La Suède réclame l’accès cosulaire à un dissident arrêté par l’Iran
Les médias d'Etat iraniens ont annoncé le mois dernier l'arrestation du dissident Habib Chaab, leader en Suède d'un groupe séparatiste arabe iranien
La Suède s’est vu refuser par Téhéran l’accès consulaire à un dissident suédo-iranien détenu en Iran après avoir mystérieusement disparu en Turquie en octobre, a déploré mardi le ministère des Affaires étrangères.
Les médias d’Etat iraniens ont annoncé le mois dernier l’arrestation du dissident Habib Chaab, leader en Suède d’un groupe séparatiste arabe iranien, l’ASMLA (le Mouvement arabe de lutte pour la libération d’Ahvaz).
En octobre, l’homme, qui a obtenu la nationalité suédoise lors de son exil en Suède, avait disparu après s’être rendu à Istanbul.
Après la nouvelle de sa disparition, « nous avons mené l’enquête auprès de nos missions en Turquie et en Iran », a expliqué Erik Karlsson, un porte-parole de la diplomatie suédoise. « Le sujet a également été soulevé auprès des ambassadeurs de Turquie et d’Iran à Stockholm ».
Mais le régime iranien n’a jusqu’à présent pas donné suite aux demandes suédoises d’accès consulaire à Habib Chaab, a-t-il indiqué.
Lundi, les autorités turques ont annoncé avoir arrêté onze personnes soupçonnées d’espionnage et de l’enlèvement de l’opposant pour le compte de l’Iran.
Les suspects auraient enlevé M. Chaab à Istanbul avant de l’emmener à Van, à la frontière iranienne, et de le remettre aux autorités de Téhéran, selon la police turque.
La révélation de ces arrestations survient alors que les relations, d’habitude amicales, entre la Turquie et l’Iran sont traversées par une brusque montée de tensions.
En novembre, la télévision iranienne avait diffusé une vidéo de Habib Chaab, dans laquelle il reconnaissait notamment travailler pour les services de renseignement saoudiens.
Il s’accusait également de la responsabilité dans l’attentat meurtrier contre un défilé militaire iranien à Ahvaz, en septembre 2018.
Ces vidéos sont fréquentes en Iran et condamnées par les défenseurs des droits humains, qui accusent le régime de les obtenir de façon forcée en ayant recours à la torture.
Voisin de la Suède, le Danemark a condamné en juin un Irano-Norvégien à sept ans de prison pour sa participation à un projet d’assassinat sur son sol d’un membre de l’ASMLA, pour le compte de Téhéran.
Le pays nordique a également entamé des poursuites contre trois membres de l’organisation séparatiste, soupçonnés d’espionner au Danemark pour le compte de l’Arabie saoudite.