais conçu par "gestation pour autrui"
Israël a émis le premier passeport à un bébé né d’une mère porteuse thaïlandaise. En Thaïlande, de nombreux couples attendent actuellement que le ministère israélien de l’Intérieur accorde la nationalité à leurs enfants.
Après avoir déposé et rempli un formulaire, au nom de la mère porteuse et dans lequel elle renonce à ses droits parentaux, les parents ont reçu le passeport au consulat israélien à Bangkok. Le reste des couples sont invités à remplir des formulaires similaires la semaine prochaine afin de recevoir des passeports pour leurs enfants.
En Thaïlande, la « gestation pour autrui » a été rendue difficile par une loi récemment votée, selon laquelle un bébé reçoit automatiquement la citoyenneté de sa mère biologique. Les mères biologiques ont également la garde des enfants, et toute tentative d’emmener un bébé thaïlandais à l’étranger peut être interprétée comme un enlèvement.
En début de semaine dernière, le groupe de défense « Help Us Bring The Babies Home » (Aidez-nous à ramener les bébés à la maison) a médiatisé l’affaire. Le ministère de l’Intérieur israélien tardait en effet à délivrer des passeports aux enfants issus de la « gestation pour autrui » destinés aux couples israéliens.
Selon le groupe de soutien, il y a actuellement quelques 65 bébés coincés en Thaïlande qui ont été conçus à la demande de parents homosexuels israéliens. Le groupe a également lancé une page Facebook qui a déjà recueilli beaucoup de soutien, dont notamment celui de Gal Uchovsky, un éminent activiste pour la cause LGBT [lesbien, gai, bisexuel et transsexuel] à Tel Aviv.
Le groupe a concentré son attention sur Gideon Saar, le ministre de l’Intérieur israélien. Plusieurs manifestations sont prévues cette semaine devant son domicile, à Tel Aviv. Un grand rassemblement est également organisé avec l’aide de diverses organisations LGBT.
Les fonctionnaires de l’Etat israélien ont riposté, affirmant que seulement deux des couples avaient officiellement fait une demande de passeport israélien, pour leurs enfants, au consulat israélien de Bangkok.
Si les documents étaient soumis au consul, les passeports israéliens seraient délivrés aux bébés immédiatement, selon le communiqué israélien. Cependant, il souligne également que même un passeport israélien ne garantirait pas que les autorités thaïlandaises permettent à un couple de quitter le pays avec leur bébé.
Les militants impliqués dans le processus ont néanmoins rejeté les prétentions du gouvernement. Selon eux, les demandeurs avaient été jusqu’à amener les mères biologiques au consulat, le consulat israélien en question, aurait affirmé ne pas pouvoir les aider.
« Il y a 15 couples en Thaïlande en ce moment. Pensez-vous qu’ils restent assis là et qu’ils ne sont pas allés au consulat ? »
Ruby Israeli-Halbreich
« Il y a 15 couples en Thaïlande en ce moment. Pensez-vous qu’ils restent assis là et qu’ils ne sont pas allés au consulat ? » a déclaré Ruby Israeli-Halbreich, l’un des leaders de la campagne sur la Toile. « Quand nous sommes arrivés, ils nous ont dit qu’il n’y avait aucune raison de venir. »
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Yigal Palmor a déclaré que les couples avaient été malavisés. Amener les mères biologiques au consulat n’a aucun impact sur la procédure, a-t-il maintenu. Ainsi, les couples doivent trouver un avocat thaïlandais pour établir des documents reconnus par les autorités locales et signés par les mères biologiques.
Yigal Palmor considère que la différence entre le nombre de couples venus à l’ambassade indiqué par le gouvernement et celui avancé par les militants, est due au fait que seuls deux couples ont rempli une demande en bonne et due forme
Tandis que le groupe de soutien confond la question de l’obtention de la citoyenneté israélienne avec la permission de quitter le pays, les autorités israéliennes affirment qu’il s’agit bien de deux questions distinctes.
En réponse aux difficultés considérables rencontrées par les couples, le gouvernement a conseillé aux couples homosexuels d’éviter les procédures de « gestation pour autrui » en Thaïlande. Il a également averti que le gouvernement israélien ne viendrait plus en aide aux parents d’enfants qui naissent là-bas et ce à partir du 30 novembre 2014.
Ceci est le deuxième avis publié par le gouvernement israélien sur le sujet, après que le ministère des Affaires étrangères ait émis un avertissement sur les voyages destiné à cet effet, à la fin de décembre 2013.