L’administration Biden assure travailler avec l’équipe de Trump pour un accord sur les otages
Kirby rejette tout génocide à Gaza, malgré un nombre « inacceptable » de victimes civiles ; le conseiller de Biden dit qu'Israël a renforcé sa position, à un coût humanitaire important
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, a réaffirmé mercredi que l’administration sortante de Joe Biden travaillait en étroite collaboration avec l’équipe entrante de Donald Trump pour parvenir à un accord sur la libération des otages.
« Le peuple américain est en droit d’attendre de nous que nous nous assurions d’informer pleinement l’équipe entrante, et que, si nous ne parvenions pas à conclure cet accord avant notre départ, elle puisse s’atteler à la tâche et tenter d’y parvenir elle-même lorsqu’elle entrera en fonction le 20 janvier à midi », a affirmé Kirby lors d’une conférence de presse.
Kirby a précisé que les négociations sont actuellement pilotées par l’administration Biden, avec Brett McGurk, conseiller pour le Proche-Orient, représentant les États-Unis à Doha.
Par ailleurs, interrogé sur les raisons pour lesquelles les États-Unis ont officiellement reconnu le génocide au Soudan alors qu’ils se sont abstenus de le faire dans le cas de Gaza, Kirby a insisté sur le fait qu’aucun génocide n’était en cours dans l’enclave côtière.
« Les soldats de Tsahal ne commencent pas leur journée en se disant, alors qu’ils chaussent leurs bottes : ‘Allons tuer des innocents parce qu’ils sont palestiniens’ », a affirmé Kirby lors d’une conférence de presse.
« Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y a pas eu trop de victimes civiles dans ce conflit… et nous avons été très clairs avec nos homologues israéliens sur nos préoccupations à ce sujet. Nous les avons exhortés à faire preuve de davantage de discernement concernant le nombre de victimes civiles dans la bande de Gaza. Ce bilan est inacceptable… mais ce n’est pas équivalent à un génocide », a-t-il ajouté.
Israël affirme s’efforcer de minimiser les pertes civiles et souligne que le Hamas utilise les Gazaouis comme boucliers humains, en menant ses combats depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.
Le porte-parole a également accusé le chef du Hamas, Yahya Sinwar, et son organisation d’avoir des « intentions génocidaires », mentionnant le pogrom du 7 octobre 2023, au cours duquel les terroristes du Hamas ont assassiné plus de 1 200 personnes et pris 251 otages.
Mercredi également, le conseiller adjoint à la Sécurité nationale, Jon Finer, a évoqué la situation stratégique d’Israël près d’un an et demi après les massacres meurtriers.
« Près d’un an et demi après le pogrom du Hamas du 7 octobre, Israël se retrouve dans une position stratégique renforcée face à ses adversaires, malgré un coût humanitaire majeur », a déclaré Finer, conseiller adjoint à la sécurité nationale des États-Unis.
Dans un entretien virtuel organisé par Chatham House, Finer a noté que les prédictions faites immédiatement après l’attaque du Hamas, selon lesquelles les États-Unis, Israël et leurs adversaires étaient plus vulnérables, ne s’étaient pas vérifiées.
« En réalité, d’un point de vue stratégique, ce sont nos adversaires, ceux d’Israël et ceux de nos partenaires du Golfe, qui sont aujourd’hui sur la défensive », a indiqué Finer.
Finer a également évoqué l’Iran, affirmant que, malgré deux attaques de missiles dirigées contre Israël, lesquelles ont été contrecarrées avec l’aide des États-Unis, Téhéran et ses mandataires dans la région se retrouvent aujourd’hui affaiblis. Cependant, il a reconnu que certains acteurs, comme les Houthis, continuent de représenter un défi significatif pour la stabilité régionale.
« La position stratégique d’Israël, aujourd’hui, est plus forte qu’elle ne l’était avant le 7 octobre », a déclaré Finer, tout en soulignant les efforts américains pour collaborer avec Israël et, à l’occasion, exercer des pressions sur des questions humanitaires.
« Cela a eu un coût énorme, pour Israël bien entendu, qui a payé un prix tragique le 7 octobre lors de ces attaques innommables, mais aussi pour les Palestiniens ordinaires à Gaza et, dans une certaine mesure, ceux de Cisjordanie. »