L’accès à l’aéroport Ben Gurion encore une fois bloqué par les manifestants
30 amendes ont été distribuées par la police dès midi pour entrave à la circulation, alors que le départ pour l'Allemagne du Premier ministre, mercredi, était reporté à 22 heures
Les manifestants s’opposant à la refonte judiciaire du gouvernement se sont rassemblés à l’aéroport Ben Gurion et à ses environs, mercredi après-midi, tentant de perturber le départ du vol du Premier ministre Benjamin Netanyahu qui devait décoller vers l’Allemagne où il doit faire une visite d’État.
Mais le voyage du Premier ministre – l’avion devait initialement partir à 17 heures – a été finalement reporté à après 22 heures.
Netanyahu avait deux affaires pressantes dont il s’occupait à la Knesset : le dévoilement par le président Isaac Herzog de sa proposition alternative de réforme judiciaire et un incident sécuritaire survenu dans le nord du pays.
« Dictateur en cavale » et « Ne reviens pas! », était-il écrit sur des panneaux brandis par les participants au mouvement de protestation qui se trouvaient à proximité de l’aéroport, où un convoi de voitures arborant des drapeaux israéliens ont circulé entre les terminaux, rendant leur accès difficile, a fait savoir un correspondant de l’AFP.
La police a distribué 30 amendes pour entrave à la circulation et blocage des routes.
Parmi les protestataires, des vétérans de l’unité de commando d’élite Sayeret Matkal qui avait secouru des otages à Entebbe, en 1976 – une opération qui avait été dirigée par Yoni Netanyahu, frère du Premier ministre, qui avait trouvé la mort pendant ce raid dangereux.
Les vétérans sont arrivés dans une Mercedes noire, le même type de voiture qui avait été utilisé à Entebbe pour attirer les soldats ougandais hors du terminal où les otages étaient conservés en détention en faisant croire aux militaires que leur président, Idi Amin, était arrivé.
Adam Kolman, qui avait pris part à cette opération, a déclaré devant les caméras de la chaîne Kan que Netanyahu, ancien commandant de l’unité Sayeret Matkal lui-même, a été un bon Premier ministre dans le passé mais qu’il a depuis « perdu quelque chose ».
« Vous avez perdu le lien avec le centre en Israël et vous vous êtes lié aux fascistes, aux fanatiques et aux extrémistes qui veulent transformer ce pays en État halakhique, fasciste, en non-démocratie. Bibi, reprenez-vous », a dit Kolman en utilisant le surnom donné au Premier ministre.
Benjamin Netanyahu sera reçu jeudi par le chancelier Olaf Scholz et le chef de l’Etat Frank-Walter Steinmeier. C’est « le Premier ministre élu d’Israël et donc un invité normal en Allemagne », avait commenté en début de semaine le porte-parole du gouvernement allemand.
A Francfort, Meron Mendel, qui dirige le centre Anne Frank, a estimé que Berlin aurait dû annuler cette visite.
Il a été annoncé mercredi que ce déplacement officiel avait été écourté dans un contexte politique et sécuritaire délicat en Israël et que le chef du gouvernement reviendrait au sein de l’État juif jeudi soir, et non vendredi matin comme c’était prévu.
Selon le Bureau du Premier ministre, Netanyahu soulignera l’importance de stopper le programme nucléaire de l’Iran et il évoquera les développements survenus dans la région.
l’Allemagne est membre du groupe P5+1 qui avait signé l’accord sur le nucléaire avec l’Iran. Les discussions portant sur l’accord sont dans l’impasse, alors que les pays occidentaux se sentent frustrés par le soutien croissant apporté à la Russie par Téhéran dans la guerre en Ukraine et par la répression des manifestants au sein de la république islamique.