Israël en guerre - Jour 404

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La trêve signifie que le Hamas devra passer du terrorisme à la gouvernance

Le groupe n’a pas abandonné son idéologie mais a échangé la résistance armée contre le contrôle de Gaza

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Yossi Kuperwasser (Crédit : Flash 90)
Yossi Kuperwasser (Crédit : Flash 90)

En acceptant la proposition de cessez-le-feu égyptien, le Hamas a temporairement renoncé à une partie de son « identité terroriste » et à sa capacité de mener des attaques contre Israël, selon un haut responsable israélien mardi.

Le groupe n’a pas abandonné son idéologie anti-israélienne radicale et violente, mais pour des raisons pratiques, a décidé d’échanger la résistance armée pour garder le contrôle de la bande de Gaza, a déclaré le brigadier-général (à la retraite) Yossi Kuperwasser, le directeur général du ministère des Affaires stratégiques.

« En acceptant le cessez-le-feu proposé par l’Egypte tel quel, le Hamas a effectivement pris une décision stratégique », a déclaré Kuperwasser.

« Il a compris que pour garder Gaza sous son contrôle, il devait abandonner – au moins temporairement, mais je l’espère pour longtemps – la nature terroriste de son organisation. Il ne continuera pas à lancer ses attaques ; il continuera à parler comme une organisation terroriste. Mais il sera obligé de renoncer à sa capacité à mener à bien ses attaques ».

Israël et le Hamas ont accepté lundi une trêve de trois jours, en vertu de laquelle les deux parties s’engagent à cesser immédiatement toutes les actions militaires et à se réunir au Caire pour des entretiens visant à aboutir sur un cessez-le feu à long terme. Jérusalem est intransigeante sur sa demande clé dans ces négociations.

Elle veut la démilitarisation de la bande de Gaza. « Israël soulèvera lors de ces discussions notre priorité principale qui est d’empêcher le réarmement du Hamas », a déclaré un haut responsable israélien au Times of Israel mardi matin, quelques heures après que le cessez-le-feu ne soit entré en vigueur à 8h00.

En échange, Israël est prêt à assouplir légèrement le blocus de Gaza.
« Ces restrictions [sur les passages frontaliers et les importations de marchandises] sont mises en place en fonction de l’hostilité et de la violence. Si l’hostilité et la violence devaient cesser, cela donnerait à Israël l’espace nécessaire pour ne placer que des restrictions qui sont principalement liées à des raisons de sécurité », a indiqué le responsable, parlant sous couvert d’anonymat.

La création d’un mécanisme international fiable pour surveiller les importations et les exportations et pour surveiller la démilitarisation de la bande de Gaza est « ce qui nous inquiète le plus », a déclaré Kuperwasser. Si Israël est satisfait des garanties de sécurité et de l’arrangement pour désarmer les groupes terroristes dans la bande de Gaza qui lui sera présenté, il serait prêt à « permettre la reconstruction et l’amélioration des conditions économiques dans la bande de Gaza », affirme-t-il.

Les mesures de sécurité et de « contrôle de ce qui entre et sort de la bande de Gaza seraient strictement encadrées », a ajouté Kuperwasser. Surtout au début, Israël devra être très prudent, de peur que le Hamas ne mette la main sur du matériel qu’il pourrait utiliser pour attaquer les Israéliens, s’inquiète-t-il.

La façon dont la demande israélienne de lier la réhabilitation de Gaza à sa démilitarisation pourrait fonctionner est encore à déterminer, a déclaré Kuperwasser, un ancien chef de l’analyse de l’intelligence militaire et de la division de la production. « Ce que nous recherchons, c’est de la créativité et peut-être un peu de nouvelles idées parce que les anciennes idées n’ont pas marché », explique-t-il.

Il est clair que l’Egypte jouera un rôle majeur en ce qui concerne les inspections à la frontière de Rafah, sa frontière avec la bande de Gaza, a-t-il affirmé. Et la communauté internationale doit veiller à ce que le ciment et d’autres matériaux entrant dans la bande de Gaza pour des projets civils ne soient pas utilisés pour construire des tunnels terroristes, a-t-il indiqué. « Une structure totalement différente de surveillance devra être mise en place. Nous allons voir comment cela peut être organisé ».

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas peut également jouer un rôle limité dans la réhabilitation de l’enclave côtière, concède Kuperwasser. « Mais nous ne pouvons pas dire que nous pouvons juste entièrement faire confiance [à Abbas]. Cela doit être quelque chose de plus robuste que les forces [de sécurité d’Abbas] ».

Israël n’est pas dans une position pour désigner qui doit gouverner Gaza, selon Kuperwasser. Beaucoup dans la communauté internationale veulent que les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne soient postées au passage de Rafah, et c’est en effet une possibilité, a-t-il affirmé.

Mais en même temps, il est peu probable que les hommes d’Abbas soient déployés dans la bande de Gaza, suppose-t-il. « Je ne pense pas que ce soit le problème en ce moment. La décision stratégique du Hamas était d’abandonner une partie de son identité terroriste pour garder le contrôle de la bande de Gaza. C’est la décision stratégique que le Hamas a prise, donc je serais très surpris si, dans ce contexte-là, il laisse les forces [d’Abbas] entrer à Gaza ».

S’adressant aux journalistes lors d’une conférence téléphonique organisée par The Israel Project, Kuperwasser se montre confiant sur le fait que le cessez-le-feu actuel tiendra plus longtemps que les cessez-le-feu précédents. « Le Hamas a réalisé que non seulement il ne gagnerait rien en continuant à attaquer, mais qu’il perdait beaucoup ».

Le Hamas a commencé la guerre actuelle car il espérait forcer l’Egypte et Israël à assouplir le blocus sur la bande de Gaza, a-t-il expliqué. Le groupe comprend maintenant qu’il ne peut atteindre cet objectif en tirant sur Israël mais qu’il devra également discuter des préoccupations de sécurité d’Israël à la table des négociations.

Après 28 jours de combats, le Hamas a évalué la situation et s’est rendu compte qu’il a perdu des milliers de roquettes, 32 tunnels et des centaines d’hommes armés, explique Kuperwasser.

Après que 1 868 Palestiniens aient été tués et 9 567 blessés, après que des dizaines de milliers de bâtiments aient été détruits, le Hamas risquait de perdre sa légitimité pour expliquer aux Gazouis pourquoi ils devraient souffrir autant sans rien obtenir de cette guerre. « Je suppose que la leçon a été apprise par le Hamas », explique-t-il, « et j’espère que cela va permettre au cessez-le-feu de durer pour une période plus longue que les précédents ».

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