L’armée s’apprête à démolir la maison d’un suspect terroriste palestinien
L'armée israélienne a cartographié le domicile familial de Yasan Majamas, situé aux environs de Ramallah ; il serait l'un des auteurs de l'explosion ayant tué Rina Shnerb
Les forces de sécurité israélienne ont cartographié vendredi la maison d’un terroriste présumé ayant participé à l’attentat à la bombe perpétré en août en Cisjordanie en vue de sa démolition, a fait savoir l’armée.
L’armée israélienne a indiqué dans son communiqué que des ingénieurs militaires avait pris les mesure de la maison de Yasan Hasin Hasni Majamas, âgé de 25 ans, située dans la ville de Bir Zeit, en périphérie de Ramallah.
Yasan Hasin Hasni Majamas a été arrêté le mois dernier avec trois autres Palestiniens soupçonnés d’être derrière l’attaque à la bombe survenue en août en Cisjordanie ayant coûté la vie à une adolescente israélienne de 17 ans, Rina Shnerb, et blessé son père et son frère.
Les services de sécurité du Shin Bet ont expliqué que Majamas et ses complices étaient membres d’une cellule du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), qui planifiait d’autres attaques quand ils ont été interpelés.
D’après le Shin Bet, la cellule était dirigée par Samer Mina Salim Arbid, 44 ans, déjà impliqué dans des activités terroristes par le passé. Lors de la Seconde Intifada, il avait ainsi servi dans le FPLP à Ramallah, mettant aux points des engins explosifs et planifiant des attentats.
Qassem a-Karim Rajah Shibli, 25, est soupçonné d’avoir participé à la confection de la bombe, tandis que Majamas aurait été impliqué dans la préparation et l’exécution de l’attaque.
Shibli comme Majamas ont déjà été incarcérés dans des prisons israéliennes pour leur implication dans des activités terroristes, a indiqué le service de sécurité.
Un quatrième homme âgé de 21 ans — Nizam Sami Yousef Ulad Mahmoud — soupçonné d’appartenir à la cellule d’Arbid, a également été interpellé le mois dernier.
Le 23 août, un engin explosif artisanal avait été placé à proximité de la source naturelle de Bubin, dans le centre de la Cisjordanie, et actionné par les terroristes lorsque la famille Shnerb, originaire de Lod, dans le centre d’Israël, est arrivée sur les lieux. La mort de Rina Shnerb avait été prononcée sur place, et son père Eitan ainsi que son frère Dvir, 19 ans, avaient été évacués à l’hôpital, blessés dans l’explosion.
Israël considère les démolitions de maison comme une forme de sanction efficace pour dissuader de futures attaques, mais la pratique est critiquée par des associations de défense des droits humains qu’elles estiment être un type de sanction collective interdit et par certains consultants en défense, qui la jugent inefficace et potentiellement contre-productive.
Les forces de sécurité s’étaient livrées à une chasse à l’homme pour retrouver les assaillants, qu’ils ont fini par arrêter en septembre.
Peu après son arrestation, Arbid a été hospitalisé à Jérusalem samedi à l’issue d’un interrogatoire mené par les services de sécurité du Shin Bet.
Il a montré des signes d’amélioration la semaine dernière, mais il reste, selon son avocat, dans un état critique. Mahmoud Hassan a déclaré au tribunal militaire d’Ofer que son client était toujours sous respirateur à l’hôpital Hadassah Mount Scopus à Jérusalem et souffrait de graves blessures internes, dont des côtes cassées et une insuffisance rénale.
Hassan a demandé au tribunal la libération d’Arbid en raison de ses blessures, arguant que son client avait « subi de graves tortures » pendant sa détention en Israël, selon les médias israéliens.
Cependant, le tribunal a rejeté la demande et a statué qu’en raison de l’amélioration de l’état de santé d’Arbid, le Shin Bet serait probablement en mesure de reprendre son interrogatoire « dans les jours à venir ».
Le Shin Bet avait reçu l’autorisation légale d’employer des « mesures extraordinaires » lors de son interrogatoire, avait fait savoir une source sécuritaire aux journalistes. De telles mesures peuvent notamment inclure des coups, le placement des prisonniers dans des positions inconfortables, la privation de sommeil, l’enchaînement et la soumission à des températures extrêmes.
Ces mesures sont notamment autorisées dans des cas de « bombes à retardement », quand on pense que le suspect peut fournir aux forces de sécurité des informations qui pourraient empêcher une attaque imminente.
Le ministère de la Justice a déjà ouvert une enquête sur les circonstances des blessures d’Arbid, devant notamment déterminer l’ampleur de la force employée par les interrogateurs du Shin Bet.