La santé du terroriste palestinien blessé en détention s’améliore
Le tribunal militaire autorise le Shin Bet à reprendre l'interrogatoire de Samer Arbid du FPLP "dans les prochains jours", mais son avocat dit qu'il reste dans un état critique

Un terroriste palestinien présumé qui a été hospitalisé à la suite d’un interrogatoire par le service de sécurité du Shin Bet a montré des signes d’amélioration mercredi, mais il reste, selon son avocat, dans un état critique.
Mahmoud Hassan a déclaré au tribunal militaire d’Ofer que son client, Samer Arbid, le chef présumé d’une cellule terroriste qui a commis un attentat à la bombe en août, au cours duquel une adolescente israélienne a été tuée, était toujours sous respirateur à l’hôpital Hadassah Mount Scopus à Jérusalem et souffrait de graves blessures internes, dont des côtes cassées et une insuffisance rénale.
Hassan a demandé au tribunal la libération d’Arbid en raison de ses blessures, arguant que son client avait « subi de graves tortures » pendant sa détention en Israël, selon les médias israéliens.
Cependant, le tribunal a rejeté la demande et a statué qu’en raison de l’amélioration de l’état de santé d’Arbid, le Shin Bet serait probablement en mesure de reprendre son interrogatoire « dans les jours à venir ».
Bien que la juge ait rejeté la demande, elle a ordonné que le dossier médical d’Arbid soit remis à la défense et a permis aux membres de sa famille de bénéficier de droits de visite plus étendus pendant la convalescence de ce dernier.
Le tribunal se réunira à nouveau jeudi pour une audience au cours de laquelle les procureurs devraient demander au tribunal de placer Arbid en détention provisoire jusqu’à la fin de la procédure judiciaire.
Les forces de sécurité israéliennes avaient initialement arrêté Arbid, un membre du groupe terroriste du Front populaire de libération de la Palestine [FPLP], près de Ramallah au début du mois de septembre pour avoir planifié un attentat à la bombe perpétré en Cisjordanie en août qui a tué Rina Shnerb, une adolescente israélienne, mais l’ont libéré peu après par manque de preuves.

L’homme de 44 ans a été à nouveau arrêté mercredi dernier et, selon des sources de sécurité, le Shin Bet a reçu l’autorisation d’employer des « mesures extraordinaires » pendant son interrogatoire. Ces mesures peuvent comprendre des passages à tabac, le fait de forcer les détenus à adopter des positions inconfortables, le manque de sommeil, le fait de les menotter et de les soumettre à des températures extrêmes.
Cela est généralement permis dans les affaires de « scénario de bombe à retardement » où l’on pense que le suspect pourrait fournir aux forces de sécurité des informations qui pourraient empêcher une attaque imminente.
Arbid a été admis à Hadassah samedi dans un état critique. Ses avocats ont dit qu’il était en bonne santé quand il a été arrêté mercredi dernier.
Le service de sécurité du Shin Bet a confirmé par la suite qu’Arbid avait été emmené à l’hôpital, disant seulement qu’il « ne se sentait pas bien » pendant son interrogatoire. Selon des informations non confirmées parues dans des médias israéliens, Arbid, qui n’a pas nié les allégations portées contre lui, a eu un problème cardiaque pendant l’interrogatoire.
Mais mercredi, la Treizième chaîne a rapporté que les autorités israéliennes soupçonnent qu’Arbid n’a pas été blessé pendant son interrogatoire, mais lors de son arrestation la semaine dernière dans la banlieue de Ramallah, à Al Bireh, qui a été « très violente ». La chaîne de télévision a également déclaré que les responsables du Shin Bet étaient « soulagés » que l’état d’Arbid montre des signes d’amélioration.
Dimanche, le groupe de défense des prisonniers palestiniens Addameer a déclaré qu’Arbid avait été « sauvagement battu » par les forces de sécurité israéliennes qui l’avaient arrêté et que les enquêteurs du Shin Bet avaient « continué à utiliser la torture et les mauvais traitements » après coup.
Le ministère de la Justice a lancé une enquête sur les blessures d’Arbid, en particulier sur le degré de brutalité et les tactiques utilisées par les interrogateurs du Shin Bet.

Le 23 août, un engin explosif artisanal avait été placé à proximité de la piscine naturelle de Bubin, dans le centre de la Cisjordanie, et actionné par les terroristes lorsque la famille Shnerb, originaire de Lod, dans le centre d’Israël, était arrivée sur le site. La mort de Rina Shnerb avait été prononcée sur les lieux de l’attaque et son père Eitan ainsi que son frère Dvir, 19 ans, avaient été évacués à l’hôpital, blessés dans l’explosion.
D’autres suspects arrêtés à la suite de cet attentat meurtrier, Qassem a-Karim Rajah Shibli et Yasan Hasin Hasin Hasni Majamas, ont été incarcérés dans des prisons israéliennes par le passé pour leur implication dans des activités terroristes, a noté le service de sécurité.
Le Shin Bet a également arrêté Nizam Sami Yousef Ulad Mahmoud, 21 ans, qui est soupçonné d’être un membre de la cellule d’Arbid. Il est membre du groupe d’étudiants du FPLP à l’Université Bir Zeit en Cisjordanie.
Le Shin Bet a indiqué qu’il était toujours à la recherche d’autres membres de la cellule terroriste.