L’AP peut prendre la responsabilité de Gaza « dès l’après-guerre », dit Mahmoud Abbas
L'annonce faire par le chef de l'Autorité Palestinienne fait écho aux rumeurs de plan américain pour la création et la reconnaissance d'un État palestinien

Le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s’est dit prêt à assumer la responsabilité de la bande de Gaza « dès la cessation de l’agression contre notre peuple ».
« Nous avons été et continuons d’être responsables de Gaza, et nous le resterons », a-t-il dit dans une interview au journal saoudien Asharq al-Awsat.
Commentant les informations selon lesquelles l’administration américaine finaliserait un plan d’établissement d’un État palestinien, Abbas a déclaré : « Nous avons tenu plusieurs réunions avec de hauts responsables américains, comme par exemple [le Secrétaire d’État américain Antony] Blinken, [le conseiller à la sécurité nationale Jake] Sullivan et [le directeur de la CIA William] Burns. Ils nous ont assurés de leur engagement en faveur d’une solution à deux États et de leur soutien aux initiatives de paix adossées au droit international. »
Abbas estime cependant que le soutien des États-Unis à Israël est une entrave sur la voie de la création d’un État palestinien. « Ce qui compte le plus, c’est l’action sur le terrain, pas les mots », a-t-il dit.
En réponse aux pressions des États-Unis pour « revitaliser » l’Autorité palestinienne par des réformes structurelles, comme le transfert des fonctions présidentielles au Premier ministre ou le cantonnement d’Abbas à un rôle purement cérémoniel, le dirigeant a répondu que le peuple palestinien était libre de prendre ses décisions en toute indépendance.
Abbas a déploré l’absence d’un « partenaire israélien » pour la paix, affirmant que le Premier ministre Benjamin Netanyahu était un « obstacle » au processus de paix.
Selon Abbas, un État palestinien composé de la Cisjordanie et de Gaza sur la base des frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale devrait avant toute chose obtenir le statut de membre à part entière de l’ONU, par le biais d’une résolution du Conseil de sécurité, suivie d’une conférence de paix internationale assorti de garanties et d’un calendrier clair.
Selon le Washington Post, qui s’appuie sur le témoignage de responsables américains et arabes, les États-Unis pourraient sous peu annoncer un plan pour la reconnaissance de l’État de Palestine assorti d’un calendrier bien défini, étant rappelé que ce calendrier dépend en grande partie de la conclusion d’un cessez-le-feu à Gaza.