La plainte contre Meurice après sa chronique évoquant Netanyahu classée sans suite
Si le Premier ministre israélien avait pris le temps, en pleine guerre contre le Hamas, de notifier être au courant de la blague/invective le qualifiant de "nazi sans prépuce", c'eut été différent
La plainte de l’Organisation juive européenne (OJE) contre Guillaume Meurice, accusé d’antisémitisme après une plaisanterie polémique visant le Premier ministre Benjamin Netanyahu sur France Inter, a été classée sans suite, a-t-on appris lundi auprès de l’humoriste et du parquet de Nanterre.
L’infraction était « insuffisamment caractérisée », a indiqué à l’AFP le parquet de Nanterre pour justifier le classement de cette plainte pour « provocation à la violence et à la haine antisémite et injures publiques à caractère antisémite », déposée en novembre par cette association de lutte contre l’antisémitisme.
Avocats sans frontières, association fondée par Me Gilles-William Goldnadel, avait également porté plainte contre Meurice, les deux plaintes étant conjointes, a précisé à l’AFP l’avocat de l’humoriste, Me Julien Kahn.
En outre, la « responsabilité » de la présidente de Radio France, Sibyle Veil, et de l’humoriste belge Charline Vanhoenacker, à la tête de l’émission « Le grand dimanche soir », où intervient Meurice, « ne peut juridiquement être engagée », a estimé le parquet dans son courrier de classement, consulté par l’AFP et daté du 11 avril, « l’enquête ayant confirmé que l’émission était diffusée en direct, que Meurice écrivait seul ses chroniques et ne les communiquait pas pour validation préalable ».
Le ministère public avait ouvert une enquête en novembre, après la plainte déposée contre Meurice, entendu le même mois par la police.
En cause : un sketch du 29 octobre 2023 dans lequel Meurice suggérait pour Halloween un « déguisement » de Netanyahu, « sorte de nazi mais sans prépuce ».
Ces propos avaient suscité une vive polémique dans le contexte de la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas. Et valu un tombereau d’insultes et menaces au chroniqueur de France Inter, qui a déposé plainte concernant la quinzaine de messages le visant le plus explicitement.
Début novembre, il a également écopé d’un avertissement de la part de la direction de Radio France, qu’il conteste devant le conseil de prud’hommes (CPH).
À la suite de nombreuses saisines, l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, a par ailleurs adressé une mise en garde à Radio France, une décision rare pour une séquence humoristique.
Meurice a livré son récit de cette polémique dans un livre, Dans l’oreille du cyclone, paru en mars aux éditions du Seuil.
À cette occasion, il avait expliqué à l’AFP ne pas avoir « peur d’être condamné ». « Et mon avocat est plutôt confiant parce qu’il ne comprend même pas le fait que j’aie été convoqué à la police judiciaire », avait-il assuré.