L’Afrique du Sud cite des chanteurs israéliens pour étayer ses accusations de « génocide »
Dans sa requête à la Cour internationale de justice, Pretoria cite Eyal Golan et Kobi Peretz, qui n’ont aucun rôle politique
La Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l’ONU, tiendra la semaine prochaine ses premières audiences publiques dans le cadre de la procédure engagée par l’Afrique du Sud contre Israël.
L’Afrique du Sud souhaite que la CIJ ordonne d’urgence la suspension des opérations militaires à Gaza, estimant qu’Israël « s’est livré, se livre et risque de continuer à se livrer à des actes de génocide contre le peuple palestinien à Gaza », selon la juridiction.
Parmi les preuves apportées pour étayer ces affirmations, l’Afrique du Sud cite des propos de personnalités israéliennes, telles que Benjamin Netanyahu, des ministres et des députés, mais aussi, plus surprenant et inattendu, des chanteurs comme Eyal Golan et Kobi Peretz, qui n’exercent aucun rôle politique ou militaire.
Dans une interview, le chanteur israélien à succès Eyal Golan avait appelé à « effacer Gaza et à n’y laisser personne ». Kobi Peretz a lui chanté : « Que leur village brûle, que Gaza soit effacée », dans une vidéo qui a été largement diffusée sur les réseaux sociaux.
Israël a rejeté « avec dégoût » les accusations de génocide de l’Afrique du sud, qui se sont généralisées sur les réseaux sociaux et sur les pancartes lors des manifestations anti-Israël.
La Maison Blanche a critiqué mercredi la requête de l’Afrique du Sud.
« Cette requête est infondée, contre-productrice et basée sur aucun fait », a expliqué le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby.
Les États-Unis n’ont pas « à ce stade, constaté d’actes constituant un génocide » dans la guerre menée par Israël contre le Hamas palestinien, avait de son côté déclaré le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, interrogé à ce sujet lors de son point presse.
« Le génocide est l’une des atrocités les plus odieuses qu’un individu puisse commettre. Ce sont des allégations qui ne devraient pas être formulées à la légère », avait-il rappelé, ajoutant que les États-Unis ne pensaient pas que la décision de l’Afrique du Sud de poursuivre une enquête de la CIJ était une « mesure productive à prendre en ce moment ».
Israël aurait l’intention de comparaître à l’audience initiale de la CIJ afin de faire rejeter la requête, mais aussi de poursuivre en justice l’Iran et le Hamas pour génocide et l’Afrique du Sud pour soutien à un groupe terroriste.
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