Lapid demande un sommet régional et la démilitarisation de Gaza
Le ministre des Finances affirme que le coût de l’opération à Gaza sera couvert dans le budget ; il s’en remet à l'AP pour les passages frontaliers
Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël
S’exprimant avant une conférence internationale réunissant des bailleurs de fonds pour la bande de Gaza, le ministre des Finances Yair Lapid a appelé dimanche ses collègues ministres à organiser un sommet régional avec les dirigeants du Moyen Orient pour à la fois réhabiliter et désarmer Gaza.
Il a également soutenu que la campagne militaire de 50 jours aurait un coût pour l’économie d’Israël, mais que celui-ci ne devrait pas être exorbitant. Il a appelé à un contrôle de l’Autorité palestinienne sur les passages à la frontière de l’enclave côtière.
« Le 22 septembre, les pays donateurs doivent se réunir à New York. Lors de cette conférence, les pays du monde vont apporter une aide à la reconstruction et à la réhabilitation de Gaza. Israël doit agir avant cela afin d’éviter une conférence où la bande de Gaza bénéficie de soutiens et qu’Israël n’obtienne rien » a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse au bureau de presse du gouvernement à Jérusalem.
« Nous devons convoquer une conférence régionale, avec les Egyptiens, les Saoudiens, les États du Golfe et bien sûr les représentants du Quartet. Cette conférence devrait se concentrer sur une seule chose : assurer que la réhabilitation se fasse en même temps que la démilitarisation » a-t-il ajouté.
Lapid a appelé à une coopération avec les leaders mondiaux américains, européens et arabes pour promouvoir l’initiative d’Israël à démilitariser le Hamas et à « en faire une réalité ».
Le ministre des Finances a fait valoir qu’une conférence régionale
« peut aussi servir de cadre à un horizon diplomatique plus large qui profitera des changements dans la région à l’avantage mutuel d’Israël et du monde arabe ».
Les remarques de Lapid interviennent après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu ait promis un « nouvel horizon diplomatique » à la suite de la campagne.
Samedi, Netanyahu a déclaré dans une interview à la Deuxième chaîne : « Il y a un nombre non négligeable de pays qui voient les menaces qui nous entourent comme une menace pour eux aussi. Par conséquent, ils traitent Israël non comme un ennemi mais comme un partenaire potentiel ».
« Que ce partenariat, au vu des dangers, conduise également à un partenariat sur des opportunités est quelque chose que nous devrons examiner sobrement et de façon responsable » a poursuivi Netanyahu.
S’adressant à la nécessité, partagée par Israël et les Etats arabes et musulmans relativement modérés, de lutter contre la hausse des forces islamistes dans la région, tels que l’État islamique, Netanyahu a prudemment déclaré « qu’il peut y avoir une base pour de nouveaux partenariats, et ces partenariats peuvent créer des possibilités – à la fois en termes diplomatiques et sécuritaires ».
Dimanche, Lapid a averti que si Israël devait manquer l’occasion diplomatique actuelle, ce serait « le début du compte à rebours pour la prochaine reprise des tirs ».
Parallèlement à la démilitarisation, Lapid a ajouté : « Nous devons faire revenir l’Autorité palestinienne aux points de passage frontaliers, qui leur appartiennent. »
L’initiative de démilitarisation a reçu un soutien international, y compris par les Etats-Unis et l’Union européenne, mais le Hamas a déclaré à plusieurs reprises qu’il ne déposera jamais les armes qui sont
« sacrées ».
Cherchant à soulager les inquiétudes concernant le coût de la campagne et les coupes budgétaires qui en découleront, Lapid a déclaré dimanche que l’opération de 50 jours a été coûteuse, mais serait néanmoins couverte par le budget annuel.
« En dépit de la charge financière, nous serons en mesure d’assumer l’essentiel du coût de l’opération dans le budget 2014. L’économie israélienne est forte et reste robuste. Notre monnaie est forte. Les investissements sont encore forts ».
Lapid s’est engagé à aider les résidents du Sud touchés plus fortement par la violence, qui « doivent reconstruire leur vie et leurs maisons ».
Plus tôt dimanche, Netanyahu a promis d’aider les résidents du Sud à se remettre financièrement de l’opération militaire.
Le Premier ministre, répondant aux critiques des dirigeants des municipalités du Sud, a déclaré qu’en plus de l’ensemble de l’aide à ces communautés, approuvées par le cabinet, et qui concernent les sept kilomètres autour de la frontière de Gaza, des initiatives similaires ont été mises en place pour être présentées dans les prochains mois.