La Syrie ouvre son espace aérien à la compagnie Qatar Airways – ministre
Le ministère syrien des Transports a salué un "pas très important" qui devrait selon lui permettre à la Syrie "d'engranger des revenus supplémentaires en devises étrangères"
La Syrie a donné son accord à la compagnie Qatar Airways d’utiliser son espace aérien, après des années de conflit et de rupture des liens diplomatiques entre Doha et Damas.
« Le ministre syrien des Transports Ali Hammoud a accepté d’accorder à la compagnie Qatar Airways l’autorisation d’utiliser l’espace aérien syrien », a indiqué son ministère tard lundi sur sa page Facebook.
Cette autorisation fait suite à « une demande soumise par l’autorité qatarie de l’aviation civile », a ajouté le communiqué.
« L’accord est basé sur le principe de réciprocité, SyrianAir ayant continué d’utiliser l’espace aérien qatari et n’ayant jamais cessé de voler à destination de Doha durant la guerre », a ajouté le ministère.
M. Hammoud a qualifié de « pas très important » cette décision qui devait selon lui permettre à la Syrie « d’engranger des revenus supplémentaires en devises étrangères ».
Depuis le déclenchement du conflit en Syrie en 2011, de nombreuses compagnies aériennes ont arrêté de desservir ce pays ou même d’emprunter son espace aérien, par crainte d’entrechoc avec des avions militaires, nombreux à sillonner les airs.
Le contournement de la Syrie a toutefois « eu un impact sur les prix de billets (…) et le temps » de vol, causant « des pertes significatives pour ces compagnies », a rappelé le ministre syrien.
Le Qatar a joué un rôle déterminant dans la guerre civile syrienne en fournissant des armes à des groupes rebelles. Il a rompu au début du conflit ses liens avec la Syrie, suspendue de la Ligue arabe fin 2011.
Des sources diplomatiques ont fait état d’efforts discrets pour rétablir les relations entre les deux pays, mais le ministre qatari des Affaires étrangères Mohamad Ben Abel cheikh Mohammed ben Aderrahmane Al-Thani a nié en janvier toute éventuelle « normalisation ».
Les compagnies aériennes qataries ne peuvent toujours pas utiliser les espaces aériens saoudien, émirati et bahreini en raison de la crise diplomatique qui secoue le Golfe depuis environ deux ans.
Ces trois pays, en plus de l’Egypte, ont rompu en juin 2017 avec le Qatar lui imposant un blocus économique et diplomatique.
Ryad et ses alliés accusent le Qatar de ne pas prendre assez de distance avec l’Iran, puissance régionale chiite rivale de l’Arabie saoudite sunnite, et de soutenir des groupes islamistes radicaux, ce que Doha nie.