L’agence alimentaire de l’ONU va réduire de 60 % son aide en Cisjordanie et à Gaza
200 000 Palestiniens cesseront de recevoir de l'aide le mois de juin déclare le directeur palestinien du PAM, invoquant de "sérieuses" insuffisances budgétaires

Un cadre du programme mondial d’aide alimentaire des Nations Unies (ONU) a déclaré dimanche que l’agence sera contrainte de suspendre son aide à la majorité des bénéficiaires à Gaza et en Cisjordanie à partir du mois prochain.
Samer Abdeljaber, directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) dans les territoires palestiniens, a indiqué à Reuters qu’une « sérieuse » pénurie de fonds l’empêchait de poursuivre ses activités comme prévu.
Il a précisé à l’agence de presse que le programme allait suspendre son aide alimentaire à plus de 200 000 Palestiniens, soit 60 % des bénéficiaires de l’aide, et qu’il ne fournirait de la nourriture et des bons d’achat qu’à environ 140 000 personnes.
« En raison des sérieuses insuffisances en matière de financement, le PAM est contraint de faire des choix douloureux pour étirer les ressources limitées », a déclaré Abdeljaber, ajoutant que le programme a prévu de continuer à aider les personnes les plus exposées au risque d’insécurité alimentaire.
La suspension de l’aide devrait être effective dès le mois de juin, a-t-il ajouté, précisant que sans augmentation des fonds, les opérations du PAM devront cesser complètement d’ici le mois d’août.
Le PAM avait fait une annonce similaire l’année dernière, et l’Allemagne était intervenue en décembre en accordant une subvention de 5,2 millions de dollars pour permettre la poursuite des opérations.

L’agence onusienne avait aussi fait des annonces similaires en 2018 et 2019, invoquant des difficultés budgétaires pour justifier ces réductions.
Selon le PAM, 63 % des familles de la bande de Gaza se trouveraient aujourd’hui en situation d’insécurité alimentaire. L’agence indique qu’en 2022, elle a fourni une assistance à 380 593 bénéficiaires en Cisjordanie et à Gaza, déboursant 175 millions de dollars au total.
Le PAM est confronté à des problèmes de financement et à la flambée des prix des denrées alimentaires, en partie à cause de la guerre en cours en Ukraine et de la hausse des prix des denrées alimentaires. Il a annoncé des réductions pour cause de déficit budgétaire dans plusieurs pays ces derniers mois, parmi lesquels le Tchad, le Burundi et le Yémen.
L’AFP a contribué à cet article.