Israël en guerre - Jour 530

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Analyse

L’accord avec les EAU pourrait-il sauver Netanyahu d’une droite désillusionnée ?

Le Premier ministre, dont la popularité ne cesse de chuter, devra-t-il se diriger vers le centre pour compenser les votes perdus parmi son électorat ?

Haviv Rettig Gur

Haviv Rettig Gur est l'analyste du Times of Israël

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu en visite sur le marché Mahane Yehuda de Jérusalem lors de sa campagne électorale, le 8 avril 2019. (Yonatan Sindel/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu en visite sur le marché Mahane Yehuda de Jérusalem lors de sa campagne électorale, le 8 avril 2019. (Yonatan Sindel/Flash90)

L’annonce a été spectaculaire. Le président américain Donald Trump a eu l’honneur d’être le premier – sur Twitter, évidemment.

« ÉNORME avancée aujourd’hui! Accord de paix historique entre nos deux GRANDS amis, Israël et les Émirats arabes unis!’» s’enthousiasme-t-il.

C’était une surprise pour tout le monde, y compris les Palestiniens et même les ministres des Affaires étrangères et de la Défense d’Israël.

Ce fut aussi un moment annoncé par les amis et alliés d’Israël du monde entier, des communautés juives aux gouvernements amis, en passant par les sénateurs américains.

Mais la lune de miel n’a pas duré bien longtemps.

Une déclaration conjointe publiée par les gouvernements israélien, émirati et américain parlait clairement d’un accord « pour la normalisation complète des relations entre Israël et les Émirats arabes unis ». Il y était déclaré tout aussi clairement qu’ « Israël cessera d’étendre sa souveraineté » sur les terres de Cisjordanie.

Mais des lecteurs attentifs ont remarqué des différences importantes dans les messages provenant des trois gouvernements participant à l’accord.

Le président américain Donald Trump serre la main du prince héritier d’Abu Dhabi, Sheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, à la Maison Blanche, à Washington, le 15 mai 2017. (Crédit : AP/Andrew Harnik, File)

Alors que le Likud se félicite en hébreu d’ « un accord de paix historique », les Émirats arabes unis parlent plus timidement « d’une feuille de route pour l’établissement d’une relation bilatérale ».

Le Likud jure que l’annexion promise par Netanyahu en Cisjordanie est toujours possible. « Netanyahu est toujours attaché à la souveraineté et à la terre d’Israël », assure le Likud à l’électorat de droite du Premier ministre.

Les EAU ont expliqué que l’accord était, dans son essence, la fin de cette annexion – et que par extension seulement constituerait une sorte de « relation bilatérale » avec Israël.

Voici comment le cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, prince héritier d’Abou Dhabi et le dirigeant émirati qui a négocié l’accord, l’a décrit dans un tweet annonçant cette décision : « Lors d’un appel avec le Président Trump et le Premier ministre Netanyahu, un accord a été conclu pour arrêter toute nouvelle annexion par Israël de territoires palestiniens. Les Émirats arabes unis et Israël ont également convenu de coopérer et de définir une feuille de route afin d’établir des relations bilatérales. »

Était-ce un « accord de paix historique » ou simplement une « feuille de route » ? L’annexion est-elle toujours sur la table ou, comme le suggère le prince héritier, « un accord a été conclu pour y mettre fin » ?

Ce ne sont pas là des détails techniques. C’est au cœur de ce qui vient de se passer.

À l’intérieur d’Israël aussi, la confusion règne.

Netanyahu et ses représentants ont salué l’accord comme succès historique, expliquant que cela prouve enfin que la formule « terre contre paix » était un échec, et montre le potentiel de la doctrine « paix contre paix » affirmée par Netanyahu.

La gauche israélienne a également salué l’accord, peut-être même plus vigoureusement que Netanyahu lui-même, démontrant que cela prouve le contraire.

Comme l’a dit le chef du parti Meretz, Nitzan Horovitz, l’accord « a prouvé que l’annulation de l’annexion et [l’avancement de] la solution à deux États était la seule voie vers la normalisation régionale ».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’exprime à la résidence du Premier ministre, à Jérusalem, le 13 août 2020. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Malheureusement pour Netanyahu, c’est aussi plus ou moins l’opinion de la Maison Blanche. Comme l’explique Jared Kushner, tout était basé sur le plan de paix de Trump, dans lequel « le Président Trump a pu amener Israël à accepter une solution à deux États avec les Palestiniens ».

Le président américain Donald Trump a contredit Netanyahu jeudi soir, affirmant que l’annexion était tout à fait rejetée, et qu’Israël avait accepté de ne pas la réaliser. Trump a ensuite ajouté de manière confuse que bien que ce soit la situation « actuellement », il ne pouvait pas parler d’annexion « dans le futur ».

L’ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman, a déclaré que l’annexion était « hors de question pour le moment, mais pas définitivement », ajoutant que les États-Unis ont décidé de « donner la priorité à la paix » en soutenant l’accord.

Bin Zayed maintient la pression sur Netanyahu

Qui a raison ? Que penser de l’énorme fossé entre les participants sur le contenu de l’accord et ce qu’il signifie réellement ?

Cet écart peut signaler des problèmes sur le long terme. Si Netanyahu croit qu’il peut encore annexer – ou même simplement promettre l’annexion – les EAU risquent d’être rapidement frustrés ou embarrassés.

Mais il peut également être un signal de succès. Les deux parties se sont laissées suffisamment de marge de manœuvre pour justifier l’accord auprès de chacune de leurs circonscriptions mécontentes en interne.

En fin de compte, l’essence de l’accord ne peut être clairement discerné dans les rhétoriques contradictoires venant de Washington, d’Abou Dhabi et de Jérusalem. Cette essence réside dans les intérêts satisfaits par l’accord pour chacun.

Le prince héritier d’Abou Dhabi et souverain de facto des Émirats arabes unis, le cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyane, lors d’une rencontre avec le président américain Donald Trump à la Maison Blanche à Washington, le 15 mai 2017. (AP/Andrew Harnik, File)

Les EAU ont d’abord proposé un accord en juin, afin d’éviter une annexion israélienne en Cisjordanie. Une décision qui, selon les Emiratis, les blesserait profondément dans une région déjà au courant de leur coopération avec les Israéliens, contre l’Iran.

Le gel de l’annexion est la contribution la plus visible, la plus significative et diplomatique de Netanyahu à l’accord, ce qui suggère qu’il est susceptible de s’y tenir.

En effet, Bin Zayed semble avoir structuré sa propre gestion de l’accord pour s’assurer que Netanyahu tienne sa promesse. Alors que Jérusalem et Washington parlaient d’un « accord », Bin Zayed a parlé jeudi de processus, d’une « feuille de route vers » un accord plutôt que d’un accord en soi. Bin Zayed ne s’est pas réellement engagé à conclure un accord final, attitude qui est probablement la conséquence du calcul émirati selon lequel, en gardant la normalisation des relations perpétuellement dans la balance, la pression exercée sur Netanyahu est plus forte pour empêcher une annexion, qui les blesserait d’autant plus que la relation se développe.

À en juger par les manœuvres d’un soir, Bin Zayed est loin d’être un idiot : il a réussi à amener l’État arabe le plus peuplé et le premier à avoir conclu une paix diplomatique complète avec Israël.

Dans une déclaration, le Président égyptien Abdel-Fattah el-Sissi a félicité toutes les parties impliquées, dans des termes qui correspondaient exactement à la formulation de Bin Zayed.

Le président égyptien Abdel-Fattah el-Sissi s’exprime devant la Chambre pour un second mandat de quatre ans au Caire, le 2 juin 2018. (Crédit : Bureau de presse de la présidence égyptienne via l’AP)

« J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt et de satisfaction la déclaration tripartite entre les États-Unis d’Amérique, nos frères les Émirats arabes unis et Israël concernant l’accord visant à mettre fin à l’annexion par Israël des territoires palestiniens et à prendre des mesures pour ramener la paix au Moyen-Orient », a écrit Sissi. « J’apprécie les efforts de ceux qui s’engagent dans cet accord dans l’intérêt de la prospérité et de la stabilité de notre région. »

Il s’agit d’arrêter l’annexion « des territoires palestiniens », expliquait Sissi – à son peuple, au monde arabe dans son ensemble, mais surtout, s’il ne manque pas de comprendre au risque d’embarrasser tout le monde, surtout à Netanyahu.

C’est un succès impressionnant pour Netanyahu, et qui pourrait devenir encore plus impressionnant si de nouveaux pays s’ajoutaient à la vague de normalisation. Des responsables américains ont déclaré aux médias palestiniens jeudi soir qu’Oman et Bahreïn devraient annoncer des accords similaires avec Israël – tous en guise de précurseur pour la vraie victoire, une annonce de normalisation saoudienne sur le long terme.

Tous les accords se feraient selon les règles établies par Bin Zayed : Israël obtient sa reconnaissance tant convoitée ainsi que des relations diplomatiques, économiques et sécuritaires officielles. Et les gouvernements en face obtiennent suffisamment de concessions israéliennes sur le front palestinien pour l’empêcher de devenir un fardeau politique.

Netanyahu a beaucoup pris aux États sunnites conservateurs avec sa menace (telle qu’ils la perçoivent) d’annexion – et ils travaillent dur pour s’assurer qu’il perdra beaucoup s’il la met à exécution.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu à son bureau de Jérusalem lors d’un appel téléphonique avec le dirigeant des Émirats arabes unis, Mohammed Ben Zayed, le 13 août 2020. (Kobi Gideon/PMO)

Un nouveau Netanyahu ?

Et cela met Netanyahu dans une situation délicate.

« Une grande réussite », se moque le député Betzalel Smotrich de Yamina dans un tweet jeudi soir. « Céder une occasion historique d’appliquer la souveraineté, ressusciter le discours de la gauche sur une solution à deux États après que la droite a passé des années à l’ôter du discours (il suffit d’écouter Trump et les Emiratis), et tous signer un ‘accord de paix’ avec un pays contre lequel nous n’avons jamais été en guerre… Classique Bibi [Ntanyahu], ni de droite, ni digne de confiance. »

C’était un tweet intense et succinct. Et ce n’était pas le seul.

Shimon Riklin est l’un des défenseurs les plus éminents et les plus fidèles de Netanyahu dans le paysage médiatique israélien, un ancien activiste des implantations, ancien candidat d’HaBayit HaYehudi et maintenant analyste diplomatique pour la Vingtième chaîne, classée à droite.

« Cher Premier ministre », a-t-il écrit dans un tweet après l’annonce de l’accord. « Vous êtes décevant. Vous savez et nous savons qu’il existe déjà une coopération totale avec les Émirats arabes unis. Donc, le titre sur la normalisation des relations avec eux est une blague. Mais la souveraineté, c’est une occasion unique. Une fois de plus, vous nous avez vendu des foutaises sur la souveraineté. Nous sommes toujours avec vous en ce qui concerne l’injustice qui vous est faite »- une référence au procès pour corruption de Netanyahu -« et vous n’avancez pas une seule réclamation de droite. Jusqu’à quand ? »

Shimon Riklin participe à la Conférence israélienne sur la démocratie, à Tel Aviv, le 17 février 2015. (Amir Levy/FLASh90)

Dans la culture populaire israélienne, ad matay, « Jusqu’à quand », est une question griffonnée dans les toilettes de l’armée par des enrôlés frustrés par les longs mois qui leur restent. Ce n’est pas une question, mais un cri de frustration – cette fois adressé à Netanyahu par l’un de ses plus fidèles défenseurs, un homme qu’il a tenté de mettre sur la liste du Likud à la Knesset lors des élections de mars 2019.

Il est bien sûr trop tôt pour les sondages, mais un rapide coup d’œil sur les déclarations émanant d’un large échantillon de la droite israélienne, et même du Likud par des gens comme Yuli Edelstein et Gideon Saar, suggère que la droite n’est pas enthousiasmée par la perspective d’une normalisation diplomatique, et franchement indignée par le prix qu’elle a coûté à Netanyahu, l’arrêt complet de l’annexion.

Netanyahu a un opposant de droite qui se tient prêt à profiter de cette déception : Yamina, une alliance de partis de droite qui grimpe en ce moment dans les sondages, grâce à un détachement généralisé de la droite sur la gestion de la pandémie par Netanyahu.

Le parti de l’Union Nationale, qui fait partie de Yamina, a produit une vidéo jeudi soir qui ne montrait que des tweets de personnalités de gauche exprimant leur admiration et leur enthousiasme à propos de l’accord, ainsi que des louanges abondantes pour Netanyahu.

Les tweets incluaient des expressions de soutien de la part du New Israel Fund, d’anciens responsables de La Paix Maintenant, d’un député du parti travailliste et même d’un activiste qui suggère que « la gauche est occupée à combattre le meilleur Premier ministre qu’elle ait jamais eu ».

Netanyahu aurait pu faire sans ce problème politique. Yamina est monté en flèche dans les sondages depuis juin, porté par une vague de frustration envers le Premier ministre. Le parti a remporté seulement six sièges aux élections d’avril, mais a sondé jusqu’à 19 sièges ces deux dernières semaines.

On peut désormais ajouter la promesse d’annexion trahie à la longue liste de griefs qui éloignent les électeurs de droite de Netanyahu.

À moins que Netanyahu change de stratégie.

Netanyahu est au pouvoir depuis longtemps, trop longtemps pour que le cycle de l’actualité ne s’en souvienne. Lors de son premier retour comme Premier ministre en 2009, il a construit sa position politique sur une sorte de centrisme complexe, disant aux Israéliens ravagés par des années de violence et de guerre, induites par le processus de paix, qu’il était un intendant « responsable » des affaires nationales, l’antithèse des expériences sauvages, sanglantes et finalement ratées de paix et de retraits unilatéraux, qui avaient défini les deux décennies précédentes. Il ne déclencherait pas de guerres, n’annexerait pas de nouveaux territoires ni n’en donnerait, du moins tant que les besoins de sécurité minimum ne seraient pas satisfaits par une nouvelle politique sans terrorisme du côté palestinien.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu visite une base du Commandement du front intérieur de l’armée israélienne à Ramle, le 4 août 2020. (Yossi Aloni/Flash90)

C’était un centriste qui se vantait de torpiller les projets de loi de droite qui cherchaient à affaiblir le pouvoir judiciaire – les initiatives mêmes que son parti et sa page Facebook défendent désormais.

À partir des élections de 2015 environ, après l’effondrement du gouvernement dysfonctionnel qu’il avait dirigé avec les centristes Yair Lapid et Tzipi Livni, Netanyahu commence à poursuivre une stratégie différente, basée sur la récupération de son flanc de droite pour renforcer la représentation du Likud à la Knesset.

Le virage à droite était discordant à la fois à droite et à gauche. Il averti les électeurs de droite qu’un vote pour des partis de droite autres que le Likud entraînerait une victoire des « gauchistes ». Il commence à faire ouvertement la course aux Arabes avec des campagnes contre le transport par autobus « en masse » aux urnes et des tentatives de filmer les bureaux de vote dans les villes arabes. Après l’élection de Donald Trump en 2016, il promet de nouvelles politiques drastiques vis-à-vis des Palestiniens, y compris celle de l’an dernier d’annexer des parties importantes de la Cisjordanie.

Quoi que l’on pense de l’éthique de ces campagnes – et certains députés du Likud se sont excusés ou ont exprimé leur malaise face à certains excès – cela a fonctionné. Le Likud s’est gonflé, principalement aux dépens du reste de la droite, et la position de Netanyahu est devenue inattaquable.

Ou du moins, cela a fonctionné jusqu’au jour des élections en avril 2019, la première de trois élections d’affilée qui n’ont pas réussi à remporter une victoire nette pour Netanyahu ou le Likud.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu en visite sur le marché Mahane Yehuda de Jérusalem lors de sa campagne électorale, le 8 avril 2019. (Yonatan Sindel/Flash90)

La stratégie de droite s’est peut-être épuisée. Après un an et demi d’impasse, Netanyahu fait maintenant face à une Yamina de droite devenue forte grâce à ses échecs, une pandémie qui menace de ravager toujours davantage l’économie pendant les mois à venir, et une politique étrangère devenue trop accommodante pour son électorat de droite.

Une stratégie fondée sur la récupération de ces électeurs désabusés semble plus risquée de jour en jour.

Tout cela suggère que l’accord avec les Émirats arabes unis offre à Netanyahu bien plus qu’une échelle pour descendre de sa promesse d’annexion. Elle lui offre une campagne convaincante pour le centre, un espace politique dans lequel il a jadis prospéré, mais qu’il n’a pas habité depuis au moins 2015.

Rien n’est certain, bien sûr. Le Likud sonde désormais sérieusement ces questions. Et même si Netanyahu emprunte cette voie, cela ne se fera pas rapidement ni facilement; il a encore une vaste circonscription de droite qu’il risque de perdre, et les prétendants à son trône au sein du Likud sauteront sur l’occasion de gagner par la droite.

Les mises en garde sont importantes ici. Netanyahu est une figure toxique parmi de larges pans de l’électorat, qui pourraient n’être pas influencé par sa bannière, même avec un accord de paix avec l’Iran. Mais si les résultats des sondages le confirment, s’ils montrent que les réponses immédiates des classes bavardes – la frustration de la droite et la joie du centre-gauche – sont partagées par suffisamment d’électeurs influençables, Israël pourrait bientôt se retrouver avec un autre Netanyahu. Si le changement géopolitique ouvre cette option de politique centriste au moment où l’option de droite s’obscurcit pour Netanyahu, la politique d’Israël pourrait encore être remodelée par la nouvelle diplomatie.

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