L’ADL place l’ (((Echo))) aux côtés de la croix gammée sur sa liste de haine
L'association compare l'utilisation de ce symbole contre les journalistes juifs aux graffitis antisémites tagués sur un bâtiment
Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël
WASHINGTON – La Ligue anti-diffamation (ADL) a annoncé lundi qu’elle allait ajouter un symbole qui est largement utilisé pour cibler les Juifs sur les médias sociaux dans sa base de données en ligne des symboles de haine.
Au cours des dernières semaines, le symbole (((Echo))) a été de plus en plus utilisé en ligne par le groupe de la suprématie blanche et des néo-nazis pour identifier les Juifs, en plaçant le nom de la cible entre parenthèses.
Le symbole sera désormais inclus dans la liste des symboles de haine de l’ADL, qui recense les symboles qui portent des connotations au vitriol, tels que la croix gammée.
« Le symbole d’écho est l’équivalent en ligne du marquage d’un bâtiment avec des graffitis antisémites ou des railleries verbales contre quelqu’un », a déclaré le chef de l’ADL, Jonathan Greenblatt, dans un communiqué.
Une série de journalistes juifs ont récemment été victimes de ce harcèlement, notamment Julia Ioffe de GQ et de Politico, le rédacteur en chef du New York Times Jonathan Weisman, Jeffrey Goldberg de The Atlantic, Bethany Mandel du New York Post et Yair Rosenberg du magazine Tablet.
En réponse à cette tendance, un certain nombre d’utilisateurs de Twitter – Juifs et autres – ont commencé à mettre des parenthèses autour de leur propre nom d’utilisateur Twitter comme expression de solidarité, et comme moyen de s’approprier le symbole de trolls.
https://twitter.com/CircusMaximus14/status/698762766044241921
Want to raise awareness about anti-Semitism, show solidarity with harassed Jews & mess with the Twitter Nazis? Put ((( ))) around your name.
— Yair Rosenberg (@Yair_Rosenberg) June 3, 2016
https://twitter.com/JeffreyGoldberg/status/738727426763718657
La plupart des auteurs de ces abus en ligne sont des partisans de la candidature présidentielle de Donald Trump. Bien que poussé par l’ADL pour dénoncer cette invective antisémite dirigée contre des journalistes et d’autres sur les médias sociaux, le probable candidat républicain a refusé de le faire explicitement.
La semaine dernière, l’ADL a annoncé qu’elle allait former un groupe de travail pour analyser la tendance croissante de harcèlement antisémite et raciste envers les journalistes juifs et proposer une réponse efficace d’ici à la fin de l’été.
« Les journalistes sont habitués à être critiqués, mais lors de cette campagne électoral, nous avons vu à plusieurs reprises des critiques franchissant rapidement les limites dans les attaques haineuses antisémites et menaçantes, y compris avec des menaces de mort », a déclaré Greenblatt.
Deux des victimes de l’abus récent – Ioffe et Mandel – ont été incluse dans le groupe de travail.