Israël en guerre - Jour 467

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L’American Historical Association condamne Israël et son « scolasticide » à Gaza

La motion de l'AHA, à laquelle se sont opposées des personnalités de premier plan, est soumise au Conseil d'Administration, charge pour lui de l'approuver ou de le rejeter

Des résidents inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne sur l'école Al-Majda Wasila de l'UNWRA, qui abrite des Palestiniens déplacés à Gaza City,  le 14 décembre 2024. (Crédit : Omar Al-Qattaa/AFP)
Des résidents inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne sur l'école Al-Majda Wasila de l'UNWRA, qui abrite des Palestiniens déplacés à Gaza City, le 14 décembre 2024. (Crédit : Omar Al-Qattaa/AFP)

L’American Historical Association [NDLT : Association historique américaine] a accusé Israël dimanche de mener un « scolasticide » à Gaza, lui reprochant de détruire intentionnellement le système éducatif de l’enclave palestinienne dans le cadre de la guerre qui l’oppose désormais depuis plus de 15 mois au Hamas.

Approuvée par 428 voix contre 88 lors de la conférence annuelle de l’AHA, la résolution affirme que la campagne militaire israélienne « a effectivement anéanti le système éducatif de Gaza ». Elle sera désormais soumise au Conseil d’Administration de l’AHA, à charge pour lui de l’approuver, d’y opposer son veto ou de faire état de son absence d’accord.

Des membres de la direction de l’AHA se sont opposés à cette résolution, à commencer par sa présidente élue, Suzanne Marchand.

Cette résolution accuse Israël d’avoir détruit « 80 % des établissements scolaires de Gaza et de priver 625 000 enfants de tout accès à l’éducation… les 12 campus universitaires de Gaza… Les archives, bibliothèques, centres culturels, musées et librairies de Gaza, sans oublier ses 195 sites patrimoniaux, 227 mosquées, trois églises et la bibliothèque de l’université al-Aqsa. »

Elle condamne par ailleurs « les déplacements violents et répétés de la population de Gaza par l’armée israélienne, ce qui a entraîné la perte irrémédiable de fournitures éducatives et de recherche des élèves comme des enseignants, et rend impossible l’étude future de l’histoire palestinienne ».

La résolution appelle à « un cessez-le-feu permanent de façon à mettre fin au scolasticide documenté ci-dessus » et s’engage à « réunir un comité pour favoriser la reconstruction des infrastructures éducatives à Gaza ».

Israël nie catégoriquement s’en prendre aux infrastructures civiles de Gaza sans justification militaire, affirmant au contraire que le Hamas et d’autres groupes terroristes opèrent régulièrement depuis des emprises civiles – écoles, hôpitaux, maisons et mosquées. Il assure ne pas avoir d’autre choix que de frapper ces lieux lorsqu’ils sont utilisés à des fins militaires, dans le but ultime de renverser le Hamas.

Des personnes fouillent une salle de classe détruite par un bombardement israélien sur l’école publique palestinienne désaffectée de Muscat, dans la ville de Gaza, le 2 octobre 2024. (Omar Al-Qattaa/AFP)

Selon Inside Higher Ed, Abdel Razzaq Takriti, professeur à l’Université Rice favorable à la motion, a fustigé les historiens « négationnistes » qui « lisent des comptes-rendus de ce qui se passe dans cet espace colonisé, mais ils ne voient pas plus loin ».

« S’ils avaient ne serait-ce qu’une once de compréhension, s’ils avaient ne serait-ce qu’une once d’empathie envers autrui, s’ils n’étaient pas prisonniers d’un narcissisme si fort et violent, ils se seraient manifestés par des résolutions nettement plus fortes que celle qui tourne depuis le début de ce génocide. »

Selon le New York Times, Natalia Mehlman Petrzela, professeure à la New School opposée, elle, à la motion, a déclaré : « Cela accrédite l’idée que les universitaires sont politisés et tous en ligne avec une vision plutôt de gauche de la guerre entre Israël et le Hamas. »

« Nous sommes nombreux à voir les choses autrement. Si une résolution comme celle-ci venait à être adoptée par la plus importante organisation d’historiens d’Amérique, ce serait vraiment mauvais pour nous », a-t-elle expliqué.

Des Palestiniens fouillant les débris dans la cour de l’école Asma gérée par l’UNRWA, dans le camp de Shati de la ville de Gaza, à la suite d’une frappe israélienne de nuit qui visait des terroristes du Hamas, le 25 juin 2024. (Crédit : Omar Al-Qattaa/AFP)

La guerre à Gaza a commencé le 7 octobre 2023, lorsque les terroristes du Hamas ont commis un pogrom dans le sud d’Israël qui a fait 1 200 morts, essentiellement des civils, et 251 otages aujourd’hui séquestrés à Gaza. On estime à 96 le nombre des otages encore en captivité, nombre d’entre eux sans doute morts.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, plus de 45 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans la bande de Gaza à la suite des combats : ce bilan est invérifiable et ne fait pas le distinguo entre civils et hommes armés. En novembre dernier, Israël a revendiqué la mort de 18 000 hommes armés depuis le début de la guerre, sans compter le millier de terroristes tués en territoire israélien le 7 octobre.

Cette guerre a valu à Israël des condamnations de la part d’une grande partie du monde occidental, les universitaires américains se montrant souvent très critiques envers les actions de l’État juif. L’an dernier, une vague d’activisme anti-Israël a déferlé sur les campus américains, adossée à un fort regain des actes antisémites.

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