La réunion de l’Union sioniste se transforme en révolte ouverte contre sa direction
Le député Erel Margalit accuse Isaac Herzog de “détruire” le Parti travailliste, dit à Tzipi Livni qu’elle n’est qu’une “invitée”

Des tensions sous-jacentes au Parti travailliste ont éclaté lundi pendant une réunion passionnée de l’Union sioniste à la Knesset.
L’Union sioniste est un amalgame du Parti travailliste et du parti Hatnua de Tzipi Livny, le Parti travailliste, plus grand et plus ancien, prenant la direction.
Dans une vidéo prise avec un téléphone portable pendant la réunion, les députés sont vus criant et s’accusant l’un l’autre de nuire à la popularité du parti.
Herzog cherche à changer les statuts du parti pour retarder de deux ans la prochaine élection primaire pour le chef du parti, probablement dans l’espoir qu’il soit toujours le dirigeant quand la Knesset appellera à de nouvelles élections.

Le député Erel Margalit, qui réfléchit à défier le chef du parti, a crié à Herzog qu’il était un « dictateur ».
« Le Parti travailliste et l’Union sioniste vont disparaître parce qu’il n’y a pas de légitimité pour une direction qui ne se présente pas aux élections, » entend-on Margalit crier dans la vidéo.
« Retarder les primaires de deux ans, c’est mettre le parti au congélateur et donner à Netanyahu les clefs du pays. »
Livni a interrompu Margalit : « Non, non, non, non. Ce qui détruit l’Union sioniste est que chaque jour quelqu’un vient du Parti travailliste avec ses problèmes personnels, » a-t-elle accusé.
« Vous êtes une invitée dans ce parti, » a répondu Margalit en criant.
Le député travailliste Eitan Cabel a appelé Margalit à « cesser de tous nous faire tourner », poussant Margalit à répliquer que Cabel et Herzog « détruisent le parti ».
Le Parti travailliste est célèbre pour ses rivalités internes, changeant ses chefs de parti tous les deux ans depuis qu’il n’est plus au gouvernement en 2001. Son rival le Likud, au contraire, n’a eu que quatre dirigeants depuis la fondation de l’Etat en 1948.
La réunion à porte close de lundi des députés de l’Union sioniste n’est pas la première fois dans laquelle Margalit condamne publiquement Herzog pour tenter de retarder les primaires.
Pendant un évènement samedi à Beer Sheva, Margalit avait appelé Herzog à expédier les primaires, et exhorté l’ancien chef d’Etat major Gabi Ashkenazi à rejoindre le parti.
Repousser les primaires de deux ans serait, selon Margalit, une « grave erreur ».