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L’Agence juive quitte un projet à 150 millions de dollars

Le projet du ministre des Affaires de la Diaspora Bennett vise à bâtir des liens plus forts avec les communautés à l’étranger, a écrit Sharansky dans une lettre au Premier ministre

Natan Sharansky, directeur de l'Agence juive (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
Natan Sharansky, directeur de l'Agence juive (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Le chef de l’Agence juive a informé le Premier ministre Benjamin Netanyahu que l’organisation se retirait d’un programme, établi en partenariat avec le gouvernement, qui visait à renforcer les liens entre Israël et les communautés de la Diaspora.

Dans une lettre envoyée au bureau de Netanyahu jeudi, le président de l’Agence juive Natan Sharansky et le président de Conseil de Gouverneurs Charles Ratner ont écrit que l’organisation « ne peut pas continuer à participer à l’Initiative [du Gouvernement d’Israël] comme elle est formulée actuellement » parce que « la réalité actuelle a été changée, et ce, en contradiction directe à la fois avec l’esprit de l’Initiative et en conflit direct avec la Résolution du gouvernement d’Israël de juin 2014 qui visait à l’établir ».

Selon un article d’Haaretz paru vendredi, le ministère des Affaires de la Diaspora, maintenant dirigé par Naftali Bennett, actuel chef du parti HaBayit HaYehudi, a demandé à utiliser le programme pour traiter ce qu’il qualifie « d’érosion continue de l’identité juive parmi les Juifs dans diverses communautés à travers le monde ».

Un document interne du ministère des Affaires de la Diaspora publié par le journal a décrit cette « érosion » comme étant principalement reflétée dans « la déconstruction des principes juifs de l’unité familiale » et « dans la montée significative de débat critique à propos d’Israël » au sein des Juifs les plus jeunes.

Le programme a été géré par une compagnie établie plus tôt cette année appelée l’Initiative pour le Futur du Peuple juif.

Il devait recevoir 190 millions de shekels (45 millions d’euro) du gouvernement israélien et a rassemblé 370 millions de shekels supplémentaires (88 millions d’euros) de la part d’organisations et de philanthropes juifs, a annoncé Haaretz.

« Nous partageons avec vous une profonde préoccupation de ce à quoi la communauté juive vivant en dehors d’Israël ressemblera dans 50 ans, et quel sera leur engagement envers Israël et les intérêts israéliens de façon plus générale », ont déclaré les chefs de l’Agence juive.

Mais au lieu de combler les différences entre la Diaspora et Israël, « ce projet a été simplement transformé en cadre de financement pour des programmes qui vont être conduits par le ministère seulement ».

« Dans ces conditions, nous avons le regret de vous informer, en consultation et en accord avec nos partenaires constituants, que jusqu’à ce que le programme ne revienne à sa conception et direction originale, nous ne le percevons plus comme une initiative commune entre le Gouvernement israélien et le Monde Juif, et nous ne pouvons donc plus nous considérer comme partenaire », déclarent-ils.

Selon le texte de la résolution adoptée par le Cabinet d’Israël en juin dernier, une partie importante de l’initiative renforçait la relation entre Israël et la Diaspora juive.

La première étape de l’initiative devait se concentrer sur l’arrivée de jeunes Juifs de Diaspora et l’éducation en Israël sur les communautés de la Diaspora.

L’Agence juive, historiquement concentrée sur la promotion de l’immigration en Israël, a pris au cours de récentes années une nouvelle mission, celle de renforcer l’identité juive au sein de la Diaspora et dans le peuple.

Elle offre maintenant différentes expériences aux Juifs de Diaspora en Israël sans pour autant nécessairement les engager vers le chemin de l’alyah.

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