L’attaque de Jérusalem condamnée à l’unanimité au Conseil de sécurité de l’ONU
L'envoyé du Moyen-Orient a regretté une "détérioration rapide de la situation" ; les États-Unis mettent en garde contre le soutien aux demandes palestiniennes unilatérales à l'ONU
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont condamné l’attaque terroriste meurtrière de vendredi soir à Jérusalem-Est lors d’une session d’urgence initialement prévue pour discuter du raid anti-terroriste de Tsahal dans la ville palestinienne de Jénine, ont indiqué deux diplomates de l’ONU au Times of Israel.
La réunion était la deuxième session d’urgence que le conseil a tenue sur le conflit israélo-palestinien au cours du mois, alors que les tensions ont escaladé depuis que le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu a pris ses fonctions fin décembre.
Si la session avait eu lieu 24 heures plus tôt, les participants se seraient concentrés sur la récente opération de l’armée israélienne qui a fait neuf morts parmi les Palestiniens à Jénine.
Au lieu de cela, les membres du conseil ont prêté une attention toute particulière à l’attaque à Jérusalem, lors de laquelle un terroriste palestinien a ouvert le feu sur des civils devant une synagogue dans le quartier de Neve Yaakov, tuant sept personnes et en blessant au moins trois autres, ont déclaré les diplomates.
L’opération militaire à Jénine visait une cellule terroriste qui préparait une attaque imminente, a indiqué Tsahal. La plupart des morts étaient des membres de la cellule ou des hommes armés, bien qu’au moins un civil a également été tué.
Les représentants de la Chine, de la France, de la Fédération de Russie, du Royaume-Uni, des États-Unis, de l’Albanie, du Brésil, de l’Équateur, du Gabon, du Ghana, du Japon, de Malte, du Mozambique, de la Suisse et des Émirats arabes unis au Conseil de sécurité ont tous condamné l’attaque survenue à Jérusalem.
Contrairement à la session publique du début du mois qui avait été convoquée pour discuter de la visite du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir sur le mont du Temple à Jérusalem, la session de vendredi s’est tenue à huis clos et les ambassadeurs israélien et palestinien n’ont pas été invités à prendre la parole.
La session de vendredi a démarré par un briefing de Tor Wennesland, envoyé de l’ONU au Moyen-Orient, qui a informé les membres du raid de Jénine de jeudi et de l’attaque de Jérusalem de vendredi. Il a averti que la situation se « détériorait rapidement », a rapporté un diplomate.
Le diplomate a déclaré que certains membres du Conseil, en particulier celui de la Russie, avaient été plus critiques à l’égard d’Israël dans l’escalade en cours.
La réunion de vendredi a été demandée par les Émirats arabes unis, la Chine et la France, indiquant une préoccupation généralisée concernant les tensions israélo-palestiniennes, bien qu’il y ait eu un manque de consensus sur la manière d’aborder le conflit.
Le représentant américain s’est opposé aux « mesures unilatérales » des Palestiniens à l’ONU, tandis que l’envoyé russe a déclaré que Moscou soutiendrait de telles initiatives, dont l’une vise à accorder aux Palestiniens le statut de membre officiel à l’ONU.
Barbara Leaf, sous-secrétaire d’État américaine aux Affaires du Proche-Orient, a été interrogée lors d’un briefing jeudi sur la possibilité que l’AP poursuive une action à l’ONU contre Israël suite au raid de jeudi.
« Nous ne pensons pas qu’il soit logique d’aller dans des forums internationaux à ce stade. C’est précisément le point auquel ils doivent s’engager les uns avec les autres, et nos discussions avec les deux groupes de responsables se focaliseront sur ça », a-t-elle déclaré.
Alors que certaines sessions d’urgence du Conseil de sécurité avaient conduit à une décision des membres de rédiger une déclaration commune ou d’adopter une résolution contraignante, cela n’a pas été le cas vendredi.
« Cela témoigne de la reconnaissance par les membres qu’ils ne seront pas en mesure de parvenir à un consensus sur cette question », a déclaré l’un des diplomates de l’ONU qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat.