La victime de l’attaque de Tekoa affirme que le terroriste ne voulait pas la tuer
L'attaque a renforcé la détermination de son mari qui recherche la paix tout en luttant contre le terrorisme

La femme enceinte qui a été poignardée par un adolescent palestinien de l’implantation de Tekoa a exprimé l’empathie pour son agresseur mardi, un jour après avoir été attaquée, et a dit qu’il ne semblait pas déterminer à la tuer.
Parlant depuis l’hôpital Shaare Zedek à Jérusalem, Michal Froman, qui a été poignardée à l’extérieur d’un magasin de vêtements, a déclaré à la radio militaire qu’elle était heureuse que le terroriste n’ait pas mis en œuvre un effort délibéré pour mettre fin à sa vie.
« Dieu merci, il n’a pas continué à me poignarder », a-t-elle affirmé.
« Il n’y avait personne là pour lutter contre lui ; il aurait facilement pu me tuer. C’est très étrange – quand j’entends parler des attaques terroristes dans d’autres endroits, je me dis : ‘que le nom du terroriste soit effacé, et que j’espère qu’ils le tuent ».
Mais lors de l’attaque perpétrée contre elle, a expliqué Froman, la belle-fille du défunt militant pour la paix, le rabbin Menachem Froman, a éprouvé de l’empathie pour le terroriste.
« Pour être poignardée avec un couteau de près est quelque chose de très personnel, et je me demandais ce qu’il avait vécu, pourquoi il le faisait, qu’est ce qu’il veut obtenir de cela ? Etre un des martyrs ? Faire partie de quelque chose ? Je ne sais pas », s’est-elle interrogée.
« Je ne me suis pas demandée pourquoi il ne m’a pas tuée parce qu’il me semblait qu’il venait juste pour poignarder et s’enfuir, pour réaliser un objectif qui n’était pas de me tuer. Je ne sais pas quelle est son histoire ».
L’attaquant, Othman Mohammed Chaalan, un jeune homme de 19 ans de Bethléem, était entré dans l’implantation à travers un trou dans la clôture.
Un civil armé lui a tiré dessus et a été appréhendé par les forces de sécurité après avoir tenté de fuir la scène de l’agression par la même ouverture dans la clôture.

Froman, 30 ans, qui a été blessée à l’épaule, a expliqué qu’elle faisait les magasins pour acheter des baskets pour sa fille quand Chaalan est entré dans le magasin. Se remémorant le moment de l’attaque, elle a souligné : « même quand j’ai vu le couteau, je n’ai pas cru qu’il était vraiment là pour me poignarder ».
« J’ai vu ses yeux, sa confusion », s’est-elle souvenue. « Il n’avait pas un visage effrayant ; c’était un jeune homme avec un visage de bébé. Je ne voulais pas vraiment croire qu’il s’agissait d’un terroriste ».
« Je pensais que c’était juste l’un des enfants qu’il y a partout dans la ville et qu’il cherchait quelque chose », a-t-elle expliqué.
« Il est venu à l’intérieur et a marmonné quelques mots en arabe. La vendeuse lui a demandé, ‘que voulez-vous ? Avec qui êtes-vous ?’. Il a continué à marmonner et quand elle a compris [qu’il voulait mener une attaque], elle lui a dit de sortir et nous a dit d’appeler la sécurité ».
« Je craignais que ses cris ne le rendent plus agressif. Il s’est tourné pour sortir ; il était très confus, il avait très peur. Je pouvais voir qu’il avait un couteau dans sa main, mais là encore, je ne voulais pas y croire ».
Froman a déclaré qu’à ce stade, elle a fait quelques pas vers Chaalan. Elle pensait encore qu’il avait des intentions innocentes. « Je lui ai demandé ‘qu’est-ce que vous voulez, de quoi avez-vous besoin ? ». Je pensais que peut-être j’allais comprendre – pas l’arabe, mais son langage corporel ».
Toutefois, il a continué à marmonner en arabe et « est devenu plus résolu » avant de la regarder droit dans les yeux. Ce fut alors qu’elle a réalisé qu’il avait l’intention de l’attaquer.

« J’ai fait deux pas en arrière et j’ai soulevé mes bras pour protéger ma tête », a-t-elle décrit. « Il a essayé de me poignarder une fois et je suis tombée en arrière, puis il a réussi à me poignarder une fois derrière l’épaule gauche, puis il a couru à l’extérieur. Il m’a simplement poignardée une fois et est sorti en courant, de sorte que cela a renforcé en moi encore plus le sentiment que c’était une âme perdue ou que quelqu’un l’avait envoyé, ou qu’il l’a fait pour cocher une case pour indiquer qu’il l’avait fait – je ne sais pas ».
« Si vraiment il voulait me tuer, il aurait fait un peu plus d’efforts », a déclaré Froman. Sa propre colère contre l’attaque pourrait arriver plus tard, a-t-elle poursuivi, « tout comme la peur n’est venue qu’après, à l’hôpital ».
Elle a été soulagée lorsque les médecins lui ont assuré que son fœtus de 18 semaines n’a pas été blessé dans l’attaque. « Il ne me semble pas qu’il ou elle l’ait même remarqué », a-t-elle ajouté.
Le mari de Michal Froman, Shivi Froman, a déclaré au Times of Israel mardi que l’incident n’a pas affaibli sa foi en la coexistence avec les Palestiniens, une idéologie qui suit celle de son père, un rabbin qui a travaillé pour promouvoir les initiatives de paix et le dialogue entre les Juifs et les Palestiniens.
« Nous devons aborder la situation avec nos deux mains – la main gauche pour se battre et la main droite pour embrasser », a-t-il dit. « [L’attaque] a seulement aiguisé mes opinions ».