Lancement réussi du satellite israélien Amos-17 depuis Cape Canaveral
3 ans après que l'explosion d'une rampe a détruit Amos-6, le satellite le plus récente développé par Spaceom a été propulsé dans l'espace
Le satellite israélien Amos-17 a été lancé dans l’espace dans la nuit de mardi à mercredi, depuis Cape Canaveral, en Floride.
Le président Reuven Rivlin a salué ce lancement réussi, affirmant que « c’était un matin empli de fierté » et a remercié ceux qui ont été impliqués dans cette opération, « pour le travail important qu’ils font pour l’Etat d’Israël ».
Le lancement était initialement prévu pour le week-end dernier, mais a été reporté en raison d’une possible défaillance sur un élément du Falcon 9 de SpaceX, qui a transporté l’engin dans l’espace. Spacecom, qui a conçu le satellite, a déclaré dans un communiqué adressé vendredi à la Bourse de Tel Aviv, que le lancement était reporté en raison d’une valve défaillante durant l’essai de la roquette.
Le lancement d’Amos-17, le satellite le plus récent et le plus « sophistiqué » de la firme, devant fournir ses services à l’Afrique, devait avoir lieu trois ans après que Spacecom a perdu le satellite Amos 6 dans une explosion sur la rampe de lancement de la roquette SpaceX en septembre 2016.
Le satellite Amos 17 a été construit par l’entreprise aérospatiale Boeing selon des plans de l’entreprise israélienne Spacecom basée à Ramat Gan, aussi connue sous le nom de Space-Communication Ltd.
Spacecom est un fournisseur de services satellites à des opérateurs satellites TV, internet et de téléphonie, à des gouvernements et des entreprises de données privées. L’entreprise, qui a commencé ses opérations en 1993, a lancé des satellites et les a déployés autour du monde.
Successful deployment of AMOS-17 confirmed! pic.twitter.com/4VPbhnkF7O
— SpaceX (@SpaceX) August 6, 2019
Amos 17 coûte 250 millions de dollars et pèse 6,5 tonnes et sera de la longueur de trois bus, soit environ 35 mètres de long, une fois que ses panneaux solaires, semblables à des ailes, seront déployés dans l’espace. 55 % de son poids provient du combustible qu’il transportera, pour lui permettre d’atteindre son point désigné en Afrique.
Le satellite devrait opérer pendant 20 ans et fournir des services aux clients en Afrique. L’entreprise a déjà reçu des commandes pour un total de 58 millions de dollars, a déclaré l’entreprise dans un communiqué, et le PDG de Spacecom David Pollack a dit lors d’une conférence de presse dans les bureaux de l’entreprise à Ramat Gan qu’il pensait que d’autres contrats seront signés après le lancement.
L’Afrique est un énorme continent avec la croissance de population la plus rapide dans le monde, elle devrait atteindre les 2,5 milliards d’habitants en 2050, a déclaré Elan Shapiro, directeur, des Activités et technologies à risque chez Spacecom, lors d’une conférence de presse.
Le continent a aussi un fort pourcentage de jeunes, avec environ la moitié de sa population actuelle qui est âgée de moins de 18 ans. Le continent enregistre la plus forte croissance en demande de contenus, alors que le nombre de foyers qui utilisent des tv digitales va augmenter de 20 % par an jusqu’en 2022, selon certaines prévisions.
Pourtant, le continent souffre d’un manque d’accès à une infrastructure internet et il y a de larges zones qui sont soit mal desservies soit complètement déconnectées de toute infrastructure de communication.
« Il y a donc une opportunité évidente », a déclaré Shapiro. Pour se connecter à travers le satellite Amos 17, des locaux pourront installer un terminal alimenté avec des panneaux solaires.
Le satellite sera le premier au-dessus de l’Afrique qui fournira des services de haute qualité mais aussi des fréquences en bande C, qui permettent une haute qualité de service, a déclaré Shapiro. Ce sera bien adapté au climat africain et enverra un signal unique par pays, contrairement aux signaux multiples fournis par d’autres satellites communs. Sa charge utile numérique fournira une plus grande disponibilité de service et sera plus facile à adapter aux clients et à l’évolution des technologies, a déclaré l’entreprise. Il sera capable de s’adapter aux terminaux existants au sol en bande C, donc il n’y aura pas besoin de mettre l’équipement à jour.
Après son lancement, Amos 17 voyagera dans l’espace pendant 11 jours jusqu’à ce qu’il arrive à sa destination finale, et il lui faudra deux jours pour déployer toutes ses antennes et ses panneaux solaires. Il sera en orbite autour de la terre à 35 000 kilomètres, et se déplacera à une vitesse de 11 000 km/h.