L’ADL compare l’attaque à la voiture-bélier à Charlottesville aux attaques terroristes en Israël
Alex Fields Jr a eu recours à la même technique que celle des terroristes islamistes qui "terrorisent Tel Aviv" et les villes européennes, selon Jonathan Greenblatt
Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël
Le directeur de la Ligue Anti-Diffamaton (ADL) a déclaré mardi que l’attaque meurtrière de Charlottesville, qui a coûté la vie à une femme s’apparentait aux types d’attentats terroristes qu’Israël subit depuis longtemps.
Dans une apparition sur MSNBC, Jonathan Greenblatt a été interrogé sur les méthodes de recrutement employées par les groupes nationalistes blancs pour rallier des gens à sa cause.
« L’extrémisme est un problème, quel que soit sa forme », a-t-il dit. « Les islamistes extrémistes. L’extrême gauche. Mais l’extrême-droite, comme les autres groupes marginaux, tentent d’exploiter la vulnérabilité des jeunes très tôt dans leur vie. »
À ce stade, il a été interrompu par l’animatrice de l’émission, Stephanie Ruhle, qui a souligné que la méthode évoquée par Greenblatt lui faisait penser à celles des organisations islamiques terroristes. « Cela ressemble à ce que l’on peut entendre quand on parle des recruteurs de l’État islamique ».
Greenblatt a donné raison à Ruhle. Il a poursuivi en disant que les attaques à la voiture-bélier sont fréquentes au Moyen Orient et en Europe.
« C’est très analogue », a-t-il dit. « Cette attaque n’était pas un accident. Ce jeune homme [Alex Fields Jr], qui a tué l’innocente Heather Heyer employait la même méthode d’attaque qui a terrorisé Tel Aviv, qui a terrorisé la France, l’Allemagne. »
« C’est un terrorisme local », a-t-il souligné. « Alors si ça ressemble à un canard, si ça nage comme un canard et si ça cancane comme un canard, c’est qu’il s’agit sans doute d’un canard. »
Depuis l’incident de samedi, au cours duquel Fields, 20 ans, a tué Heyer, 32 ans, et a blessé 19 autres personnes dans l’attaque à la voiture-bélier, alors que des centaines de nationalistes blancs défilaient dans les rues de Charlottesville avec des insignes nazis, des symboles du KKK et des confédérés, plusieurs responsables américains ont condamné cet incident, qu’ils qualifient de terroriste.
« Je pense, avec certitude, que nous pouvons assurément qualifier ceci de forme de terrorisme », a déclaré H.R. McMaster, conseiller de Trump à la sécurité nationale, dans l’émission Meet the Press sur NBC. « Le terrorisme, c’est l’usage de la violence pour inciter à la terreur et à la peur, et il est évident que c’était du terrorisme. »
Mais on soulignera que Trump lui-même n’a pas fait de déclaration en ce sens. En tant que candidat, il avait, à plusieurs reprises, reproché à son prédecesseur de ne pas employer les termes « terrorisme islamiste radical ».
« Quand le président Obama va-t-il prononcer les mots TERRORISME ISLAMISTE RADICAL ? », avait-il tweeté le 15 novembre 2016, après un attentat de l’État islamique à Paris. « Il ne peut pas le dire, et tant que c’est le cas, le problème ne sera pas résolu ! » Trump a également excédé de nombreuses personnes en ne condamnant pas les nationalistes blancs durant sa première déclaration après le rassemblement de samedi, quand il a accusé « toutes les parties » de la violence qui a eu lieu.
Ce n’est que deux jours plus tard, sous la pression et la mauvaise couverture médiatique dont il faisait l’objet, qu’il a, à contre-cœur, précisé que « le racisme est mauvais » et a critiqué nominément les groupes racistes qui ont organisé le rassemblement en signe de protestation contre le retrait de la statue du général confédéré Robert E. Lee.
« Ceux qui causent de la violence en son nom sont des criminels et des malfrats, notamment le KKK, les néo-nazis, les suprématistes blancs et les autres groupes racistes, qui sont dégoûtants au regard de toutes les valeurs chères aux Américains », a déclaré Trump.
Lundi, le Département de la Justice a indiqué qu’il ouvrait une enquête sur la violation des droits civiques autour de la mort d’Heyer, qui a été tuée par Fields, au volant de sa Dodge Challenger, alors qu’il fonçait dans la foule de contre-manifestants, qui s’opposaient aux néo-nazis à Charlottesville.