Lancement d’un outil de lutte contre le “revenge porn” en hébreu
Le Michal Sela Forum, associé à Facebook Meta, est l'interface officiel de l'outil StopNCII en Israël, qui génère des empreintes numériques pour identifier les images indésirables
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Un nouvel outil en hébreu permet aujourd’hui de lutter contre ce que l’on appelle le « revenge porn ». A l’aide d’une empreinte numérique, les utilisateurs peuvent désormais marquer les images indésirables trouvées sur les réseaux sociaux afin d’empêcher leur diffusion sur d’autres réseaux.
L’application StopNCII a vocation à empêcher la diffusion d’images intimes sur Internet sans le consentement des intéressés, par le biais d’un code d’identification communiqué par les utilisateurs aux réseaux sociaux afin de repérer les images indésirables et de les supprimer.
La technologie est exploitée par la Revenge Porn Helpline du Royaume-Uni. La version en hébreu, qui vient d’être déployée, est disponible ici.
Dans un communiqué, le Michal Sela Forum, qui fait campagne contre les violences faites aux femmes, a déclaré que l’organisation avait été choisie par la société mère de Facebook et Instagram, Meta, et la Revenge Porn Helpline pour le lancement de l’interface en hébreu.
« Il s’agit d’une technologie innovante qui permet aux victimes de diffusion de photos et vidéos intimes, ou à ceux qui craignent de le devenir, de les marquer et supprimer de Facebook et Instagram de manière proactive, indépendante et anonyme », explique le Michael Sela Forum dans un communiqué.

« Cette entreprise apporte une nouvelle fois la preuve que l’imagination et la technologie peuvent se mettre au service de la prévention des violences entre partenaires intimes », ajoute le forum.
Le forum a été mis en place pour lutter contre « la violence domestique grâce à la technologie et à l’innovation ». Il porte le nom de Michal Sela, assassiné chez elle par son mari en 2019, et a été créé par sa sœur Lili Ben Ami en mai 2020.
StopNCII est déjà disponible dans plusieurs langues, dans le monde entier, où il est promu par des dizaines d’autres organisations de sécurité en ligne.
L’application gratuite fonctionne en créant une « empreinte numérique » associée aux images intimes ou vidéos sélectionnées sur l’appareil de l’utilisateur.
L’empreinte est ensuite communiquée à StopNCII.org, et non aux réseaux sociaux directement. Les utilisateurs reçoivent un numéro de dossier et un code PIN pour assurer le suivi de leur dossier.
Une fois l’empreinte associée à une photo ou vidéo donnée, toutes les copies de ce contenu revêtues de l’empreinte pourront être identifiées sur les réseaux sociaux.
Les entreprises partenaires peuvent rechercher les contenus correspondant à l’empreinte et les supprimer du système s’ils enfreignent leur politique en matière d’images intimes.
StopNCII.org scrute régulièrement Internet à la recherche de possibles correspondances.
Pour les problèmes de contenus intimes publiés avant d’avoir été associés à une empreinte numérique, StopNCII conseille de contacter directement la plate-forme sur laquelle ils apparaissent.

Selon son site internet, StopNCII fait partie de la Revenge Porn Helpline, créée en 2015, qui a vocation à mettre des outils à la disposition des individus afin de ne pas être victimes d’abus concernant la diffusion non désirée d’images intimes.
« Cette nouvelle entreprise propose aux victimes un outil préventif, de nature à leur apporter de l’aide et les responsabiliser lorsqu’elles sont en ligne », indique le site Internet.
L’outil, déployé au Royaume-Uni en décembre dernier, est accessible aux personnes de plus de 18 ans.
« StopNCII.org constitue un changement radical dans la manière dont les victimes d’abus d’image intimes peuvent se protéger », assurait Sophie Mortimer, responsable de la ligne d’assistance ‘revenge porn’, dans un communiqué de Facebook au moment du lancement.
« Au cœur de cet outil se trouvent les besoins des victimes, pour leur redonner le contrôle sans compromettre leur vie privée », explique-t-elle.
En 2014, Israël est devenu le premier pays à interdire la diffusion de revenge porn, en empêchant la distribution de contenu pornographique sur Internet.
La loi, qui cible les contenus sexuellement explicites publiés à l’insu ou sans le consentement de la personne représentée, s’applique également aux contenus diffusés sur les réseaux sociaux.
Elle stipule que les personnes reconnues coupables d’avoir publié de tels contenus seront poursuivies comme des délinquants sexuels et que l’infraction est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison.