L’ADL note une hausse de l’activité anti-israélienne sur les campus américains
Plus de 150 'programmes explicitement anti-israéliens' visant à délégitimer l'Etat juif ont eu lieu ou sont prévus cette année
Un rapport du groupe de surveillance de l’Anti-Defamation League (ADL) a constaté une augmentation significative de l’activité antiisraélienne sur les campus américains au cours de la dernière année universitaire.
Le rapport a constaté que jusqu’à présent pour l’année universitaire 2014-2015, plus de 150 « programmes explicitement antiisraéliens » ont eu lieu ou sont prévus. Cela marque une augmentation de 38 % par rapport à la même période de l’année précédente, où le nombre de ces programmes était de 105.
« Parrallèment à ces événements, les groupes anti-israéliens ont lancé des accusations qui suggèrent que la communauté pro-israélienne est engagée dans un effort collectif pour leur empêcher de s’exprimer, » indique le rapport.
En tête sur la liste des défis de ce rapport figurent les efforts continus de la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), qui vise à délégitimer l’Etat juif en établissant des parallèles avec l’apartheid d’Afrique du Sud et exhortant les particuliers, les entreprises et les gouvernements à cesser leurs contacts avec Israël et les Israéliens.
There's an increase in anti-Israel campaigns on US campuses since last year. Our findings: https://t.co/69OirnSJ76 pic.twitter.com/TLCyf15zOO
— ADL (@ADL) November 20, 2015
Le rapport décrit les événements anti-israéliens organisés par des organisations d’étudiants et ceux qui ont été parrainés ou co-parrainés par les départements universitaires d’un certain nombre d’institutions, parmi elles l’université de Californie-Berkeley, l’université Drew et le John Jay College of Criminal Justice.
« Les organisations d’étudiants parrainent sur un certain nombre de campus une série de programmes et d’initiatives qui n’ont qu’un seul objectif: isoler, diffamer et délégitimer Israël », a déclaré Jonathan A. Greenblatt, le directeur de l’ADL.
« Beaucoup de ces efforts ont abouti à une tension accrue entre les étudiants et ont favorisé une atmosphère hostile envers les étudiants pro-israéliens et juifs. Nous sommes particulièrement préoccupés par le soutien que ces initiatives ont reçu de membres du corps professoral ».
Le rapport dit que le groupe anti-israélien le plus actif sur le campus est Students for Justice in Palestine (SJP), qui organise un grand nombre de manifestations anti-israéliennes et font la promotion du désinvestissement des organismes universitaires gouvernementaux.
Le rapport cite une récente manifestation contre la hausse des frais de scolarité à la City University de New York (CUNY), à laquelle SJP se plaignait de « l’administration sioniste » dans une tentative d’utiliser le mot comme une épithète et « invoquant un stéréotype antisémite classique qui accuse les Juifs pour les déboires financiers d’autrui ».
L’ADL a également designé les organisations Jewish Voice for Peace et American Muslims for Palestine comme parmi les groupes anti-israéliens les plus nocifs sur les campus, en disant qu’ils faisaient des percées avec d’autres groupes d’étudiants qui n’avaient pas été traditionnellement impliqués dans la question.
« Les tactiques employées par le mouvement BDS – avec les efforts continus de groupes d’étudiants anti-israéliens qui cherchent à étouffer le discours sur le conflit israélo-palestinien et Israël en général à travers la perturbation et la diffamation – est un phénomène profondément troublant qui a contribué à une atmosphère dans certains établissements où les étudiants juifs et pro-israéliens se sentent mal à l’aise pour exprimer leurs points de vue ou même affirmer leur identité juive », a déclaré Greenblatt.
Le rapport a constaté plus de 520 événements antiisraéliens sur les campus en 2014, dont 19 campus adoptant des résolutions de désinvestissement.
Dans une tentative pour lutter contre l’activité, l’ADL a commencé en septembre 2014 le programme Words to Action, destiné à enseigner aux élèves des collèges et pré-universitaires les moyens de répondre efficacement aux préjugés anti-israéliens et à l’antisémitisme sur le campus. L’organisation a également lancé @CampusADL, un hashtag Twitter pour aider les étudiants à s’exprimer sur ces questions.
Bien que les incidents décrits dans le rapport soient inquiétants, l’ADL maintient qu’ils sont aussi relativement rares, et « la grande majorité des étudiants juifs disent se sentir en sécurité sur leurs campus. Lorsque de tels incidents se produisent, ils sont généralement condamnés par les administrations et les communautés plus larges sur les campus des collèges respectifs.