Lapid : Israël est toujours prêt à dialoguer avec la Russie malgré les tensions
Le Kremlin a appelé à "ne pas politiser" la situation autour de l'Agence juive ni à la "projeter sur l'ensemble des relations russo-israéliennes"
Le Premier ministre Yair Lapid a déclaré mardi que les liens entre la Russie et Israël « sont fondés sur l’héritage » et que Jérusalem est toujours prête à dialoguer avec Israël alors même que le Kremlin a appelé à « ne pas politiser » la situation autour de l’Agence juive, qui s’occupe notamment de l’émigration vers Israël, dont la dissolution en Russie a été demandée par le ministère russe de la Justice.
Le ministère a déposé cette demande la semaine dernière auprès d’un tribunal russe, en invoquant des infractions à la loi de la part de l’organisation à but non lucratif « Soutien des liens avec la diaspora juive, Agence juive Sokhnout », en pleines tensions autour du conflit en Ukraine.
La première audience doit avoir lieu cette semaine.
« Les relations entre Israël et la Russie sont fondées sur l’héritage, la connexion continue et les intérêts mutuels », a déclaré Lapid. « La communauté juive [en Russie] est au cœur de ces relations ».
« S’il y a des questions juridiques qui se posent en lien avec l’importante activité de l’Agence juive en Russie, Israël est prêt, comme toujours, à se lancer dans un dialogue tout en préservant les relations importantes entre les pays », a déclaré à la presse le porte-parole du Premier ministre.
Le bureau de du Premier ministre a indiqué que ses commentaires sont en réponse aux remarques faites plus tôt dans la journée de mardi par le porte-parole du Kremlin.
« La situation ne doit pas être politisée ou projetée sur l’ensemble des relations russo-israéliennes », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
« Il y a des questions du point de vue du respect de la loi russe par Sokhnout », a-t-il ajouté, en appelant à « traiter la situation de manière très prudente ».
Créée en 1929, l’Agence juive s’occupe notamment d’organiser l’émigration vers Israël de personnes d’origine juive.
Elle a commencé son travail en Russie en 1989, deux ans avant la fin de l’URSS, qui avait été suivie de l’arrivée en Israël de centaines de milliers de Juifs venus de toute l’ex-Union soviétique.
La demande de dissolution est intervenue alors que les relations entre Israël et la Russie connaissent un épisode de tensions depuis l’offensive du Kremlin en Ukraine, condamnée par le gouvernement israélien.
L’Etat hébreu a toutefois adopté une position prudente, faisant valoir des liens privilégiés avec l’Ukraine et la Russie. De plus, Israël compte plus d’un million de citoyens originaires de l’ex-Union soviétique.