Lapid dénonce l’incitation à la haine de l’extrême droite
Au lancement de sa campagne, Yaïr Lapid parle de bloquer Netanyahu, du coût de la vie, d'enrôlement des haredis et de mariage civil, pour un Israël "démocratique, juif et libéral"
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

S’exprimant lors de la soirée de lancement de sa campagne électorale lundi soir, le Premier ministre et leader de Yesh Atid Yair Lapid a dénoncé « l’autre côté » de l’aile politique pour ce qu’il a appelé la haine et l’incitation à la haine, et a promis de « terminer le travail » du gouvernement sortant si son parti parvient à former une nouvelle coalition.
Le leader de Yesh Atid a fait plusieurs promesses de campagne, notamment celle de renouveler l’adoption de lois limitant le nombre de mandats du Premier ministre et interdisant à toute personne ayant fait l’objet d’une inculpation pénale de former un gouvernement – un projet de loi qui, selon lui, a été contrecarré par la plus petite des marges au sein de la coalition sortante.
Ces objectifs fondamentaux de Yesh Atid, considérés comme destinés à empêcher l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu de reprendre ses fonctions, avaient été bloqués par les éléments de droite du gouvernement.
Le Premier ministre a également promis de réduire le coût de la vie et a accusé Netanyahu de ne pas s’être attaqué à la hausse du coût de la vie pendant son mandat.
Lapid s’est engagé à adopter une loi sur le mariage civil, à modifier la loi sur l’État-nation et à donner un statut légal aux familles unisexes.
S’adressant à un public de plus de mille militants du parti, Lapid a fait l’éloge de la formation de Yesh Atid il y a dix ans et de sa ascension politique progressive, qui a culminé avec la constitution d’un gouvernement par son parti l’année dernière et son accession au poste de premier ministre, bien qu’à titre intérimaire, le mois dernier.
« Nous avons vaincu la machine à incitation à la haine et diffuseur de poison quatre fois et nous la battrons encore une cinquième fois », a-t-il déclaré, en référence aux quatre élections depuis 2019, suscitant de vifs cris d’approbation de la part des militants du parti.
Lapid a dénoncé ce qu’il a dit être les intentions de la droite israélienne « d’anéantir la Cour suprême » et « d’annexer cinq millions de Palestiniens, ce qui mettrait fin au sionisme », affirmant que ces objectifs étaient « ouvertement exprimés … effrayants et dangereux. »
Le Premier ministre a délibérément associé Netanyahu au leader d’extrême droite Itamar Ben Gvir du parti Sionisme religieux, affirmant que « de plus en plus » de personnes s’inquiétaient d’un gouvernement de droite étroite dirigé par le premier et comprenant le second.

Lapid a également mis l’accent sur les réalisations de l’année dernière et les objectifs qu’il a fixés pour un futur gouvernement dirigé par Yesh Atid, si les élections lui étaient favorables.
Il a salué les réalisations du gouvernement sortant en matière de coût de la vie, avec notamment l’arrivée prochaine en Israël du groupe français de supermarchés Carrefour et du détaillant néerlandais Spar, qui, selon lui, augmenteront la concurrence et réduiront les prix.
Le leader de Yesh Atid a déclaré que d’autres réformes de ce type étaient en cours et a parlé d’un projet visant à créer un million d’emplois dans le secteur high-tech.
Outre la loi sur la limitation des mandats et la « loi sur les personnes incriminées », Lapid a déclaré que tout nouveau gouvernement qu’il dirigerait ferait également passer des lois visant à accroître la participation des ultra-orthodoxes à la société et au marché du travail.
Il a parlé de l’adoption d’une loi sur le mariage civil, d’une loi sur le climat et du « renforcement du statut des enseignants », ainsi que du renforcement plus général de « la démocratie israélienne, de la liberté de religion, de la liberté de la presse. »
Il y a également eu un clin d’œil rapide à « un désir de paix avec les Palestiniens », mais sans donner plus de détails.
« L’Iran est un grand défi, le terrorisme est un défi, le coût de la vie est un défi, et le plus grand défi est de mettre fin à l’extrémisme qui menace de nous démanteler de l’intérieur », a conclu Lapid.
« Nous n’avons qu’un seul et même objectif, celui de faire en sorte qu’Israël reste fort, démocratique, juif, libéral, développé et prospère. »