L’Allemagne défend sa position sur l’Iran après les critiques d’une dissidente
Masih Alinejad, connue pour ses critiques contre l'obligation de porter le hijab, a déclaré avoir quitté une réunion au ministère allemand des Affaires étrangères car on lui avait demandé de conserver la confidentialité sur les discussions
Berlin a réaffirmé vendredi sa claire condamnation des violations des droits humains en Iran après qu’une célèbre militante irano-américaine a claqué la porte d’une réunion au gouvernement allemand, l’accusant de vouloir « réduire les dissidents au silence ».
Masih Alinejad, connue notamment pour ses critiques contre l’obligation faite aux femmes de porter le hijab, a déclaré jeudi avoir quitté une réunion au ministère allemand des Affaires étrangères car on lui avait demandé de conserver la confidentialité sur les discussions.
« Ils ont essayé de me censurer », a écrit Mme Alinejad dans un message publié sur X.
« Lorsque les fonctionnaires du ministère ont insisté pour que la réunion reste secrète, je suis partie », a-t-elle expliqué.
La volonté de garder la réunion confidentielle « aide la République islamique à faire taire les dissidents », a-t-elle accusé.
« La position de l’Allemagne à l’égard du régime iranien est très claire et nous condamnons les violations des droits humains », a répondu une porte-parole du ministère, dirigé par l’écologiste Annalena Baerbock.
Berlin avait notamment soutenu les manifestations l’an passé déclenchées par la mort en détention de Mahsa Amini.
La jeune femme avait été arrêtée pour avoir prétendument enfreint les règles vestimentaires strictes imposées aux femmes.
L’Allemagne a aussi clairement indiqué qu’il ne pouvait pas y avoir de « ‘business as usual’ dans les relations bilatérales avec un régime qui recourt à la violence la plus brutale contre des femmes courageuses et d’autres manifestants », a insisté la porte-parole.
Berlin a sanctionné de nombreux responsables iraniens en collaboration avec ses partenaires de l’UE et a organisé « plus de 100 visas humanitaires » pour des hommes et des femmes iraniens particulièrement menacés, a-t-elle encore fait valoir.
La commissaire aux Droits humains du gouvernement allemand, Luise Amtsberg, qui a rencontré Mme Alinejad, a déclaré de son côté « regretter profondément » que la militante ait conditionné les discussions à la publication du contenu de la réunion et qu’elle soit partie « avant que nous n’ayons eu l’occasion de parler ».
Selon la commissaire, la « confidentialité » de la rencontre avait été convenue à l’avance.
« D’après mon expérience, les conversations qui se déroulent de manière confidentielle sont généralement plus substantielles, particulièrement lorsqu’il s’agit de cas individuels », a déclaré Mme Amtsberg, sur son compte X.