La police interdit aux non-musulmans d’accéder au mont du Temple
La décision a été prise à l’occasion de la Bénédiction sacerdotale au cours de laquelle des dizaines de milliers de Juifs se rassemblent devant le mur des Lamentations
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
La police a fermé l’accès au mont du Temple aux visiteurs juifs et aux touristes pour éviter que se reproduisent des affrontements aussi violents que ceux qui ont eu lieu la veille sur le site.
La décision a été prise même s’il n’y a pas eu de perturbation dans la matinée, a expliqué la radio israélienne.
L’ordre de clôture a été donné alors que des dizaines de milliers de Juifs se sont rassemblés devant le mur des Lamentations à l’occasion de la traditionnelle Bénédiction sacerdotale (Birkat Cohanim), qui a lieu lors des fêtes de Pessah et de Souccot.
Après la cérémonie, les grands rabbins ashkénazes et séfarades devaient rencontrer et saluer publiquement les participants.
Mercredi, des émeutes ont éclaté sur le complexe du mont du Temple, alors que des Palestiniens manifestaient contre une visite sur le lieu saint par des pèlerins juifs et des touristes.
Des dizaines de manifestants palestiniens et un policier israélien ont été blessés dans les affrontements dans ce qui était le deuxième incident de la sorte en une semaine.
Six Palestiniens ont été arrêtés dans la nuit en lien avec les émeutes.
La police a soutenu que des Palestiniens avaient lancé des « pierres et des pétards » contre elle lors de l’ouverture des portes fortifiées de l’enceinte.
Les officiers ont répliqué en lançant des grenades incapacitantes et ont ordonné la fermeture du complexe, que seul un petit nombre de visiteurs juifs a pu visiter.
Les violences sur le mont du Temple sont fréquentes, notamment lors de visites d’hommes politiques israéliens.
Des cadres de la sécurité israélienne ont affirmé, mercredi soir, que la police allait bientôt être contrainte d’entrer de force dans la mosquée al-Aqsa, au sommet du mont du Temple dans la vieille ville de Jérusalem.
Des centaines de Palestiniens y amassent de manière quotidienne de grandes quantités de cailloux et des blocs de pierre pour attaquer les forces de sécurité, ont-ils expliqué.
Les tensions ont récemment cru alors que certains Juifs ont tenté de prier sur le mont du Temple. Israël autorise les Juifs à monter sur le mont du Temple pour des visites, mais ils n’ont pas le droit de prier sur place. Ces visites attisent fréquemment les rumeurs selon lesquelles Israël se prépare à prendre possession du site.
Sheikh Azzam Tamimi, le chef du Waqf, a affirmé que les fidèles s’étaient barricadés à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa pour « défendre » le lieu des groupes juifs.
Les chaînes de télévision israéliennes ont diffusé les images de policiers parcourant le complexe en tenue antiémeute, des tas de pierre éparpillés sur le sol.
L’entrée de la mosquée a été barricadée avec divers meubles et les manifestants jetaient des objets sur la police depuis l’intérieur. Tamimi a déclaré que 30 personnes avaient inhalé du gaz lacrymogène ou avaient été touchés par des balles en caoutchouc. Aucune des blessures ne semblait grave.
Mercredi, la Jordanie a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à mettre un terme à l’ « escalade » israélienne.
« La responsabilité légale, humanitaire et éthique du Conseil de sécurité de l’ONU et de la communauté internationale exige qu’il fasse cesser l’escalade israélienne et les violations commises par des extrémistes juifs à al-Aqsa », a déclaré le ministre de l’Information Mohammad Momani à l’agence de presse officielle Petra.
« De telles actions ainsi que l’insistance israélienne à soutenir des groupes extrémistes sont une provocation pour les musulmans du monde entier, créent plus d’instabilité dans la région et violent le droit international. »
Dimanche, la police anti-émeutes a été dépêchée pour dissiper une violente manifestation devant le pont des Maghrébins, le seul point d’accès au mont du Temple ouvert aux non-musulmans.
Times of Israel staff et AFP ont contribué à cet article.