L’affaire du discours de haine contre Dieudonné rejetée
Le tribunal déclare que la vidéo ne justifie pas « une mesure aussi restrictive de la liberté d'expression »
Un tribunal français a rejeté la plainte pour discours de haine contre Dieudonné qui, dans une vidéo, se moque de la Shoah et accuse le Premier ministre français, Manuel Valls, de soutenir la servitude des Français devant les Juifs.
Le tribunal de grande instance de Paris a rendu son jugement dans le procès contre Dieudonné M’bala M’bala, qui portait sur une vidéo que le comédien a postée sur YouTube en avril, selon BFMTV.
Le juge a estimé que les propos de la vidéo « pouvaient légitimement heurter et choquer », ils visaient
« principalement à stigmatiser et jeter le discrédit sur Manuel Valls, et à dénoncer le statut privilégié que le ministre de l’Intérieur reconnaîtrait aux Juifs de France » et « ne peut pas justifier les restrictions sévères à la liberté d’expression ».
La décision fait suite à un procès intenté par l’Union des étudiants juifs de France, ou l’UEJF, pour obtenir le retrait de la vidéo de YouTube.
Dieudonné, qui a été condamné plusieurs fois pour incitation à la haine raciale contre les Juifs, commence la vidéo en tenant un ananas en plastique qui fait référence au mot qu’il a inventé : Shoananas. Un mélange entre ananas et Shoah, le mot hébreu pour l’Holocauste. Il utilise ce mot pour nier, minimiser ou se moquer de l’Holocauste sans violer les lois françaises.
Faisant référence à un discours contre l’antisémitisme de Valls dans lequel il a mentionné la Shoah, Dieudonné a déclaré : « Je jure, je suis tellement ému que j’y ai cru. Je veux dire, j’ai toujours cru en l’Holocauste, cela dit, sans le savoir, mais là, j’y étais à 100 %. Quand je suis rentré chez moi, j’étais tellement dévasté, j’ai demandé à ma femme de me faire un ananas, pour le calcium et le fer ».
Dans le discours, Valls a également déclaré que les Juifs étaient
l’ « avant-garde de la France ».
Dans la vidéo, Dieudonné a déclaré : « Nous ne sommes pas que l’avant-garde. Nous sommes tolérés. Vous êtes là pour servir que d’avant-garde. C’est normal. Nous devons les servir ».